Le plateau droit porte une fleur jaune symbolisant la couleur jaune des eaux, qui sont les eaux sexuelles de l'adepte, lorsqu'il a reçu le feu philosophal ou Kundalini hindoue. L'étudiant ou pratiquant de l'alchimie, une fois arrivé à ces hauteurs, est soumis au poids et mesure de l'alchimie. C'est la raison des deux plateaux de la balance. Le plateau qui porte un hiéroglyphe alchimique du sel harmoniac représente la sublimation christique maximale de l'énergie créatrice.
Les alchimistes médiévaux insistent beaucoup sur l'équilibre avec lequel on doit mélanger les éléments primordiaux du Grand-Oeuvre. Nous devons travailler pour cela un minimum d'une heure dans le coït sexuel, dans la mesure du possible, mais cependant réaliser ce travail avec beaucoup de sublimations.
L'eau doit être sans cesse sublimée et cela est impossible si nous ne maintenons pas l'équilibre de la balance.
Nous trouvons dans la partie supérieure, un aspect très important; la femme verse le fruit des deux plateaux : les liquides secrets. Cela signifie que la femme joue le rôle prépondérant dans le travail sexuel ; sans la coopération de la femme il est impossible de réaliser un travail alchimique positif. La femme porte le feu et c'est elle qui doit le délivrer à l'alchimiste sous une forme bien dosée. Une femme complètement dégénérée ne pourrait pas avoir un comportement adéquat dans le travail de laboratoire.
La balance en elle-même représente la lumière, car pour que le feu s'éveille en nous, les huit vertus de la Kundalini sont nécessaires. Elles sont : savoir aimer, savoir penser, savoir parler, compréhension, volonté, manière correcte de gagner sa vie, fidélité, que la paix existe.
Quand le couple comprend la nécessité de travailler en accord avec les règles ésotériques, les éléments de base de l'œuvre se mélangent sous une forme équilibrée et proportionnelle. Ceci nous le voyons en haut à droite de cette planche.
Il est nécessaire de maintenir unis les éléments alchimiques et pour cela nous trouvons, dans le troisième cadre, l'alchimiste soufflant doucement afin de produire un feu adéquat ; cela signifie que nous devons fondre, fondre et continuer à fondre constamment le soufre et le mercure à l'aide du tantrisme sexuel dans lequel entre en jeu le souffle ou respiration contrôlée.
La combinaison du feu (érotique) et de la semence (sexuelle) doit être exacte ; cela veut dire que nous ne devons pas forcer le corps à travailler plusieurs fois dans la même journée. La loi alchimique que nous a laissé le maître Samaël est celle de ne travailler qu'une fois par jour ; nous donnons ainsi au corps l'opportunité de reproduire plus d'énergie, pour la transmutation postérieure.
Observons que le feu dans cette troisième partie de la figure est de la même proportion, tant auprès de lui qu'auprès d'elle. Les deux feux sont en communication au travers des canaux ou conduits secrets; notons que ce feu est doux et serein.
Il y a en tout trois canaux ou vaisseaux conducteurs, ce sont les deux canaux ganglionnaires qui sont des deux côtés de la colonne vertébrale et le troisième qui se trouve à l'intérieur de l'épine dorsale ; c'est à l'intérieur de ces derniers que l'on réalise le Grand-Oeuvre. Ils se nomment : Ida Pingala et Susumna.
Le couple possédant ces eaux maintenant jaunes, continue à travailler dans l'athanor (sexuel), afin de poursuivre la gestation de la maîtrise intérieure dans l'œuf philosophal (le sexe) ; nous observons ce processus dans la quatrième figure de cette planche.
Une fois là, l'initié est capable de fabriquer ses corps internes (astral, mental et causal) pour les convertir en corps d'or pur, pour parler en termes alchimiques, l'alchimiste revêtu de ses corps internes doit être uni à la chasse de Diane, la Déesse chaste.
L'adepte est vêtu comme un guerrier, son armure représente les corps internes fabriqués avec l'aide du feu solaire qui resplendit sur sa tête.
Nous voyons que la manche gauche de l'homme à la forme d'une tête de lion, ce qui nous montre l'élément feu, en pleine action dans la nature occulte de l'adepte.
L'adepte est uni à la déesse Diane par sa main droite, ce qui a une grande signification car elle représente la chasteté qui est une qualité qui resplendit dans l'adepte lorsqu'il a reçu le feu sacré, pour cela nous le voyons uni à la Déesse mythologique.
Diane est toujours représentée avec un arc et d'innombrables flèches qui symbolisent les deux éléments de l'alchimie : le fixe (l'arc, le mercure) et le volatil (les flèches ou soufre divin ou feu philosophal).
L'arc tendu prend la forme d'un triangle, les trois forces célestes qui doivent se cristalliser en nous. Les flèches sont une allégorie phallique, car elles sont le symbole du lingam masculin, qui vont se planter dans le yoni féminin (circulaire) que nous voyons représenté par la cible située tout en bas à gauche.
Cette cible est constituée en partant de l'extérieur, par le noir, le blanc, le jaune et le rouge. Voilà les quatre couleurs de l'alchimie ; le rouge est le plus élevé car il constitue en lui-même la pierre philosophale. Cette dernière est le Christ interne revêtu des corps d'or de l'alchimie (Toison d'Or).
Afin que les corps internes de l'alchimiste resplendissent comme l'or pur, il doit détruire, à l'aide des dards philosophiques de la transmutation sexuelle, les éléments infra-humains qui constituent la bestialité de l'Ego animal que nous portons en nous.
Pour atteindre ceci, nous devons éviter l'intervention du soufre vénéneux ou feu sexuel bestial. Nous devons travailler à l'aide de la flamme lumineuse du sexe, sans la fumée de la morbidité.
Le chiffre dix au bas de la gravure nous parle du royaume divin intérieur, car l'alchimiste pénètre dans le domaine des grandes réalisations lorsque ces eaux ont atteint la couleur jaune et quand il a appris à contrôler le feu divin.
L'insertion du 1 (projeté comme phallus horizontal) à l'intérieur du O (ou cercle sexuel féminin) constitue le Dieu Ra (Seigneur du feu créateur de la vie). Ceci est le hiéroglyphe qui nous montre comment créer du feu divin.
Le feu Divin resplendit doucement et en permanence (ainsi que nous le voyons dans la partie inférieure de cette planche), indiquant que le travail ne s'arrête pas ici, mais qu'il continue.