Le Cinquième Évangile
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Mots clés : Mutus Liber
 ML07 Septième Planche
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Dans cette autre merveilleuse planche, nous trouvons de nouveau le couple alchimiste. Cette fois-ci, ils sont en train d'effectuer un nouveau travail alchimique (sexuel).

L'homme mélange son élixir (contenu dans son récipient, ses organes créateurs) avec l'élixir de la femme (sa semence sexuelle) contenu dans un autre récipient symbolique. C'est le mystère de l'arcane 14 du tarot : la Tempérance.

Les anciens disaient qu'il est indispensable de mélanger l'élixir d'or et l'élixir d'argent pour pouvoir fabriquer la pierre sexuelle ; l'élixir d'or est le mercure ou ens seminis de l'homme et l'élixir d'argent est l'énergie créatrice de la femme. L'ange ou androgyne qui mélange ces deux substances de manière intelligente est la troisième partie (divine et angélique) qui se forme durant la transe sexuelle de l'homme et de la femme sans perte de la liqueur séminale.

Tout ceci nous le voyons représenté dans cette gravure en haut à gauche. Nous remarquons aussi que le travail est réalisé sur une table carrée qui nous rappelle les quatre éléments (feu, air, terre et eau) avec lesquels nous devons travailler intensément dans la magie sexuelle.

Ceci nous rappelle également que le produit de ces transmutations et distillations (ou sublimation de l'énergie sexuelle) doit imprégner les quatre corps de péché de l'étudiant.

Il est intéressant de signaler que le récepteur des deux élixirs combinés est de forme circulaire, signalement de l'éternel yoni féminin, le disque solaire égyptien (Ra) avec un point au centre pour indiquer le lingam masculin plongé à l'intérieur du yoni féminin ; ceci est le hiéroglyphe qui indique comment fabriquer du feu.

Il est important d'observer à ce sujet que dans cette première partie du schéma quatre flocons flottent sur le liquide, ils ne sont autres que des volatilisations de l'énergie sexuelle qui vont remplir de force et de lumière les quatre corps internes de l'ascète ainsi que nous l'avons signalé auparavant.

A droite de la première partie de la figure nous observons que le couple ayant mélangé ses élixirs (sexuels) obtient un mélange chimique homogène (l'énergie sexuelle du couple se mélange grâce à l'aide de l'antimoine ou alchimiste intérieur qui existe dans la nature cachée de l'être divin de chaque créature humaine).

Dans la troisième partie de cette gravure, nous trouvons une fois de plus les initiés en plein travail alchimique (coït sexuel) agissant sur le récipient circulaire (yoni féminin) afin de produire de nouveau un feu fort (mais contrôlé) pour volatiliser la semence créatrice.

Nous comprenons que l'important est de cuire, recuire et cuire de nouveau jusqu'à ce que l'on ait fabriqué les corps ou véhicules internes de l'Etre. Nous devons dans ce travail de cuisson, dissoudre parallèlement les ennemis de l'Eternel, les agrégats psychologiques indésirables pour coaguler en nous l'or alchimique (la Conscience, la force de l'Etre se manifestant au travers des corps internes).

Si l'alchimiste sublime de plus en plus le Maïthuna ou magie sexuelle, il obtiendra le sel d'harmonie universelle ou énergie christique ou sel de la sapientias universalis (état de conscience éveillée) dans chaque corps. C'est pour cela que le couple obtient, dans cette gravure à l'intérieur du récipient transparent, le produit de ce nouveau travail, symbolisé par quatre astérisques, représentant les transmutations du mercure se cristallisant en le très secret sel harmoniac (sagesse).

Dans la partie inférieure gauche, nous contemplons à nouveau le travail de dissolution de l'Ego animal (très important pendant la transe amoureuse) symbolisé par Saturne, le seigneur de la mort psychologique dévorant l'enfant. C'est l'I.N.R.I. des chrétiens et gnostiques antiques: Ignis Natura Renovatur Integram (le feu rénove incessamment la nature). C'est seulement avec la mort que nous vient une nouvelle nature psychique.

Cet enfant est aussi l'enfant de l'alchimie qui est le symbole du feu des philosophes ou soufre divin (la Kundalini).

Il est indispensable de raffiner l'acte amoureux et de mourir psychologiquement afin de recevoir le feu divin.

La mort (Saturne) est sœur de la lumière (le soufre sacré) le feu des sages, la Kundalini ou feu serpentin qui s'éveille et s'élève par la colonne vertébrale de l'étudiant, développant pouvoirs et vertus au fur et à mesure qu'il pénètre vertèbre après vertèbre.

Les raffinements successifs purifient de plus en plus l'énergie créatrice du pratiquant de l'alchimie ; symbolisée par l'élément dévorateur (semence en état commun) qui doit recevoir de nouveaux bains ou purifications (Saturne dans un bac recevant le contenu du ballon alchimiste ou énergie transmutée).

Il est opportun de signaler que le feu serpentin, fils du ciel et de la terre, du soufre et mercure, détruit tous les infidèles qui essayent de corrompre le temple du Dieu vivant (notre nature physique et psychique).

La décapitation des infidèles ou des innocents (moi crieurs et batailleurs) permet la naissance du Christ intime dans l'étable de l'adepte, dans les corps internes de l'alchimiste. Participent à ce massacre (psychologique ou bain de sang) selon les alchimistes médiévaux, le soleil (le soufre) et la lune (le mercure), le feu de la Kundalini et l'énergie séminale transmutée réalisent en nous ces miracles.

L'épée que porte Saturne dans la dernière figure, symbolise le feu de la Pentecôte, le feu de la Kundalini totalement développé et prêt à entrer en action afin de réaliser la décapitation mystique du moi animal en nous.

Nous comprenons dans cette dernière figure que les eaux de l'alchimiste ont souffert d'intenses raffinements et permettent l'apparition de Diane couronnée par la lune. Tout ceci symbolise que la couleur noire a cédé le pas à la couleur blanche de Diane, la déesse chaste de la mythologie grecque.

Ceci a été possible grâce aux maintes volatilisations qu'a réalisé l'alchimiste. C'est pour cela que la bouteille que tient Diane contenant les cristallisations séminales (symbolisées par les quatre astérisques) est liée à l'épée, la poignée du sabre ornée d'une tête d'oiseau symbolisant ainsi la nécessité de sublimer ou volatiliser l'énergie primordiale ou mercure des sages.

Souvenons-nous que dans chaque travail alchimiste, nous devons raffiner, sublimer ou volatiliser au maximum notre semence jusqu'à ce que vienne le jour où nous voyons apparaître la couleur rouge ou cristallisation maximale du mercure philosophal en nous.

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