Le Cinquième Évangile
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Mots clés : Mutus Liber
 ML08 Huitième Planche
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Dans cette resplendissante planche, nous trouvons l'insistance que nous font les alchimistes médiévaux sur la nécessité de volatiliser sans cesse les eaux mercurielles afin de les raffiner de plus en plus.

Le maître Samaël affirme toujours que la transmutation des énergies sexuelles se réalise en accord avec la loi des octaves musicales. Chaque fois que nous faisons une pratique alchimique (sexuelle), nous donnons un choc électrique à l'énergie créatrice, grâce à l'enchantement du contact des deux pôles, négatif et positif (yoni lingam) sans éjaculation de la semence sexuelle.

Un premier contact sexuel imprime une octave musicale de transformation à l'énergie du troisième Logos, cristallisant en atomes christiques qui renforcent le corps physique. Un nouveau contact postérieur permet à l'énergie de se cristalliser en protons qui alimentent le corps vital de l'adepte. Un travail sexuel supplémentaire permet à la semence de l'alchimiste de se cristalliser en électrons qui font briller son corps astral.

Par la suite, d'autres raffinements de ce mercure symbolique feront se cristalliser la même chose dans le corps mental et causal de l'étudiant de la science du tantrisme.

Il est donc notoire que cette insistance, montrée dans la partie supérieure de cette planche, soit faite précisément dans la gravure numéro 8, ce qui concorde avec la loi des octaves.

En examinant attentivement la partie supérieure de cette figure, nous trouvons plusieurs allusions aux deux éléments primordiaux du Grand-Oeuvre, c'est-à-dire, le soufre et le mercure.

Deux anges soutiennent l'œuf de l'alchimie (le sexe) dans lequel se couve la matière du candidat. Ces deux anges sont le symbole des deux éléments chimiques, le soufre et le mercure (le feu érotique et la semence sexuelle).

Nous trouvons à l'intérieur de l'œuf le Dieu Mercure (l'élément primordial, l'ens seminis); il porte un casque ailé, symbole de l'élément volatil (le soufre). Les ailes représentent aussi la volatilisation du mercure réalisée à travers la connexion tantrique sans épanchement de la liqueur séminale.

Ce Dieu ou élément primordial tient la verge de la sagesse ou bâton des prophètes et des patriarches, qui n'est autre que la colonne vertébrale.

Nous trouvons sur ce bâton dix serpents qui nous rappellent les dix parties intégrales divines de notre Etre, que nous devons assimiler afin de nous auto-réaliser totalement. Ce sont les dix séphiroths de la Kabbale hébraïque.

Ce Dieu vivant est également debout sur le soleil (le soufre) et la lune (le mercure); ces deux éléments le feu ou mercure et le volatil ou soufre, doivent s'unir pour nous conduire vers les grandes réalisations intimes. Ce qui est seulement possible en pénétrant par la Porte Etroite et difficile de la suprasexualité ou tantrisme blanc.

Autour de cet oeuf allégorique volent quelques oiseaux qui symbolisent la sublimation du travail (nous devons sublimer l'acte amoureux) pour pouvoir réaliser la transformation des eaux noires (semence commune ou azoth brut) en eaux blanches (mercure raffiné).

Les deux oiseaux qui sont auprès de l'œuf alchimique portent tous les deux une branche feuillue représentant les deux canaux ganglionnaires (Ida et Pingala) qui se trouvent des deux côtés de la colonne vertébrale par lesquels doit s'élever le mercure mélangé au soufre.

Au bout des deux rameaux d'olivier, nous trouvons une fois de plus le soufre et le mercure : le mercure fut appelé parfois par les anciens alchimistes tartre et le volatil ou soufre fut nommé souvent harmoniac ou harmonie universelle, dû à son caractère volatil.

Dans la partie inférieure, nous observons le couple alchimiste agenouillé face à l'athanor (les organes créateurs), nous observons que dans cette partie de la gravure, l'œuf philosophal placé à l'intérieur de l'athanor, n'est animé par aucun feu; ce qui nous indique que pendant les travaux sexuels, il est parfois nécessaire d'observer un repos afin que les transmutations se cristallisent dans notre anatomie occulte.

Le maître Samaël parla très souvent au sujet de la pause magnétique (sexuelle) créatrice, il expliqua que de courts repos sexuels sont nécessaires entre certains travaux alchimiques.

Dans ce cas, l'alchimiste doit apprendre à écouter, voir et entendre le langage ésotérique allégorique, que les maîtres de la fraternité blanche lui communiquent dans les mondes internes ou monde astral.

Au cours de ces pauses l'alchimiste doit faire une profonde réflexion sur les agrégats bestiaux, afin de les comprendre pour leur donner la mort dans les travaux tantriques sexuels suivants.

Il est important de signaler aux lecteurs qu'en alchimie, nous devons associer constamment l'œuf philosophal à l'athanor alchimiste : l'œuf représente le sexe, la vie sexuelle et l'athanor représentent les organes sexuels masculins et féminins unis pendant la magie sexuelle.

Nous comprenons maintenant pourquoi on dit en alchimie que le Grand-Oeuvre se réalise à l'intérieur de l'œuf philosophal, grâce au pouvoir de l'athanor.

Nous apercevons au fond un rideau noué trois fois, ce sont les trois nœuds que doit délier le feu sacré (sexuel) dans son ascension de vertèbre en vertèbre. Ce sont les nœuds mystérieux que doit détruire l'adepte pour atteindre sa libération.

Le premier nœud qui se défait est celui du sexe et ceci se passe lorsque le candidat atteint pour toujours l'arrêt de la sortie de son énergie sexuelle, même sous forme de pollution nocturne involontaire.

Par la suite, la Kundalini délie un autre nœud en relation avec le cœur, et nous nous séparons de toutes les affections luxurieuses ou sentimentalismes nocifs de toutes sortes.

Le Maître Samaël a dit parfois : "celui qui veut véritablement se libérer doit passer au-delà des affections qui le lient au monde terrien, incluant ceux qui l'unissent aux êtres les plus chers et ceci n'est pas une chose facile".

Le troisième nœud du rideau qui doit être détruit par le feu serpentin ou feu de la Pentecôte, est en relation avec le monde intellectuel de l'étudiant ; quand cela se passe, l'étudiant doit alors se séparer de la sagesse mondaine afin d'être inondé par l'intellect illuminé ou sagesse divine.

Nous observons enfin que le couple est entouré par deux colonnes très maçonniques et très allégoriques ; ces colonnes qui soutiennent le temple sont : le soufre et le mercure, le lingam et le yoni, l'actif et le passif, Jakin et Bohaz, le mâle et la femelle, le fixe et le volatil, Ida et Pingala, etc.

Nous concluons ce commentaire en affirmant le postulat alchimiste de Saint-Augustin; faisons du coït une forme supplémentaire de prière.

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