Le Cinquième Évangile
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Mots clés : Mutus Liber
 ML09 Neuvième Planche
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Nous notons que dans cette planche, le travail alchimique a recommencé ainsi que nous l'avions annoncé dans la planche huit. Nous observons de nouveau les six récipients remplis du liquide primordial ou dissolvant universel (mercure sexuel). Ces récipients ou plats circulaires sont le symbole des six corps internes qui reçoivent la rosée céleste de la transmutation du liquide séminal, à l'aide du ''coïtus reservatus''.

Les corps auxquels nous nous référons antérieurement sont les suivants : physique, vital, astral, mental, causal et bouddhique. Ceci constitue l'anatomie de tout véritable adepte de la grande loge blanche.

De chaque côté des plats, nous observons une fois de plus les deux animaux énigmatiques que les alchimistes médiévaux utilisent pour signaler les deux éléments primitifs du Grand-Oeuvre.

Les alchimistes associaient le Bélier, symbole de son signe, au feu universel de Jupiter ou Amon-Ra chez les Egyptiens.

La constellation du Taureau était associée à cause des cornes (en forme de lune dans son quart croissant) à la déesse Diane et Isis, qui s'identifie à la vache Io, amante de Jupiter, en accord avec la mythologie.

Tout ceci est une réaffirmation de l'union des opposés philosophiques : homme-femme, feu-eau, sagesse-amour, soufre-mercure, sans lesquels il serait impossible de réaliser le Grand-Oeuvre du Père en nous. Ceci nous indique aussi quand les eaux se sont transformées de la couleur noire à la couleur blanche, l'alchimiste doit continuer son travail tantrique sexuel utilisant un feu suave et permanent (sans bestialité érotique).

Ce feu est allégorisé par la chaleur qui apparaît sur la terre pendant la régence des deux constellations ci-dessus mentionnées (Bélier-Taureau).

Il est important d'observer que ces constellations régissent au cours du mois de mars, avril et mai, précisément pendant le cycle printanier.

Le magnétisme divin universel ainsi que nous le voyons dans cette gravure descend sous forme de rayon symbolique, sur ceux qui travaillent leur terre philosophale (leur corps physique) à l'aide de la magie sexuelle.

Nous observons au fond deux châteaux qui représentent la demeure de l'Etre, de l'Intime ; ces châteaux sont au nombre de deux, car il s'agit ici de l'Etre intérieur de l'homme et de la femme.

Nous apercevons entre les deux châteaux, une église chrétienne avec une tour surmontée d'une croix, car c'est à travers l'amour chrétien, bien compris, que nous obtenons la rencontre avec notre être divin.

Parlant maintenant en langage ésotérique kabbalistique phonétique, nous pouvons dire que l'église de Rome (Roma) lu à l'envers (Amor = Amour) est l'église de l'amour. Le sacrement de l'amour, de l'alchimie sexuelle, nous permet de nous auto-réaliser grâce à la sage utilisation de la croix.

La croix est le symbole très antique des quatre éléments : l'air, l'eau, la terre et le feu. Elle est aussi l'insertion du "membrus virilis" dans le "genitalis mulieris" sans épanchement de la liqueur séminale.

Il est indispensable de signaler que la force céleste a été symbolisée par huit rayons.

Rappelons-nous l'astre de l'amour, l'étoile de l'aurore a été dessinée avec huit rayons, les thèmes astrologiques kabbalistiques. C'est à travers la force sexuelle de l'amour que s'attirent les deux opposés de la philosophie hermétique. L'homme et la femme symbolisés par le bélier et le taureau, se rencontrent dans cette planche, mus par l'impulsion sexuelle particulière qui est stimulée par le fluide amoureux céleste de l'amour. Le maître Samaël nous disait constamment : "l'amour nous convertit en Dieu de sagesse resplendissant". Aimer, aimer, ô qu'il est beau d'aimer. C'est ainsi que l'humain se divinise et que le divin s'humanise.

L'amour, la magie sexuelle, nous permet de manger de la manne du désert qui n'est autre que la semence spermatique transmutée au moyen du Sahaja Maïthuna.

C'est l'aliment symbolique que mangèrent tous les patriarches de l'antiquité dans le désert initiatique ou ésotérique.

Dans la partie inférieure de cette planche nous observons le couple alchimiste déposant cette rosée céleste ou fluide divin, dans le ballon de l'alchimie. Ceci est très allégorique, et nous indique la nécessité de toujours conserver les eaux ou rosée dans les organes créateurs, sans même permettre à une seule goutte de cette eau lustrée ou spermatique de s'échapper.

Dans la partie inférieure droite, la femme délivre cette rosée (semence christique) au Dieu Mercure qui est nu ; il la visite afin de recevoir l'offrande féminine qui symbolise l'amour. Voilà une belle alliance : amour et sagesse.

Le Dieu Mercure (nu) invite l'être humain à travailler avec la nature primitive sexuelle s'il veut vraiment réaliser en lui, l'arcane dix du Tarot (le royaume divin, les dix séphiroths de la Kabbale), le Grand-Oeuvre. Le numéro est indiqué à l'aide des dix serpents, que porte la barre de mercure ; cette barre est la colonne vertébrale.

Nous devons, pour conclure, voir que le soleil et la lune qui apparaissent dans la partie supérieure de la planche, sont les symboles ardents des deux natures réconciliables moyennant la science de l'alchimie, c'est-à-dire l'homme et la femme, le soufre et le mercure. Les nuages représentent le mystère de la science alchimique.

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