Le Cinquième Évangile
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Mots clés : Auto-observation
 Le Sens de l'Auto-Observation Psychologique

Recueil des aspects les plus révélateurs que le Maître Samaël Aun Weor nous a remis, que ce soit dans ses conférences ou ses oeuvres écrites.

Il faut comprendre, car il en est ainsi, que les enseignements qui sont contenus ici ne sont pas basés sur de simples hypothèses, mais sur des expériences vécues par l'auteur, et qui sont de plus enracinées sur les anciennes et légitimes traditions ésotériques.

« Les gens se plaignent de tout, ils souffrent, pleurent, protestent, voudraient changer de vie, sortir de l'infortune dans laquelle ils se trouvent, mais malheureusement ils ne travaillent pas sur eux-mêmes ».

1. Le changement radical

Nous avons besoin de modifier le drame de notre propre vie, nous avons besoin de nous rendre libres ; cependant, une telle liberté serait impossible, si nous ne transformions pas, si nous ne changions pas notre propre vie.

Indubitablement, si un homme est ce qu'est sa vie, en changeant sa vie, l'homme change, mais il faut travailler sur soi-même pour pouvoir changer la vie. Il serait impossible de nous rendre véritablement libres, au sens le plus complet du mot, si nous n'établissions pas à l'intérieur de nous, un changement radical.

Nous allons et venons toujours, répétant exactement les mêmes choses. Il faut nous émanciper de cette répétition incessante, il est urgent de nous libérer radicalement de cette mécanicité : d'une vie sans changements, ou d'un homme sans changements (toujours les mêmes douleurs, les mêmes erreurs, les mêmes souffrances). Tout ceci il faut le transformer, si nous souhaitons, en vérité, l'authentique et légitime félicité.

A l'intérieur de chacun de nous existe (certainement) un élément de valeur : l'Essence, la Conscience. Cette Essence à l'origine, descend de la "Voie Lactée", et après être passée par le Sol, elle pénètre en notre intérieur. Malheureusement, elle se trouve embouteillée parmi cette diversité "d'éléments inhumains" qui constitue le "moi", le "moi-même", le "soi-même". Développer l'Essence est indispensable, lorsque nous voulons éveiller la Conscience, mais cela n'est possible qu'en désintégrant le "moi", le "moi-même".

Je perçois avec beaucoup de douleur que beaucoup d'aspirants souhaitent des degrés, des initiations, des pouvoirs, etc. Mais ils oublient le plus important : la mort du "moi-même". Le changement serait impossible, si quelque chose ne meurt pas en nous, parce que seul avec la Mort advient le nouveau.

A mesure que nous éliminons de notre psyché les "éléments indésirables", l'Essence se développe, évolue, et lorsque nous sommes parvenus à la dissolution radicale de l'Ego, ladite Essence (complètement émancipée) se trouvera illuminée, éveillée.

Moïse dit dans la "Genèse" : "Que la Lumière soit ! et la Lumière fut". Incontestablement, Lumière et Conscience sont la même chose. Lorsque la Conscience est endormie, il y a des ténèbres. La conquête de cette Lumière n'est possible qu'en s'éveillant, et un tel éveil serait quelque chose de plus qu'impossible si nous ne mourons pas en nous-mêmes, c'est-à-dire, si nous ne dissolvons pas le "moi".

Les Evangiles Chrétiens insistent sur le besoin de s'éveiller, mais les gens ne savent pas comment ils doivent s'éveiller.

La prière de Jésus, le "Notre Père", possède une clé très intéressante qui dit ceci : "Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien". A quelle sorte de pain Jésus le Grand Kabire se réfère-t-il ? Il est évident qu'il ne se réfère pas au pain complet que l'on vend dans les boulangeries. Non, il se réfère au "Pain de la Sagesse", au "Pain Spirituel" qui descend d'en haut, le "Pain Suprasubstantiel". En travaillant sur nous-mêmes quotidiennement, nous mangerons de ce "Pain" et avec lui, nous éveillerons notre Conscience.

Quand on étudie les quatre Evangiles, on y trouve des choses merveilleuses. On y dit que le Grand Kabire « rendait la vue aux aveugles, l'ouïe aux sourds, la parole aux muets », etc. Tout ceci il faut savoir le comprendre. "Ouvrir les yeux" se réfère à ceux qui ne voulaient pas voir les choses de l'Esprit, faire comprendre la parole de Dieu à ceux qui étaient "sourds" pour écouter l'Enseignement, et qui, grâce à la Sagesse du Maître, se sont convertis en ses suiveurs, ils ont appris à écouter cette Sagesse, à voir le chemin, à parler la parole de l'Esprit, parce que jusque là, ils articulaient seulement les phrases de l'Ego. Donc, grâce à l'Enseignement Christique du Maître, ils ont pu dissoudre l'Ego, pour parler le langage de la Lumière.

"Beaucoup de morts ressuscitèrent". Il est clair qu'il faut d'abord mourir en nous-mêmes, pour pouvoir ensuite "ressusciter d'entre les morts". C'est seulement en mourant en nous-mêmes, ici et maintenant, que nous parviendrons un jour à la résurrection préconisée par le Maître des Maîtres.

Si le grain ne meurt pas, la plante ne naît pas. Il est indispensable que tous les "agrégats psychologiques"que nous charrions en notre intérieur (c'est-à-dire nos habitudes, vices, défauts, etc.), meurent pour qu'habite en nous le meilleur qui est : l'Esprit, l'Etre qui donne vie et sagesse.

2. Nous ne sommes pas toujours les mêmes

"La plus grosse erreur du pseudo-ésotérisme ou pseudo-occultisme bon marché, c'est de supposer que les autres possèdent, ou que l'on possède soi-même, un moi permanent et immuable, sans commencement ni fin".

"Si ceux qui pensent ainsi éveillaient la Conscience, ne fut-ce que pour un instant, ils pourraient clairement se rendre compte par eux-mêmes, que l'humanoïde rationnel, n'est jamais le même très longtemps du point de vue psychologique, il change continuellement".

"Penser qu'une personne qui s'appelle Louis est toujours Louis, est certainement une plaisanterie de très mauvais goût".

"Ce sujet qu'on nomme Louis, possède en lui-même d'autres moi, d'autres égos qui s'expriment à travers sa personnalité à différents moments, et même si Louis n'aime pas la convoitise, un autre moi, en lui, (appelons-le Pépé), aime la convoitise, et ainsi successivement".

"Aucune personne n'est la même de manière continue. Réellement, il n'est pas nécessaire d'être un grand sage, pour se rendre parfaitement compte des innombrables changements et contradictions de chaque sujet".

A l'intérieur de chacun de nous, il y a beaucoup de gens, chaque défaut psychologique est personnifié par quelque "moi".

Le "moi" qui aujourd'hui, jure un amour éternel à une cause, est plus tard déplacé par un autre "moi", et le château de cartes s'écroule.

Indubitablement, et au nom de la Vérité, nous devons dire que les "humanoïdes" n'ont pas en réalité un sens de la responsabilité morale. Le "moi" qui dit quelque chose aujourd'hui, est déplacé par un autre "moi" le lendemain, qui contredit ce que le premier "moi" a affirmé.

Il n'y a personne qui demeure ne fut-ce qu'une demi-heure, en étant la même personne. Il sera même délictueux de penser qu'une personne est toujours la même (ce serait abuser de la personne ; et s'abuser soi-même).

Ainsi donc, à l'intérieur de nous, vivent beaucoup de gens : des gens qui entrent, des gens qui sortent, mais différents, divers.

Dans quelques écoles de type pseudo-ésotériste ou pseudo-occultiste, on parle du mental, on enseigne des pratiques "pour contrôler le mental", etc. Mais moi je vous demande : de quel mental s'agit-il ? Quel est le mental auquel se réfèrent les écoles pseudo-ésotéristes, pseudo-occultistes ? Chaque "moi" possède son propre mental, cela est déjà démontré.

On parle donc d'un mental quand en réalité de vérité, nous possédons beaucoup de mentals. Chaque "moi" possède ses propres critères, ses propres idées, ses propres pensées. Chaque "moi" lutte pour la suprématie, veut contrôler notre corps, se fait maître et seigneur du cerveau, du coeur et des centres instinctif-moteur-sexuel. Chaque "moi" contrôle la machine et ceci est un aspect qui ne fait pas de doute.

On parle d'une "volonté individuelle" et il y a des écoles et des écrivains qui préconisent aux quatre vents de "développer le pouvoir grandiose de la Volonté". Mais à quelle volonté se réfère-t-on ? Chaque "moi" possède sa propre "volonté", et les "volontés" des "moi" vont jusqu'à s'affronter entre elles.

Ainsi donc, à quelle volonté se réfèrent les différents écrivains de type pseudo-ésotériste et pseudo-occultiste ? L'humanoïde intellectuel n'a pas de volonté propre, individuelle.

Ainsi donc, mes chers frères gnostiques, il est bon que vous sachiez que nous ne sommes que de simples machines, activées par différents "moi", des simples marionnettes contrôlées par des fils invisibles.

Je considère qu'il faut sans délai nous auto-observer journalièrement, sur le terrain de la vie pratique, avec le propos évident de nous auto-découvrir. Quand on s'observe soi-même, on s'auto-découvre. N'importe quel événement normal de l'existence, peut nous servir de miroir pour nous regarder entièrement, tels que nous sommes.

Ainsi donc, il est indispensable de nous auto-observer d'instant en instant. Quand on s'auto-observe, on se découvre. Et c'est précisément dans l'interrelation, dans la coexistence, que nous pouvons nous auto-découvrir. Dans la coexistence, les défauts que nous portons cachés en notre intérieur affleurent naturellement, spontanément, et si nous sommes alertes et vigilants, comme la sentinelle en temps de guerre, alors nous les découvrirons.

3. En quoi consiste le travail ésotérique sur soi-même

La Conscience peut seulement être éveillée sur la base de travaux conscients et de souffrances volontaires.

Le travail sur soi-même est la caractéristique principale du Chemin Vertical. Personne ne pourrait fouler le sentier de la Grande Rébellion, sans jamais travailler sur lui-même.

Le travail auquel nous nous référons est de type psychologique, et s'occupe d'une certaine transformation du moment présent dans lequel nous nous trouvons (nous avons besoin d'apprendre à vivre d'instant en instant).

Par exemple : une personne qui se trouve désespérée par quelque problème sentimental, économique ou politique, s'est de toute évidence oubliée elle-même. Si cette personne s'arrêtait un instant, si elle observait la situation en essayant de se rappeler à elle-même, si ensuite elle s'efforçait de comprendre le sens de son attitude, en réfléchissant un peu, si elle pense que tout passe, que la vie est illusoire, fugace, et que la mort réduit en cendres toutes les vanités du monde ; si elle comprend que son problème est un feu de paille, une étincelle qui s'éteint rapidement, elle verra subitement, avec surprise, que tout a changé.

Transformer des réactions mécaniques est possible au moyen de la confrontation logique et l'auto-réflexion intime de l'Etre.

Il est évident que les gens réagissent mécaniquement face à toutes les circonstances de la vie.

Pauvres gens ! Ils se convertissent toujours en victimes ! Quand quelqu'un les adule, ils sourient, quand on les humilie, ils souffrent ; ils insultent si on les insulte, blessent si on les blesse. Ils ne sont jamais libres, leurs semblables ont le pouvoir de les faire passer de la joie à la tristesse, de l'espoir au désespoir !

Nous savons que nous avons tous en notre intérieur ce qu'on appelle "égo", "moi", "moi-même", "soi-même". Malheureusement, l'Essence se trouve embouteillée, "enflaconnée" dans l'égo et cela est lamentable.

Dissoudre le "moi" psychologique, désintégrer ses "éléments indésirables" est le sens du travail sur soi-même.

Nous ne pourrions jamais libérer l'Essence sans préalablement désintégrer le "moi" psychologique.

Dans l'Essence se trouve la Religion, le Bouddha, la Sagesse, les particules de douleur de notre Père qui est en secret, et toutes les données dont nous avons besoin pour l'auto-réalisation intime de l'Etre.

A mesure que l'on travaille sur soi-même, on comprend de plus en plus la nécessité d'éliminer radicalement de sa nature intérieure, tout ce qui nous rend tellement abominables.

Nous avons besoin de réduire en cendres la cruauté monstrueuse de ces temps, l'envie, qui malheureusement s'est convertie dans le ressort secret de l'action, la convoitise insupportable, qui a rendu la vie si amère, la médisance répugnante, la calomnie qui est à l'origine de tellement de tragédies, les saouleries, l'immense luxure qui sent si mauvais, etc.

A mesure que toutes ces abominations se réduisent en poussière cosmique, l'Essence (en plus de s'émanciper) grandira et se développera harmonieusement.

Indubitablement, quand le "moi"psychologique est mort, l'Essence resplendit en nous.

L'Essence libre nous confère de la beauté Intime. D'une telle beauté émanent le bonheur et l'Amour véritable.

L'Essence possède de multiples sens de perfection et d'extraordinaires pouvoirs naturels.

Lorsque nous mourons en nous-mêmes, nous dissolvons le "moi" psychologique, nous jouissons des sens et des pouvoirs précieux de l'Essence.

4. Les sens et les pouvoirs internes

"L'Essence, embouteillée dans le moi-même, est le génie de la lampe d'Aladin souhaitant la liberté. Le génie libéré, il peut réaliser des prodiges".

"L'Essence est Volonté-Conscience, qui se développe malheureusement en vertu de notre propre conditionnement".

"Quand la Volonté se libère, alors elle se mélange, fusionne, et s'intègre avec la volonté universelle, se rendant ainsi souveraine".

"Celui qui possède la Volonté véritablement libre, peut engendrer de nouvelles circonstances. Celui qui possède sa volonté embouteillée dans le "moi" pluralisé, est victime des circonstances".

"Personne ne pourrait parvenir à l'Illumination Réelle, ni exercer le Sacerdoce absolu de la Volonté-Conscience, s'il n'est préalablement mort à lui-même ici et maintenant".

"Eliminer des erreurs est quelque chose de magique, merveilleux en soi, ce qui implique une rigoureuse auto-observation psychologique".

"Il est possible d'exercer des pouvoirs quand on libère radicalement le pouvoir merveilleux de la volonté".

On nous a dit qu'il existe les sens internes, (ce que nous ne nions pas). De toute évidence il y a plus de sens internes qu'externes.

Les différentes écoles possèdent des méthodes pour développer les pouvoirs, pour développer les sens intimes, les sens internes, mais en vérité je vous dis, mes chers frères, que si nous voulons développer les sens internes, nous devons commencer par développer le sens de l'observation de soi-même, c'est-à-dire, de l'auto-observation.

Ce sens est latent à l'intérieur de chacun de nous, mais il faut le développer. Le développement n'est possible que sur la base de pratiques.

A mesure que nous utiliserons ce sens, il se développera lui-même, et à mesure que nous progresserons dans l'observation de nous-mêmes, d'autres sens se feront également manifestes, enfin, (le jour où au moyen de l'auto-observation intime, nous nous connaîtrons à fond, intégralement, dans tous les niveaux du mental et du cœur), les multiples sens internes que nous possédons se feront manifestes, se développeront précieusement. Voilà pourquoi on nous dit : "Nosce te Ipsum" ("Homme, connais-toi toi-même, et tu connaîtras l'Univers et les Dieux").

Les gens communs et courants vivent attrapés par les sens externes. Cependant, il y a des gens qui ont déjà établi en eux-mêmes un centre de gravité permanent (ce sont des gens qui dans des vies antérieures ont été dans ces études).

Ces personnes chercheront l'enseignement, le souhaiteront, et sentiront qu'au-delà du monde des sens externes, il y a quelque chose. Et ils ne se trompent pas, bien au-delà de ces sens (au moyen desquels nous nous mettons en contact avec le monde extérieur), nous trouvons l'Essence.

Dans l'Essence se trouve ce que nous possédons de meilleur (l'Essence est la Conscience), c'est le plus décent, le plus digne de notre Etre.

Il y en a beaucoup qui se préoccupent pour les pouvoirs magiques. Moi je vous dis que l'Essence éveillée, possède en elle-même de très belles facultés. Ce dont nous avons besoin, c'est de développer l'Essence, et on ne pourrait la développer autrement qu'en travaillant sur nous-mêmes.

En vérité, quand nous nous préoccupons d'éliminer (de notre nature intime) nos défauts psychologiques, colère, convoitise, luxure, envie, orgueil, paresse, gourmandise, etc., l'Essence commence naturellement à se développer merveilleusement.

Avec la mort radicale du "moi", du "moi-même", du "soi-même", l'Essence demeure absolument libre et une Essence libre, qui se manifeste à travers un corps humain, à travers un cerveau (ou de trois cerveaux, parce qu'en réalité, nous ne possédons pas seulement le cerveau intellectuel, mais nous avons aussi le cerveau émotionnel et le cerveau moteur), sera une Essence précieuse, et resplendiront (en elle) les pouvoirs de la Clairvoyance, de la Clairaudience, de la Télépathie, les facultés pour le dédoublement astral et beaucoup d'autres sens intimes, qu'il serait long d'énumérer.

Ainsi donc, le chemin pour obtenir des pouvoirs est celui de la mort. Ce n'est pas pour rien qu'on nous a dit : "Si le grain ne meurt pas, la plante ne naît pas".

Quand nous mourons en nous-mêmes, quand ce cher égo que nous portons à l'intérieur devient poussière, les pouvoirs affleurent parce que l'Essence surgit (l'Essence libre surgit). L'Essence libre jouit de beaucoup de facultés, de sens précieux, de capacités étonnantes.

Il existe également de multiples organisations (diverses organisations, écoles, etc.) pour développer les "chakras", pour obtenir des Pouvoirs magiques. Quelques-unes de ces institutions enseignent des pratiques que nous pourrions définitivement qualifier de "noires".

En vérité, nous pouvons affirmer, mes chers frères, que si nous nous préoccupons seulement de développer des pouvoirs et nous n'annihilons pas le "moi-même", le "soi-même", le "moi" de la psychologie, le pire qui pourrait nous arriver, c'est que nous nous convertissions en magiciens noirs.

Les Ecritures Sacrées ont parlé très clairement ; l'Evangile a dit : "Cherchez d'abord le Royaume de Dieu et sa Justice, car tout le reste vous sera donné par surcroît".

Malheureusement, 97% de l'Essence est embouteillé dans les divers "éléments" qui constituent l'égo, le "moi". Nous avons besoin de développer l'Essence, la désembouteiller, la "désenflaconner". Lorsque nous y serons parvenus, des multiples pouvoirs naturels, divins, s'exprimeront en nous avec toute leur beauté et toute leur splendeur. Nous n'avons pas besoin donc de nous "affairer" à obtenir des pouvoirs ; ce à quoi nous devons nous "affairer", c'est à mourir en nous-mêmes ici et maintenant, parce que "seul avec la mort advient le nouveau".

Observez la vie des grands mystiques chrétiens, ils ne se sont pas préoccupés d'obtenir des pouvoirs ; ils se sont seulement préoccupés de la sainteté, d'éliminer chacun leurs défauts psychologiques, de mourir en eux-mêmes, et à mesure qu'ils y parvenaient, des multiples facultés supra-normales s'exprimaient en eux. Ces derniers, on les a connus comme des "saints", ils sont nombreux et d'origines diverses, tant de l'Orient que de l'Occident.

5. Qu'est-ce en lui-même le sens de l'auto-observation psychologique ?

"Le sens de l'auto-observation psychologique en lui-même, est la clairvoyance, l'imagination consciente ou translucide".

Le sens de l'auto-observation intime se trouve atrophié dans tout être humain. En travaillant sérieusement, en s'auto-observant d'instant en instant, un tel sens se développera de manière progressive.

Les pires circonstances de la vie, les situations les plus critiques, les faits les plus difficiles s'avèrent toujours merveilleux pour l'auto-découverte.

Dans ces moments insoupçonnés, critiques, affleurent toujours (et quand nous y pensons le moins), les "moi" les plus secrets, si nous sommes alertes il ne fait aucun doute que nous les découvrirons.

Les époques les plus tranquilles de la vie, sont précisément les moins favorables pour le travail sur soi-même.

Il existe des moments de la vie très compliqués dans lesquels on a une forte tendance à s'identifier facilement avec les événements, et à s'oublier complètement soi-même. Au cours de ces moments on fait des bêtises qui ne mènent à rien ; mais si on était alerte, si à ces moments (au lieu de perdre la tête), on se rappelait à soi-même, on découvrirait avec étonnement certains "moi" dont on n'a jamais eu le moindre soupçon de leur possible existence.

A mesure que le sens de l'auto-observation poursuivra son développement, au moyen de l'usage continuel, nous nous rendrons chaque fois plus capables de percevoir de manière directe les "moi" dont nous n'avons jamais soupçonné l'existence.

Face au sens de l'auto-observation intime, chacun de ces "moi" qui habitent en notre intérieur, assume (réellement) l'une ou l'autre figure qui est en affinité secrète avec le défaut personnifié par là même. Indubitablement, l'image de chacun de ces "moi" possède une certaine saveur psychologique inconfondable, au moyen de laquelle nous appréhendons, nous capturons, nous attrapons instinctivement sa nature intime, et le défaut qui la caractérise.

Au début, l'ésotériste ne sait pas par où commencer : il sent la nécessité de travailler sur lui-même mais se trouve complètement désorienté.

En profitant des moments critiques, des situations les plus désagréables, des instants les plus adverses, si nous sommes alertes, nous découvrirons les défauts qui ressortent, les "moi" que nous devons désintégrer urgemment.

On peut parfois commencer par la colère ou par l'amour-propre, ou par un malheureux adjoint de la luxure, etc.

Il est nécessaire de prendre note, surtout de nos états psychologiques quotidiens si, en vérité, nous voulons un changement définitif.

Avant de nous mettre au lit, il convient que nous examinions les faits qui se sont déroulés pendant la journée, les situations embarrassantes, les éclats de rire tonitruants d'Aristophane et le sourire subtil de Socrate, parce qu'il se peut que nous ayons blessé quelqu'un avec un éclat de rire, ou il se peut que nous ayons rendu quelqu'un malade avec un sourire, ou un regard hors de propos.

Souvenons-nous qu'en ésotérisme pur, est "bon" tout ce qui est à sa place, est "mauvais" tout ce qui n'est pas à sa place.

L'eau, à sa place, est bonne, mais si elle inondait la maison, elle causerait des dégâts, elle serait nuisible.

Le feu dans la cuisine, à sa place, en plus d'être utile est bon ; en dehors de sa place, brûlant les meubles du salon, il serait mauvais et nuisible.

N'importe quelle vertu aussi sainte soit-elle, à sa place est bonne ; en dehors de sa place, elle est mauvaise et nuisible. Nous pouvons nuire à d'autres avec les vertus, il est indispensable de placer les vertus à leur place correspondante.

Que diriez-vous d'un prêtre qui prêcherait la parole du Seigneur dans un bordel ? Que diriez-vous d'un homme docile et tolérant qui bénirait une troupe d'assaillants qui tenteraient de violer sa femme et ses filles ? Que diriez-vous sur l'attitude charitable d'un homme qui au lieu de ramener à manger chez lui, répartirait l'argent aux mendiants du vice ? Quelle serait votre opinion au sujet d'un homme serviable qui, à un moment donné, prêterait son poignard à un assassin ?

Souviens-toi, cher lecteur, que parmi les cadences du vers de la poésie se cache aussi le délit. Il y a beaucoup de vertus chez les méchants et beaucoup de méchanceté chez les vertueux.

Même si cela paraît incroyable, à l'intérieur même de la prière se cache aussi le délit. Le délit se déguise en saint, utilise les meilleures vertus, se présente comme martyr, et va jusqu'à officier dans les temples sacrés.

A mesure que le sens de l'auto-observation se développe en nous, au moyen de son utilisation continue, nous pouvons voir tous ces "moi" qui servent de fondement, de base à notre tempérament individuel, que ce dernier soit sanguin ou nerveux, flegmatique ou bilieux.

Même si vous ne le croyez pas cher lecteur, derrière le tempérament que nous possédons se cachent (parmi les profondeurs les plus éloignées de notre psyché) les créations diaboliques les plus exécrables.

Voir de telles créations, observer ces monstruosités de l'enfer (à l'intérieur desquelles se trouve embouteillée notre Conscience même) devient possible avec le développement graduel du sens de l'auto-observation intime.

Tant qu'un homme n'a pas dissout ces créations de l'enfer, ces aberrations de lui-même, il ne fait aucun doute que dans les profondeurs de son psychisme continuera toujours à être ce qui ne devrait pas exister ; une difformité, une abomination.

Le plus grave de tout ceci, est que l'abominable ne se rende pas compte de sa propre abomination, il se croit beau, juste, une bonne personne, et va jusqu'à se plaindre de l'incompréhension d'autrui ; il se lamente de l'ingratitude de ses semblables, il s'estime incompris, pleure en réclamant ce qu'on lui doit, qu'on l'a payé en "monnaie de singe", etc.

Le sens de l'auto-observation intime nous permet de vérifier par nous-mêmes, de manière directe, le travail secret au moyen duquel (à un moment donné), nous sommes en train de dissoudre tel ou tel "moi", tel ou tel défaut psychologique, découvert dans les conditions difficiles et lorsque nous le soupçonnions le moins.

As-tu déjà pensé une fois dans la vie, à ce qui te plaît, ou te déplaît le plus ? Toi, as-tu déjà réfléchi sur les ressorts secrets de ton action ? Pourquoi as-tu une belle maison ? Pourquoi désires-tu avoir une voiture dernier modèle ? Pourquoi veux-tu toujours être à la dernière mode ? Pourquoi convoites-tu de ne pas convoiter ? Qu'est-ce qui t'a le plus offensé à un moment donné ? Qu'est-ce qui t'a le plus flatté hier ? Pourquoi t'es-tu senti supérieur à untel, ou à unetelle à un moment donné ? A quelle heure t'es-tu senti supérieur à quelqu'un ? Pourquoi t'es-tu enorgueilli en racontant tes triomphes ? Ne pouvais-tu pas te taire quand ils murmuraient d'une personne que tu connaissais ? As-tu accepté un verre par courtoisie ? As-tu accepté de fumer, tout en n'ayant pas le vice, par le concept d'éducation ou de virilité ? Es-tu sûr d'avoir été sincère dans cette conversation ? Et quand tu te justifies toi-même, que tu te vantes, et quand tu racontes tes triomphes, les décris, en répétant ce que tu as déjà dit à d'autres, comprends-tu quel vaniteux tu es ?

Le sens de l'auto-observation intime, en plus de te permettre de voir clairement le "moi" que tu es en train de dissoudre, te permettra de voir aussi les résultats pathétiques et définis de ton travail intérieur.

Au début, ces créations de l'enfer, ces aberrations psychiques qui malheureusement te caractérisent sont plus laides et monstrueuses que les bêtes les plus horribles qui existent au fond des mers, ou dans les forêts les plus profondes de la Terre. Plus tu avanceras dans ton travail, plus tu pourras te rendre à l'évidence (au moyen du sens de l'auto-observation intérieure), du fait saillant que les abominations perdent de leur volume, s'amenuisent.

Il est intéressant de savoir que de telles bestialités, à mesure qu'elles perdent du volume et s'amenuisent, gagnent en beauté, prennent lentement une forme d'enfant, et pour finir se désintègrent, se convertissent en poussière cosmique. Alors, l'Essence embouteillée se libère, s'émancipe et s'éveille.

Sans aucun doute, le mental ne peut altérer (fondamentalement) aucun défaut psychologique. Il est évident que l'intellect peut se donner le luxe de légender un défaut avec l'un ou l'autre nom, le justifier, le faire passer d'un niveau à un autre, etc., mais par lui-même, il ne pourrait jamais l'annihiler, le désintégrer.

Nous nécessitons urgemment un pouvoir flammigère supérieur au mental, un pouvoir qui soit capable par lui-même de réduire tel ou tel défaut psychologique à de la simple poussière cosmique. Heureusement, ce pouvoir serpentin existe en nous, ce feu merveilleux que les Alchimistes médiévaux ont baptisé avec le nom mystérieux de Stella Maris : la Vierge de la Mer, "l'Azoé" de la Science d'Hermès, la Tonantzin du Mexique Aztèque, cette dérivation de notre propre être intime, Dieu-Mère en notre intérieur, toujours symbolisée par le Serpent Sacré des Grands Mystères.

Si, après avoir observé et compris tel ou tel défaut psychologique, tel ou tel "moi", nous supplions notre Mère Cosmique particulière (car chacun de nous possède la sienne) qu'elle désintègre tel ou tel défaut, ce "moi" (objet de notre travail intérieur), vous pouvez être sûrs qu'il perdra du volume et sera lentement pulvérisé.

Tout ceci implique naturellement des travaux de fond successifs, toujours continus, car il n'y a aucun "moi" qui ne pourra jamais être désintégré instantanément. Le sens de l'auto-observation intime, pourra voir l'avancement progressif du travail, en relation avec l'abomination qu'il nous intéresse véritablement de désintégrer.

Stella Maris, même si cela paraît incroyable, est la signature astrale de la puissance sexuelle humaine.

Il ne fait pas de doute que Stella Maris possède le pouvoir effectif pour désintégrer les abominations que nous charrions dans notre propre espace psychologique.

La décapitation de Jean Baptiste est quelque chose qui nous invite à la réflexion. Aucun changement psychologique radical ne serait possible si, avant, nous ne passions pas par la Décapitation.

Notre propre Etre Dérivé (Tonantzin, Stella Maris), comme puissance inconnue pour l'humanité entière, et qui se trouve latente au fond même de notre psyché, jouit ostensiblement du pouvoir qui lui permet de décapiter n'importe quel "moi", avant la désintégration finale.

Stella Maris est ce feu philosophal qui se trouve latent dans n'importe quelle matière organique et inorganique. Les impulsions psychologiques peuvent provoquer l'action intensive d'un tel feu, et alors la décapitation devient possible.

Quelque "moi" sont décapités au début du travail psychologique, d'autres au milieu, et les derniers à la fin. Stella Maris, comme puissance sexuelle ignée, a pleine conscience du travail à réaliser, et réalise la décapitation au moment opportun, à l'instant adéquat.

Tant que ne s'est pas produite la désintégration de toutes ces abominations psychologiques, de toutes ces lascivités, de toutes ces malédictions : vol, envie, adultère secret ou manifeste, ambition d'argent ou de pouvoirs psychiques, etc., même si nous nous croyons des personnes honorables, respectueuses de notre parole, sincères, courtoises, charitables, belles intérieurement, etc., nous ne passerons pas au-delà du fait de n'être que de simples "sépulcres blanchis" : beaux à l'extérieur, mais à l'intérieur, remplis de pourriture dégoûtante.

L'érudition livresque, la pseudo-sapience, l'information complète sur les Ecritures Sacrées (qu'elles soient de l'Orient ou de l'Occident, du Nord ou du Sud), l'absolue sécurité d'être "bien documentés", le sectarisme intransigeant (avec une pleine conviction), etc., ne sert à rien parce qu'en réalité, seul existe au fond ce que nous ignorons : des créations de l'enfer, des malédictions, des monstruosités qui se cachent derrière une belle expression du visage, derrière une figure vénérable, en-dessous des très saints vêtements du leader sacré, etc.

Dans ce sens, nous devons être sincères avec nous-mêmes, nous demander ce que nous voulons vraiment. Si nous sommes venus à l'enseignement Gnostique par simple curiosité, et si en réalité ce n'est pas la décapitation que nous désirons, alors nous sommes en train de nous tromper, nous sommes en train de défendre notre propre pourriture, nous sommes en train de procéder hypocritement.

Dans les écoles les plus vénérables de la Sapience Esotérique et de l'Occultisme, il existe beaucoup d'équivoqués sincères qui veulent véritablement s'auto-réaliser, mais qui ne se sont pas consacrés à la désintégration de leurs abominations intérieures.

Il y a beaucoup de gens qui supposent qu'au moyen des bonnes intentions, il est possible de parvenir à la sanctification. Il est évident que tant qu'on ne travaillera pas avec intensité sur ces "moi", que nous charrions en notre intérieur, ils continueront à exister sous le regard pieux de la bonne conduite.

L'heure est arrivée de savoir que nous sommes des malveillants en tunique de sainteté, des loups dans la peau d'agneaux, des cannibales habillés en monsieurs, des bourreaux cachés derrière le signe sacré de la croix, etc. Et même si nous paraissons majestueux dans nos auditoires de Lumière et d'Harmonie, même si nos semblables nous voient doux et sereins, même si nous paraissons révérencieux et humbles, toutes les abominations de l'enfer, et toutes les monstruosités de la guerre, continueront à exister au fond de notre psyché.

En psychologie révolutionnaire, la nécessité d'une transformation radicale est une évidence, et celle-ci n'est possible qu'en nous déclarant (à nous-mêmes) une guerre à mort, sans pitié et cruelle.

Certainement, nous tous, nous ne valons rien ; nous sommes chacun le malheur de la Terre, l'exécrable.

Heureusement, Jean-Baptiste nous enseigna le chemin secret : mourir en nous-mêmes, au moyen de la décapitation psychologique.

6. Le pourquoi de l'auto-observation psychologique

"Il est urgent de dire à nos étudiants gnostiques qu'ils s'observent, dans quel sens ils doivent s'auto-observer, et les raisons pour le faire".

"Quand on veut véritablement se connaître soi-même, il faut s'observer et essayer de connaître les différents "moi" qui sont placés à l'intérieur de la personnalité".

"S'il y en a parmi nos lecteurs qui ne comprennent pas encore la doctrine des multiples "moi", cela est dû exclusivement au manque de pratique en matière d'auto-observation".

"A mesure que l'on pratique l'auto-observation intérieure, on découvre (par soi-même) beaucoup de gens, beaucoup de "moi", qui vivent à l'intérieur de notre propre personnalité".

"Ceux qui nient la doctrine des multiples "moi", ceux qui adorent un "moi" divin, il ne fait aucun doute qu'ils ne se sont jamais auto-observés sérieusement. En parlant cette fois à la manière socratique, nous dirons que ces gens non seulement ignorent, mais en plus, ils ignorent qu'ils ignorent".

"Certainement, jamais nous ne pourrions nous connaître nous-mêmes sans l'auto-observation sérieuse et profonde. Mais tant qu'un sujet quelconque continuera à se considérer comme un, il est clair que n'importe quel changement intérieur sera quelque chose de plus qu'impossible".

Tant qu'un homme continuera dans l'erreur de se croire un, unique, individuel, il est évident que le changement radical sera quelque chose de plus qu'impossible.

Indubitablement, ce manque d'unité psychologique dans "l'humanoïde" est la cause de tant de difficultés et d'amertumes.

Le corps physique est une unité complète et travaille comme un tout organique, à moins qu'il ne soit malade. Cependant, la vie intérieure de "l'humanoïde" n'est en aucune manière une unité psychologique.

Le plus grave de tout ceci, malgré ce que peuvent dire les diverses écoles de type pseudo-ésotérique ou pseudo-occultiste, c'est l'absence d'organisation psychologique dans le fond intime de chaque sujet.

Certainement, dans de telles conditions, il n'existe pas de travail harmonieux (comme un tout) dans la vie intérieure des personnes.

Le fait même que le travail ésotérique commence par la rigoureuse observation de soi-même, nous indique une multiplicité de facteurs psychologiques, "moi" ou "éléments indésirables" qu'il est urgent d'extirper, éradiquer de notre espace intérieur.

Ce type de travail n'est pas extérieur, mais intérieur, et ceux qui pensent que n'importe quel manuel de civisme ou système éthique (externe et superficiel) peut les mener au succès, sont (de fait) totalement dans l'erreur.

Le fait concret et définitif que le travail intime commence par l'attention concentrée, par la pleine observation de soi-même, démontre que ceci exige un effort personnel très particulier de chacun d'entre nous.

En parlant franchement et sans ambages, nous affirmons emphatiquement ce qui suit : Il n'y a aucun autre être humain qui pourrait faire ce travail pour nous.

Aucun changement n'est possible dans notre psyché, sans l'observation directe de tout cet ensemble de facteurs que nous portons à l'intérieur.

Accepter la multiplicité de "moi" en écartant la nécessité d'étudier et d'observer directement, signifie de fait une fuite de soi-même, une forme d'auto-tromperie.

Seul à travers l'effort rigoureux qu'implique l'auto-observation judicieuse de soi-même (sans échappatoires d'aucune sorte), nous pourrons nous rendre à l'évidence, réellement, que nous ne sommes pas un, mais plusieurs.

Admettre la pluralité de "moi" et la percevoir, à travers l'observation rigoureuse, sont deux choses différentes.

Quelqu'un peut accepter la "doctrine des différents moi", sans jamais l'avoir perçue, parce que ceci n'est possible qu'en s'auto-observant soigneusement.

Fuir le travail d'observation intime, chercher des échappatoires, est un signe inconfondable de dégénérescence.

Tant qu'un homme (nous le répétons) nourrira l'illusion de se croire toujours un, et la même personne, il ne peut changer, et il est évident que la finalité de ce travail est précisément de parvenir à un changement graduel dans notre vie intérieure.

La transformation radicale est une possibilité définie, qui normalement se perd quand on ne travaille pas sur soi-même. Le point de départ de ce changement radical demeurera occulte tant que l'homme continuera à se croire un.

Quand nous pensons que nous sommes un, nous ne pouvons bouger de là où nous sommes (en nous-mêmes), nous demeurons stagnants, et pour finir, nous dégénérons, nous involuons.

Chacun de nous se trouve à une étape psychologique déterminée, et nous ne pourrons sortir de là tant que nous ne découvrirons pas toutes ces personnes ou "moi" qui vivent à l'intérieur de notre personne.

Il est clair qu'au moyen de l'auto-observation intime nous pouvons voir beaucoup de gens qui vivent dans notre psyché, et que nous avons besoin d'éliminer pour parvenir à la transformation radicale.

Cette perception, cette auto-observation, change fondamentalement tous les concepts erronés que nous avons sur nous-mêmes, et comme résultat nous apercevons le fait concret que nous ne possédons pas de véritable individualité.

Tant que nous ne nous auto-observons pas, nous vivrons dans l'illusion que nous sommes un, et par conséquent notre vie sera erronée.

Il n'est pas possible d'être en relation correcte avec nos semblables, tant qu'un changement intérieur ne s'est pas réalisé au fond de notre psyché.

N'importe quel changement intime exige l'élimination préalable des "moi" que nous portons en notre intérieur. En aucune manière nous ne pourrions éliminer de tels "moi" si nous ne les observons pas en notre intérieur.

Ceux qui se sentent un, et qui pensent le meilleur d'eux-mêmes, n'accepteraient jamais la "doctrine des multiples" et ne désireraient pas non plus observer les "moi" ; par conséquent, n'importe quelle possibilité de changement est impossible en eux.

Il est impossible de changer si on n'élimine pas. Mais celui qui se sent détenteur de l'individualité, s'il acceptait le fait de devoir éliminer, il ignorerait réellement ce qu'il doit éliminer.

Cependant, nous ne devons pas oublier que celui qui se croit un, auto-trompé, croit qu'il sait ce qu'il doit éliminer ; pourtant, en vérité, il ne sait même pas qu'il ne sait pas (c'est un ignorant illustré).

Nous avons besoin de nous déségoïtiser pour nous individualiser, mais celui qui croit qu'il possède l'individualité, il lui est impossible de se déségoïtiser.

L'individualité est à cent pour cent sacrée. Rares sont ceux qui la possèdent, mais tout le monde croit l'avoir.

Comment pourrions-nous éliminer des "moi" si nous croyons posséder un "moi" unique ? Certainement, seul celui qui ne s'est jamais auto-observé sérieusement, pense qu'il possède un "moi" unique.

Cependant, nous devons être très clairs dans cet enseignement, parce qu'il existe le danger psychologique de confondre l'individualité authentique avec le concept d'une sorte de "moi supérieur", ou quelque chose de ce style.

L'individualité sacrée est bien au-delà de n'importe quelle forme de "moi", l'individualité sacrée est ce qui est, ce qui a toujours été, et ce qui sera toujours. L'individualité légitime appartient à l'Etre, et la raison d'Etre de l'Etre est ce même Etre.

Il faut faire une distinction entre l'Etre et le "moi". Ceux qui confondent le "moi" avec l'Etre ne se sont jamais auto-observés sérieusement.

7. La pratique de l'auto-observation

"L'auto-observation est à cent pour cent active, c'est un moyen pour le changement de soi-même, alors que le connaître, qui est passif, n'est pas un moyen pour changer".

"Certainement, connaître n'est pas un acte d'attention. L'attention dirigée vers l'intérieur de nous mêmes, vers ce qui est en train de se passer dans notre intérieur, est quelque chose de positif, d'actif".

"Dans le cas d'une personne envers laquelle on éprouve de l'antipathie (parce que c'est comme ça, parce qu'on a envie, et beaucoup de fois sans aucun motif), on perçoit la multitude de pensées qui s'accumulent dans le mental, le groupe de voix qui parlent et crient de manière désordonnée à l'intérieur de nous-mêmes ; ce qu'elles disent, les émotions désagréables qui surgissent en notre intérieur, la saveur désagréable que tout cela laisse dans notre psyché, etc".

"De toute évidence, dans un tel état, nous nous rendons compte qu'intérieurement nous traitons très mal la personne envers laquelle nous avons de l'antipathie. Cependant, pour voir tout ceci, il est nécessaire (sans aucun doute) d'avoir une attention intentionnellement dirigée vers l'intérieur, et non pas une attention passive".

"L'attention dynamique provient réellement du côté observant, alors que les pensées et sentiments appartiennent au côté observé".

"Tout ceci nous fait comprendre que connaître est quelque chose de complètement passif et mécanique, par contraste évident avec l'observation de soi qui est un acte conscient".

"Nous ne voulons pas dire par là, que l'observation mécanique de soi-même n'existe pas, mais un tel type d'observation n'a rien à voir avec l'auto-observation psychologique à la quelle nous nous référons".

Sauver l'âme, la faire sortir des ténèbres, c'est beau, mais cela n'a rien de facile ; ce qui est normal, c'est qu'elle demeure prisonnière. On ne pourra jamais jouir de l'illumination authentique, tant que l'Essence, la Conscience, reste embouteillée, prisonnière (et cela est grave). Alors, il est forcément nécessaire de détruire, désintégrer héroïquement avec un héroïsme supérieur à celui de Napoléon dans ses grandes batailles, ou à celui de Morelo dans ses luttes pour la liberté, etc. (cet héroïsme inégalable), afin de libérer la pauvre âme, la faire sortir des ténèbres. Il est avant tout nécessaire comme je le disais lors d'un échange passé avec les frères, de connaître les procédés qui mènent à la désintégration de ces "éléments" dans lesquels l'âme est embouteillée, prisonnière, pour que vienne l'illumination.

Avant tout, il faut commencer par comprendre la nécessité de savoir observer. Par exemple, nous sommes assis ici. Tous, sur ces chaises, savons que nous sommes assis, mais nous n'avons pas observé les chaises. Dans le premier cas, nous avons la connaissance du fait que nous sommes assis sur les chaises, mais le fait de les observer est quelque chose de différent.

Dans le premier cas, il y a, disons, la connaissance, mais pas l'observation. L'observation requiert une observation spéciale ; observer de quoi elles sont faites, et ensuite entrer en méditation pour découvrir leurs atomes, molécules, etc. , et cela requiert une attention dirigée.

Savoir que l'on est assis sur une chaise est de l'attention non-dirigée, de l'attention passive, mais observer la chaise serait déjà de l'attention dirigée.

Ainsi aussi, nous pouvons penser beaucoup à nous-mêmes, mais cela ne veut pas dire que nous sommes en train d'observer nos propres pensées. Les observer est quelque chose de distinct, de différent.

Nous vivons dans un monde d'émotions inférieures, n'importe quelle chose nous produit des émotions de type inférieur, et nous savons que nous les possédons. Mais une chose est de savoir que l'on se trouve dans un état négatif, et une autre chose est d'observer l'état négatif dans lequel on se trouve, ce qui est quelque chose de complètement différent.

Voyons un exemple. A un moment donné, un monsieur raconta à un psychologue : "Bon, il se fait que je ressens de l'antipathie pour telle personne" (il cita le nom et le prénom). Le psychologue lui répondit : "observez cette personne !". Le monsieur répondit : "Mais pourquoi vais-je l'observer si je la connais ?". Le psychologue conclut que ce monsieur ne voulait pas observer, qu'il connaissait mais n'observait pas.

Connaître est une chose, et observer est une autre chose très différente. On peut connaître que l'on a une pensée négative, mais cela ne signifie pas que l'on est en train d'observer. On sait que l'on se trouve dans un état négatif, mais on n'a pas observé l'état négatif.

Dans la vie pratique, nous voyons qu'à l'intérieur de nous il y a beaucoup de choses qui devraient nous rendre honteux : comédies ridicules, questions intérieures grotesques, pensées morbides, etc. Savoir qu'on les possède ne veut pas dire qu'on les a observées. Quelqu'un pourrait dire : "Oui, en ce moment j'ai une pensée morbide" ; mais une chose est de savoir qu'on la possède, et autre chose est de l'observer, ce qui est totalement différent.

Ainsi donc, si on veut parvenir à éliminer tel ou tel "élément psychologique indésirable", il faut d'abord apprendre à observer avec le propos d'obtenir un changement, parce que certainement si on n'apprend pas à s'auto-observer, n'importe quelle possibilité de changement est impossible.

D'un premier point de vue, nous constatons qu'à travers l'auto-observation, les pensées les plus insignifiantes, les comédies les plus ridicules (qui se déroulent intérieurement, sans aucune extériorisation) ne nous appartiennent pas, elles sont créées par d'autres, par les "moi".

Le fait grave, c'est de s'identifier avec ces comédies, avec ces ridiculités, ces protestations, ces colères, etc. Si on s'identifie avec n'importe lequel de ces extrêmes intérieurs, le "moi" qui les produit se renforce, et ainsi, toute possibilité de les éliminer, devient de plus en plus difficile. De cette manière, l'auto-observation est vitale quand il s'agit de provoquer un changement radical en nous.

Les différents "moi" qui vivent à l'intérieur de notre psyché, sont très rusés ; ils font souvent appel à la "bobine" des souvenirs que nous charrions dans le centre intellectuel.

Supposons que dans le passé, on ait forniqué avec une personne quelconque du sexe opposé, et que pour le moment, on insiste ou non, à vouloir éliminer la luxure. Alors, le "moi" de la luxure fera appel, s'emparera du centre des souvenirs, du centre intellectuel, il prendra, disons, la "bobine" de souvenirs (celui dont il aura besoin) et le fera passer par la fantaisie de la personne, et il se renforcera, deviendra de plus en plus fort. Pour toutes ces raisons, vous devez voir la nécessité de l'auto-observation. Un changement véritable, radical et définitif, est impossible si nous n'apprenons pas à nous auto-observer.

Connaître n'est pas observer, penser, n'est pas non plus observer. Il y en a beaucoup qui croient que penser par soi-même c'est observer, mais il n'en est pas ainsi. On peut penser par soi-même, et cependant ne pas s'observer. Penser par soi-même est aussi différent que la soif l'est de l'eau ou l'eau de la soif.

Pour s'observer, il faut se diviser en deux, en deux moitiés : une partie qui observe, et l'autre partie qui est observée. Quand la partie qui observe voit les ridiculités et niaiseries de la partie observée, il y a plus que jamais des possibilités de découvrir (supposons le "moi" de la colère) que ce "moi" n'est pas nous, qu'il est lui. Nous pourrions nous exclamer : "le moi a de la colère, c'est un moi, celui-là doit mourir, je vais le travailler pour le désintégrer ! ". Mais si on s'identifie avec lui en disant : "j'ai de la colère, je suis furieux", il prend plus de force, il se fait chaque fois plus vigoureux, dès lors, comment va-t-on le dissoudre, de quelle manière ? On ne pourrait pas, n'est-ce pas ? De telle manière, on ne doit pas s'identifier avec ce "moi", avec sa petite colère ou avec sa tragédie, car si on s'identifie avec sa création, alors on finit par vivre dans sa création aussi, et cela est absurde.

A mesure que l'on travaille sur soi-même, qu'on approfondit chaque fois plus les questions de l'auto-observation, on devient chaque fois plus profond. Dans tout ceci, il ne faut pas manquer d'observer jusqu'à la pensée la plus insignifiante. N'importe quel désir (même passager), n'importe quelle création, doit être un sujet d'observation, parce que n'importe quel désir, n'importe quelle action, n'importe quelle pensée négative, provient de tel ou tel "moi". Et si nous voulons fabriquer la lumière, libérer l'Ame, allons-nous permettre que ces "moi" continuent à exister ?

Cela serait absurde ! Si c'est la Lumière que nous voulons, si nous sommes véritablement amoureux de la Lumière, alors nous devons désintégrer les "moi", il n'y a pas d'autre remède que de les réduire en poussière, et nous ne pourrions pas réduire en poussière ce que nous n'avons pas observé. Dès lors, nous avons besoin de savoir observer.

Dans cette question nous devons également surveiller la parlotte intérieure, parce qu'il y a beaucoup de parlottes intérieures négatives et absurdes, des conversations intimes qui ne s'extériorisent jamais et naturellement, nous devons corriger cette parlotte intérieure, apprendre à garder le silence, et savoir parler quand on doit parler, savoir se taire quand on devrait se taire (ceci fait loi, non seulement pour le monde physique, le monde extérieur, mais aussi pour le monde intérieur). Les parlottes intérieures négatives, s'extériorisent plus tard, physiquement. C'est pourquoi il est important d'éliminer la parlotte intérieure négative car elle est nuisible.

Il faut apprendre à garder le silence intérieur. Normalement, on entend par "silence mental" quand on vide le mental de toutes sortes de pensées, quand on parvient à la quiétude et le silence du mental à travers la méditation, etc, mais il y a une autre sorte de silence.

Supposons que se présente devant nous un cas de jugement critique (en relation avec un de nos semblables) et nous gardons malgré tout le silence mental ; nous ne jugeons pas, ne condamnons pas, nous nous taisons tant extérieurement qu'intérieurement. Dans ce cas, il y a dès lors silence intérieur.

Les faits de la vie pratique, en fin de compte doivent rester en correspondance intime avec une conduite intérieure parfaite, c'est le signe que nous sommes en train de créer en nous-mêmes le fameux corps mental.

Si nous mettons les différentes parties d'une radio ou d'un enregistreur sur une table, mais nous n'y connaissons rien en électronique, alors nous ne pourrons pas non plus capter les différentes vibrations qui pullulent dans le cosmos. Mais si, au moyen de la compréhension nous unissons les différentes parties, nous aurons la radio, et l'appareil qui peut capter les sons, que d'une autre manière nous ne capterions pas. Ainsi aussi, les différentes parties de ces études de ce travail se complètent entre elles pour venir former un Corps merveilleux : le fameux Corps du Mental. Ce Corps nous permettra de mieux capter ce qui existe à l'intérieur de nous, et développera plus en nous le sens de l'auto-observation intime, et cela est assez important.

Ainsi donc, l'objectif de l'observation est de réaliser un changement en nous-mêmes, de promouvoir un changement effectif, véritable.

Une fois que nous serons devenus, disons, adroits dans l'observation de nous-mêmes, alors vient le processus d'élimination. De cette manière, il y a, proprement dit, trois étapes dans cette question :

Premièrement, l'observation,

Deuxièmement, le jugement critique,

Troisièmement, c'est déjà proprement l'élimination de tel ou tel "moi".

En observant un "moi", nous devons voir comment il se comporte dans le centre intellectuel (de quelle manière) et connaître ses "jeux" dans le Mental. Deuxièmement, de quelle manière il s'exprime à travers le sentiment (dans le coeur) et troisièmement, découvrir son mode d'action dans les centres Moteur, Instinctif et Sexuel.

Il est évident que dans le sexe, un "moi" a une forme d'expression, dans le coeur il a une autre forme, et dans le cerveau une autre. Dans le cerveau, un "moi" se manifeste à travers les questions intellectuelles : raisons, justifications, évasions, échappatoires, etc. ; dans le coeur, comme une souffrance, comme de l'affection, comme de l'amour (apparemment, et souvent, alors qu'en réalité il s'agit d'une question de luxure), etc. ; et dans les centres Instinctif-Moteur-Sexuel, il possède une autre forme d'expression (comme action, instinct, impulsion lascive, etc.).

Citons par exemple un cas concret : luxure. Un "moi" luxurieux (face à une personne du sexe opposé), dans le Mental, peut se manifester par des pensées constantes, il pourrait se manifester dans le coeur comme de l'affection, comme de l'amour apparemment très pur, vierge de toute souillure, à tel point que l'on pourrait se justifier en disant : "Bon, je ne sens pas de luxure pour cette personne, ce que je ressens, c'est de l'amour" ; mais si on est observateur et on fait très attention à sa machine organique et l'on observe le Centre Sexuel, on vient à découvrir que dans ce Centre, il y a une certaine activité face à cette personne, alors de toute évidence, il n'y a pas d'affection, il n'y a pas d'amour pour cette personne, mais ce qu'il y a, c'est de la luxure.

Mais, voyez à quel point le délit est fin, la luxure peut parfaitement se déguiser (dans le coeur) avec l'amour et écrire des vers, etc., mais c'est de la luxure déguisée.

Si on est attentif, et on observe ces centres de la machine, on peut s'apercevoir qu'il s'agit d'un "moi", et en ayant découvert qu'il s'agit d'un "moi", en connaissant ces manipulations dans les trois centres, c'est-à-dire dans l'intellectuel, dans le coeur et dans le sexe, alors on peut procéder à la troisième phase. Quelle est la troisième phase ? L'exécution. Celle-ci est la phase finale du-travail : l'exécution. Alors, il faut faire appel à la prière dans le travail. Qu'entend-on par prière dans le travail ? La prière dans le travail doit être faite sur la base du rappel intime de soi-même.

Au cours d'une autre occasion, nous avons dit qu'il y a quatre niveaux d'hommes, ou quatre états de Conscience, pour être plus clairs. Un premier état de Conscience est celui du sommeil profond et inconscient d'une personne, d'un Ego qui a laissé le corps physique endormi dans son lit, mais qui déambule dans le monde moléculaire en "état de coma" (c'est l'état inférieur). Un deuxième état d'inconscience est celui du rêveur qui est retourné à son corps physique et qui s'imagine être à l'état de veille. Dans ce cas les rêves continuent, évidemment, simplement on est avec le corps physique à l'état de veille. Ce type de rêveur est plus dangereux, parce qu'il peut tuer, il peut voler, il peut commettre des crimes de toutes sortes. Cependant, dans le premier cas, le rêveur est plus infrahumain, il ne peut rien faire de toutes ces choses. Comment pourrait-il le faire ? Comment pourrait-il nuire ? Si le corps est passif pour les rêves, la personne ne peut nuire à personne dans le monde physique, mais quand le corps est actif pour les rêves, la personne peut faire beaucoup de torts dans le monde physique. C'est pourquoi les Ecritures Sacrées insistent sur le besoin de s'éveiller.

Si ces deux types de personnes (ceux qui se trouvent, disons en état d'inconscience profonde, ou ceux qui possèdent leur corps actif pour les rêves) font une prière, car de ces différents états (tellement infrahumains) ils ne peuvent rien attendre, même malgré leurs états négatifs, cependant la Nature répond.

Par exemple : si un inconscient, un endormi fait une prière, pour arranger une affaire, il se peut que ses "moi", innombrables, ne soient pas tous d'accord avec ce qu'il est en train de faire. Ce n'est qu'un de ses "moi" qui fait la prière, et les autres (qui n'ont pas été pris en considération), il se peut que cela ne les intéresse pas une telle affaire, qu'ils ne soient pas d'accord avec cette prière, et demandent (dans cette prière), exactement le contraire, afin que cette affaire échoue, car ils ne sont pas d'accord. Comme les autres sont en majorité, la Nature répond avec ses forces, avec un flux de forces, et vient l'échec dans l'affaire (cela est clair). Alors, pour que la prière ait une valeur effective dans le travail sur nous-mêmes, nous devons nous placer dans le troisième état de Conscience, qui est celui du rappel intime de soi, c'est-à-dire dans le rappel de son Propre Etre.

Alors, plongés en méditation profonde, concentrés sur notre Divine Mère Intérieure, on la suppliera d'éliminer de notre psyché, le "moi" que l'on veut désintégrer. Il se peut qu'à ce moment, la Mère Divine agisse en décapitant un tel "moi", mais ce n'est pas pour cela que l'on a fait la totalité du travail. La Mère Divine ne va pas tout désintégrer instantanément. Il sera nécessaire, si tout n'est pas désintégré, d'avoir de la patience, et au cours de travaux successifs dans le temps, nous obtiendrons qu'un tel "moi" se désintègre lentement, qu'il perde de son volume, de sa dimension.

Un "moi" peut être épouvantablement horrible, mais à mesure qu'il perd de son volume, il s'embellit, puis prend l'aspect d'un enfant, et enfin, il devient poussière. Quand il n'en reste que de la poussière, la Conscience (qui était à l'intérieur, embouteillée, emboutie dans ce "moi") demeure libre. Alors la lumière aura augmenté, car c'est un pourcentage de lumière qui se libère. Nous procéderons ainsi avec chacun des "moi".

Le travail est long et très dur. De nombreuses fois, n'importe quelle pensée négative, aussi insignifiante soit-elle, a pour fondement un "moi" très ancien. Cette pensée négative qui parvient au Mental, nous indique que (de fait), il y a un "moi" derrière, et que ce "moi" doit être extirpé, éradiqué de notre psyché ; qu'il faut l'étudier, connaître ses "manipulations". Voir comment il se comporte dans les trois cerveaux : l'intellectuel, l'émotionnel et, pour résumer, l'instinctif-moteur-sexuel ; voir de quelle manière il travaille dans ces trois centres. On le connaîtra au fur et à mesure, suivant ses agissements.

Quand on a développé le sens de l'auto-observation, on se rend (par soi-même) à l'évidence, que quelques-uns de ces "moi" sont épouvantablement horribles, que ce sont de véritables monstres aux formes horripilantes qui vivent à l'intérieur de notre psyché.

8. La séparation intérieure

"On se doit d'apprendre à produire la séparation du soi-même, la séparation de toutes les choses ; ne pas s'identifier avec les faits, déroulements, les événements, parce que cette identification nous absorbe, nous vampirise la Conscience et la plonge plus profondément dans le sommeil".

"De cette manière, nous avons besoin que notre Conscience s'éveille, ce qui est possible en faisant la séparation entre nous et les choses, entre nous et les faits ou évènements".

En état d'alerte-perception, d'alerte-nouveauté, nous pouvons directement vérifier que les défauts cachés affleurent spontanément. Il est clair qu'un défaut découvert (dans le gymnase de la vie pratique), doit être travaillé consciemment, avec le propos de le séparer de notre psyché.

Si debout sur une planche, nous souhaitons la soulever, pour la poser contre un mur, l'opération serait impossible si nous demeurons debout sur la planche.

Il est évident que nous devons commencer par séparer la planche de nous-mêmes, en nous ôtant, et ensuite soulever la planche, et la placer sur le mur.

De la même manière, nous ne devons pas nous identifier avec aucun "agrégat psychique", si en vérité nous voulons le séparer de notre psyché.

Celui qui se croit toujours "un", ne sera jamais capable de se séparer de ses propres "éléments indésirables" : il considérera chaque pensée, sentiment, désir, passion, affection, etc., comme des fonctionnalismes différents et immuables de sa propre nature, et ira même jusqu'à se justifier en disant de tels ou tels "défauts-personnages" qu'ils sont de "caractère héréditaire".

Cependant, celui qui accepte la "doctrine des nombreux moi" comprend (sur base de l'observation), que chaque désir, chaque pensée, action, passion, etc., correspond à l'un ou l'autre "moi" distinct, différent.

N'importe quel athlète de l'auto-observation intime travaille très sérieusement à l'intérieur de lui, et s'efforce d'écarter de sa psyché tous les "éléments indésirables" qu'il charrie en son intérieur.

Si, vraiment et sincèrement, on commence à s'observer intérieurement, on finit par se diviser en deux : observateur et observé. Si une telle division ne se produisait pas, il est évident que jamais nous ne ferions un pas en avant dans la voie merveilleuse de l'auto-connaissance.

Comment pourrions-nous nous observer, si nous commettions l'erreur de ne pas vouloir nous diviser en observateur et observé ?

Indubitablement, quand cette division n'a pas lieu, nous continuons à nous identifier avec tous les processus du "moi" pluralisé.

Celui qui s'identifie avec tous les processus du "moi" pluralisé est toujours victime des circonstances.

Comment celui qui ne se connaît pas lui-même pourrait-il modifier les circonstances ? Comment celui qui ne s'est jamais observé intérieurement pourrait-il se connaître lui-même ? De quelle manière quelqu'un pourrait-il s'auto-observer s'il ne se divise pas en observateur et observé ?

Personne ne peut commencer à changer radicalement tant qu'il ne sera pas capable de dire : ce désir est un moi animal que je dois éliminer", "cette pensée égoïste est un autre moi qui me tourmente, et que j'ai besoin de désintégrer", "ce sentiment qui blesse mon coeur est un moi intrus que j'ai besoin de réduire en poussière cosmique", etc.

Naturellement, cela est impossible pour quelqu'un qui ne s'est jamais divisé en observateur et observé.

Celui qui prend tous ses processus psychologiques comme des fonctionnalismes d'un "moi" unique, individuel et permanent, se trouve tellement identifié avec toutes ses erreurs, il les a tellement unies à lui-même qu'il a perdu (pour ce motif) la capacité de les séparer de sa psyché.

Evidemment, les personnes qui sont comme cela ne pourront jamais changer radicalement, ce sont des gens condamnés à l'échec le plus retentissant.

9. L'auto-observation n'a rien a voir avec les processus intellectuels

"Nous devons nous connaître par voie directe, sans le processus déprimant de l'option conceptuelle. Ceci ne serait en aucune manière possible, si nous ne nous auto-observons pas dans l'action, d'instant en instant, de moment en moment".

Il ne s'agit pas de nous voir à travers une quelconque théorie, ou une simple spéculation intellectuelle. Nous voir directement, tels que nous sommes, est ce qui nous intéresse. Ainsi seulement, nous pourrons parvenir à la connaissance véritable de nous-mêmes".

Une chose est l'homme simplement animal (c'est-à-dire "l'animal intellectuel"), et une autre chose (en vérité très différente, certainement), est le véritable homme psychologique. En disant "homme", j'inclus également, naturellement, la femme, ceci doit être clairement sous-entendu.

Nous naissons avec un corps physique merveilleux, mais en réalité de vérité, nous avons besoin de faire quelque chose de plus. Former le corps physique n'est pas difficile (nous en héritons), mais former l'homme psychologique est en vérité difficile.

Pour former le corps physique, nous n'avons pas besoin de travailler sur nous-mêmes, mais pour former l'homme psychologique, nous avons besoin de travailler sur nous-mêmes (cela est évident).

Il s'agit donc d'organiser la psyché (qui se trouve désordonnée) pour créer l'homme psychologique, qui est l'homme véritable, dans le sens le plus complet du mot.

Il faut donc distinguer entre "l'animal intellectuel" erronément appelé "homme", et le véritable et authentique homme psychologique.

Nous avons besoin de travailler sur nous-mêmes, si nous voulons créer un tel homme. Cependant, il y a une lutte à l'intérieur de nous : le Mental sensuel est l'ennemi du Mental supérieur.

Le Mental sensuel s'identifie avec n'importe quelle circonstance. Si (par exemple) nous nous trouvons tout à coup dans un somptueux banquet, nous nous identifions tellement avec les mets, que nous nous convertissons en gloutons. Et si on nous offre un verre, nous nous identifions tellement avec le vin, que nous finissons ivres. Et si nous croisons sur notre route une personne du sexe opposé (fascinante, intéressante) nous nous identifions tellement avec elle que nous finissons fornicateurs, ou simplement convertis en adultères. Dans ces circonstances, et de cette manière, il n'est pas possible de créer l'homme psychologique.

Si d'une quelconque manière nous devons commencer le travail de créer l'homme psychologique, ce sera (en réalité de vérité) en travaillant sur nous-mêmes : en ne nous identifiant jamais avec aucune circonstance, et en nous auto-observant d'instant en instant, de moment en moment.

Il y en a qui se trompent sur le chemin. Il existe des sociétés, ordres, loges, religions et sectes, qui prétendent organiser la psyché humaine au moyen de certaines maximes que nous pourrions qualifier "d'or". Ce sont des communautés qui prétendent, au moyen de telle ou telle autre maxime, régir tous les comportements de la vie, afin d'obtenir ce qu'ils appelleraient "purification", "sainteté", etc. Il est urgent d'analyser tout cela.

Il est évident qu'une maxime quelconque, de type éthique, religieux, ne pourrait jamais servir de patron pour les différents faits de la vie. Une maxime, même structurée avec la Logique Supérieure d'un Ouspensky, par exemple, ne pourrait en vérité, jamais créer un nouveau cosmos, ni une nouvelle nature. Nous confiner strictement à une maxime avec le propos d'organiser notre psyché, serait absurde. Ceci signifierait nous convertir de toute évidence en esclaves.

De cette manière, il convient que nous réfléchissions sur de nombreux catalogues éthiques et codes moraux avec des "maximes d'or". Toutes ces règles ou maximes ne pourront jamais transformer personne (cela est évident). En plus, il y a des facteurs qu'il faut analyser, avant de pouvoir commencer le travail d'organisation de la psyché.

Indubitablement, un énoncé démonstratif, par exemple, aussi riche (et parfait) qu'il puisse être, pourrait être faux, et pis encore : intentionnellement faux.

Ainsi donc, en tentant une transformation de nous-mêmes, nous devons devenir un peu plus individuels (je ne veux pas dire "égoïstes", ceci doit être compris comme apprendre à mieux penser de manière indépendante et parfaite), car beaucoup de sentences sacrées ("maximes d'or", comme je l'ai dit, ou aphorismes que tout le monde considère comme parfaits), ne pourraient réellement servir de patron de mesures pour parvenir à une transformation authentique et une organisation de la psyché à l'intérieur de nous.

Il s'agit d'organiser la psyché interne, et nous devons sortir de tellement de rationalisme de type subjectif, et aller (comme on dit) à la source, aux faits : affronter nos propres erreurs telles qu'elles sont, ne jamais vouloir les justifier, ne pas tenter de les fuir, ne pas tenter de les excuser.

Il est nécessaire que nous devenions plus sérieux. Dans l'analytique, nous devons être (disons), plus judicieux, plus compréhensifs. Si en vérité nous ne cherchons pas d'échappatoires, alors nous pourrons travailler sur nous-mêmes pour obtenir l'organisation de l'homme psychologique et cesser de n'être que de simples "animaux intellectuels", comme nous l'avons été jusqu'à présent.

L'auto-observation psychologique est fondamentale. Il est nécessaire en vérité, de nous auto-observer d'instant en instant, de seconde en seconde. Dans quel but ? Un seul ! Lequel ? Découvrir des défauts de type psychologique, mais les découvrir sur le terrain des faits, les observer directement, judicieusement, sans faux-fuyants, ni excuses, sans échappatoires d'aucune sorte.

Une fois qu'un défaut a été dûment découvert, alors et seulement alors, nous pourrons le comprendre, et en essayant de le comprendre, nous devons (je le répète) être sévères avec nous-mêmes.

Il y en a beaucoup qui, en essayant de comprendre une erreur, la justifient, l'évitent, se la cachent à eux-mêmes, et cela est absurde. Il y a aussi des petits frères gnostiques qui, en se découvrant tel ou tel défaut, commencent avec leur Mental théorique à faire disons, des spéculations, et cela est très grave, car comme je l'ai déjà dit, et je le répète maintenant, en ce moment, les spéculations du Mental (purement subjectives) débouchent forcément sur le terrain de 1'utopisme, cela est clair.

Ainsi donc, si l'on veut comprendre une erreur, les spéculations purement subjectives doivent être éliminées, et pour qu'elles soient éliminées, il est nécessaire d'avoir observé directement l'erreur. Ainsi seulement, au moyen d'une observation correcte, il est possible de corriger la tendance à la spéculation.

10. La connaissance et la compréhension

"Affirmer est une chose, et comprendre en est une autre. Quand quelqu'un dit "je sais que je ne suis pas unique, mais plusieurs", si sa compréhension est véritable et que ce n'est pas de la simple jacasserie, une parlotte insubstantielle ambiguë, cela indique, signale, accuse une pleine vérification de la doctrine des nombreux moi".

"La connaissance et la compréhension sont différentes : la première est du Mental, la deuxième est du Coeur".

"La simple connaissance de la doctrine des nombreux moi ne sert à rien".

"Malheureusement, à l'époque dans laquelle nous vivons, la connaissance est allée au delà de la compréhension, parce que le pauvre animal intellectuel, erronément appelé homme, évolua uniquement du côté de la connaissance, en oubliant (lamentablement) le côté correspondant à l'Etre".

"Connaître la doctrine des nombreux moi, et la comprendre est fondamental pour tout changement radical et véritable".

"Etudier, expérimenter et comprendre, est ce qui est fondamental. Ainsi seulement, il est possible de travailler (consciemment) pour parvenir à un changement radical".

"Quand un homme commence à s'auto-observer posément, depuis le point de vue qu'il n'est pas un mais plusieurs, il a de toute évidence commencé un travail sérieux sur sa nature inférieure".

Observer et s'auto-observer sont deux choses complètement différentes. Cependant, les deux exigent de l'attention.

Dans l'observation, l'attention est orientée vers le dehors, vers le monde extérieur (à travers les fenêtres des cinq sens).

Dans l'auto-observation, l'attention est orientée vers l'intérieur et pour cela, les sens de perception externe ne servent pas, ce motif est plus que suffisant, pour que l'auto-observation de ses processus psychologiques intimes soit difficile (pour le néophyte).

Indubitablement, ces deux points de départ, cités dans les paragraphes précédents, nous mènent dans des directions complètement différentes.

N'importe qui pourrait vieillir "enflaconné" dans les dogmes intransigeants de la science officielle, étudiant des phénomènes extérieurs, observer des cellules, atomes, soleils, étoiles, comètes, etc., sans expérimenter à l'intérieur de soi-même, aucun changement radical, parce que le type de connaissance qui transforme radicalement quelqu'un ne pourrait jamais s'obtenir au moyen de l'observation externe.

La véritable connaissance qui peut réellement faire naître en nous un changement intérieur fondamental, a pour fondement l'auto-observation directe de soi-même.

Comme conséquence ou corollaire de tout ceci, nous pouvons et devons affirmer, de manière emphatique, qu'il existe deux sortes de connaissances : l'externe et l'interne, et à moins que nous ayons (en nous-mêmes) le Centre Magnétique qui puisse différencier les qualités de connaissance, ce mélange des deux plans ou ordres d'idées pourrait nous mener à la confusion.

Des sublimes doctrines pseudo-ésotériques, avec un scientisme de fond marqué, appartiennent au domaine de l'observable. Cependant, elles sont acceptées par un grand nombre d'aspirants comme de la connaissance interne.

Nous nous trouvons donc face à deux mondes : l'extérieur et l'intérieur. Le premier est perçu par les sens externes, le second ne peut être perçu qu'au moyen du sens de l'auto-observation psychologique.

Pensées, idées, émotion, souhaits, espoirs, déceptions, etc., sont intérieurs et invisibles pour les sens ordinaires, communs et courants. Cependant, ils sont pour nous plus réels que la table de la salle à manger, ou que les fauteuils du salon.

Nous vivons certainement beaucoup plus dans notre monde intérieur que dans l'extérieur. Cela est irréfutable, indéniable.

Dans nos mondes internes, dans notre monde secret, nous aimons, désirons, soupçonnons, bénissons, maudissons, souhaitons, souffrons, jouissons, sommes déçus ou récompensés, etc.

Indubitablement, les deux mondes (interne et externe) sont vérifiables expérimentalement.

Le monde extérieur est l'observable, le monde intérieur est l'auto-observable, en nous-mêmes et à l'intérieur de nous, ici et maintenant.

Celui qui en vérité voudrait connaître les mondes internes de la planète terre, ou du système solaire, ou de la galaxie dans laquelle nous vivons, doit (au préalable) connaître son monde intime, sa vie intérieure particulière, ses propres mondes internes (Homme, connais-toi toi-même, et tu connaîtras l'Univers et les Dieux).

Au plus quelqu'un explorera ce monde interne appelé "soi-même", plus il comprendra qu'il vit simultanément dans deux mondes, deux réalités : l'extérieure et l'intérieure.

11. L'auto-observation et le pays psychologique

"De même qu'à l'extérieur de nous, il existe la ville (la ville de Mexico par exemple), et de même que dans la ville de la vie urbaine commune et courante, il y a des gens de toutes sortes (colonies ou urbanisations de gens bons, des colonies et urbanisations de gens mauvais), il en va de même avec la ville intérieure, avec la ville psychologique".

"Dans cette ville psychologique vivent beaucoup de gens (nos propres moi), et il y a des colonies de gens décidément pervers, il y a des colonies de gens moyens, et il y a des colonies de gens plus ou moins choisis (c'est cela notre propre ville psychologique)".

"Si on s'identifie avec un moi de vengeance, par exemple, celui-ci à son tour se met en rapport avec d'autres moi de quartiers mal famés (où vivent des assassins, des voleurs, etc.) et en se mettant en rapport avec eux, ceux-ci à leur tour nous contrôlent, nous contrôlent le cerveau et le cœur, et on finit par faire des barbaries (à la fin, on finit en prison)".

"Mais dès lors, comment éviter de tomber dans des situations semblables ? En ne s'identifiant pas avec celui qui insulte".

"Il y a à l'intérieur de nous des moi qui nous dictent ce que nous devons faire, qui nous disent : réponds, venge-toi, ôte-toi cette épine, prends ta revanche. Si on s'identifie avec eux, on finit par faire ce qu'ils nous disent : on répond à celui qui nous a insultés, en se vengeant, en prenant sa revanche. Mais si on ne s'identifie pas avec le moi qui nous dicte une pareille folie, alors on ne fait rien de tout cela".

De la même manière qu'il nous est indispensable d'apprendre à marcher dans le monde extérieur pour ne pas tomber dans un ravin, ne pas nous perdre dans les rues de la ville, à choisir ses amis, ne pas s'associer avec des pervers, à ne pas manger du poison, etc., ainsi aussi au moyen du travail psychologique nous apprenons à marcher dans le monde intérieur, lequel est explorable au moyen de l'auto-observation.

Indubitablement, de la même manière qu'il existe le pays extérieur dans lequel nous vivons, de la même manière, il existe aussi dans notre intimité, le pays psychologique.

Les gens n'ignorent pas la ville ou la contrée dans laquelle ils vivent, mais malheureusement, il se fait qu'ils ne connaissent pas l'endroit psychologique où ils se trouvent situés.

A un moment donné, n'importe qui sait dans quel quartier ou "colonie" il se trouve, pourtant, il n'en va pas de même sur le terrain psychologique : normalement les gens ne soupçonnent pas le moins du monde (à un moment donné), l'endroit de leur pays psychologique dans lequel ils se sont fourrés.

De même que dans le monde physique il existe des "colonies" de gens décents et cultivés, de même il se produit la même chose dans la "contrée psychologique" de chacun d'entre nous (il n'y a pas de doute qu'il existe des "colonies" très élégantes et belles). De même que dans le monde physique il y a des "colonies" ou quartiers avec des ruelles très dangereuses, remplies d'assaillants, il se produit la même chose dans la "contrée psychologique" de notre espace intérieur.

Tout dépend des types de gens qui nous accompagnent, si nous avons des amis ivrognes, nous finirons dans une taverne, et si ces derniers sont des "coureurs", notre destin se trouvera dans les bordels.

A l'intérieur de notre pays psychologique, chacun possède ses accompagnateurs, ses "moi", et ceux-ci nous mèneront là où ils doivent nous mener, en accord avec nos caractéristiques psychologiques.

Une dame vertueuse et honorable, épouse magnifique, de conduite exemplaire, vivant dans une merveilleuse villa du monde physique, pourrait être située dans des antres de prostitution à l'intérieur de son pays psychologique, vu ses "moi" luxurieux.

Un honorable Monsieur, d'une honnêteté irréprochable, citoyen magnifique, pourrait (dans sa contrée psychologique) se trouver situé dans une caverne de voleurs, étant donné ses très mauvais accompagnateurs ou "moi" du vol, profondément submergés dans l'inconscient.

Un anachorète et pénitent (probablement un "Moine Bleu"), vivant austèrement dans sa cellule, dans quelque monastère, pourrait psychologiquement se trouver situé dans une colonie d'assassins, bandits, truands, drogués, etc., étant donné précisément les "moi" infraconscients ou inconscients, submergés profondément à l'intérieur des recoins les plus inaccessibles de sa psyché.

Ce n'est pas pour rien que l'on nous a dit : "il y a beaucoup de vertu chez les méchants" et "il y a beaucoup de méchanceté chez les vertueux".

Beaucoup de saints canonisés vivent (encore) dans les antres psychologiques du vol ou dans des maisons de prostitution.

Ce que nous sommes en train d'affirmer emphatiquement pourrait scandaliser les hypocrites, les piétistes, les "ignorants illustrés", les "gonflés de la connaissance", mais jamais les psychologues véritables.

Même si cela paraît incroyable, parmi l'encens de la prière, se cache également le délit, et parmi les cadences du vers, se cache aussi le délit. Sous la coupole des sanctuaires les plus divins, le délit se revêt de la tunique de sainteté et de la parole sublime.

Dans le fond profond des saints les plus vénérables vivent les "moi" du bordel, du vol, de l'homicide, etc., accompagnateurs infra-humains, cachés dans les profondeurs insondables de l'inconscient.

Pour ce motif, beaucoup de saints de l'histoire ont énormément souffert. Rappelons-nous des tentations de Saint-Antoine et toutes les abominations contre lesquelles a dû lutter notre Frère Saint-François d'Assise.

Cependant, ces saints n'ont pas tout dit, et la plus grande partie des anachorètes se sont tus.

On ne peut que s'étonner de penser que quelques anachorètes, pénitents et très saints, vivent dans les "colonies psychologiques" de la prostitution et du vol.

Cependant, ce sont des saints, et s'ils n'ont pas encore découvert ces choses épouvantables dans leur psyché, quand ils les découvriront, ils utiliseront des silices sur leurs chairs, ils jeûneront, et il est possible qu'ils se fouetteront et prieront leur Mère Divine Kundalini d'éliminer de leur psyché ces mauvais accompagnateurs qui vivent dans les antres ténébreux de leur propre pays psychologique.

Les différentes religions ont beaucoup parlé sur la vie après la mort, et de "l'au-delà".

Que les gens ne se détruisent plus la cervelle sur ce qu'il y a là-bas, de l'autre côté, au-delà du sépulcre ! Indubitablement, après la mort, chacun continue à vivre dans sa "colonie psychologique" habituelle. Le voleur, dans les antres de voleurs continuera ; le luxurieux dans les maisons de prostitution poursuivra, comme un fantôme de mauvaise augure ; l'irascible, le furieux, continuera à vivre dans les ruelles dangereuses du vice et de la colère, là où brille également le poignard et résonnent les tirs de pistolets.

L'Essence en elle-même est très belle. Elle est venue d'en haut, des étoiles, et malheureusement elle est à l'intérieur de tous ces "moi" que nous portons à l'intérieur.

Par opposition, l'Essence peut refaire le chemin : retourner au point de départ originel, retourner aux étoiles, cependant elle doit d'abord se libérer des mauvais accompagnateurs, qui l'ont plongée dans les sous-couches de la perdition.

Quand François d'Assises et Antoine de Padoue, illustres Maîtres christifiés, ont découvert dans leur intérieur les "moi" de la perdition, ils ont souffert l'indicible, il n'y a pas de doute que, sur base de travaux conscients et de souffrances volontaires, ils sont parvenus à réduire en poussière cosmique tout cet ensemble "d'éléments inhumains" qui vivaient dans leur intérieur. Il ne fait pas de doute que ces Saints se sont christifiés et sont retournés au point de départ originel, après avoir énormément souffert.

Avant tout, il est nécessaire, urgent et inajournable, que le Centre Magnétique que (de manière anormale) nous avons établi dans notre fausse personnalité, soit transféré à l'Essence. Ainsi, l'homme complet pourra initier son voyage depuis la personnalité jusqu'aux étoiles, ascendant de manière didactique, progressive, degré par degré, jusqu'à la montagne de l'Etre.

Mais, tant que le centre magnétique sera établi dans notre personnalité illusoire, nous vivrons dans les antres psychologiques les plus abominables, même si dans la vie pratique nous sommes des citoyens magnifiques.

Chacun possède un centre magnétique qui le caractérise. Le commerçant a le centre magnétique dans le commerce, c'est pour cela qu'il évolue dans les marchés et attire ce qui lui est compatible : acheteurs et marchands.

L'homme de science possède dans sa personnalité le centre magnétique de la science et c'est pour cela qu'il attire vers lui toutes les choses de la science : livres, laboratoires, etc.

L'ésotériste possède en lui-même le centre magnétique de l'ésotérisme, et vu que ce genre de centre devient différent de toutes ces questions de personnalité, pour ce motif le transfert se produit.

Quand le centre magnétique s'établit dans la Conscience, c'est-à-dire dans l'Essence, alors commence le processus du retour de l'homme total vers les étoiles.

12. Ou sommes-nous situes ?

"En général quand on parle de Gnose, ceux qui apparemment écoutent, n'écoutent pas ; ils fuient épouvantés, vont ici et là, de là à ici, voyagent dans la ville psychologique intérieure. Souvenons-nous que dans chacun de nous, il y a une ville psychologique, et une chose est un endroit du monde physique, et une autre est l'endroit psychologique dans lequel nous sommes situés".

"Dans quel endroit sommes nous situés actuellement ? Vous direz ici ; (cela pourrait être, cela pourrait ne pas être). La réalité est qu'il s'avère difficile de savoir écouter, parce qu'en général, celui qui écoute s'échappe, il voyage dans son pays psychologique, fuit n'importe quelle direction. Résultat : il n'est pas à la maison, et n'étant pas à la maison, qui pourrait écouter ? La personnalité humaine ? Vraiment, elle ne sait pas écouter. Le corps physique ? Ce dernier n'est rien de plus qu'un instrument ! Dès lors, qui pourrait écouter ? ".

Avez-vous déjà réfléchi sur ce qu'est la Conscience ? Avec qui pourrait-on comparer la Conscience ? Avec un phare de lumière, que l'on dirige vers un endroit, et vers un autre ; cela est évident.

La Conscience est quelque chose qu'il faut apprendre à placer intelligemment, là où elle doit être placée.

Si nous plaçons notre Conscience dans une cantine, elle procèdera en vertu de la cantine, et si nous la plaçons dans une maison de rendez-vous, elle procèdera là-bas, si nous la plaçons dans un marché, nous aurons un bon commerçant, ou un mauvais commerçant. Là où se trouve notre Conscience, nous serons également.

La Conscience se trouve (malheureusement) embouteillée, et un "moi" de luxure pourrait amener notre Conscience à une maison de rendez-vous ; un "moi" de l'ivrognerie pourrait la charger d'une cantine, un "moi" convoiteur l'emmènera là-bas, dans un marché, un "moi" assassin, l'emmènera là-bas dans la maison d'un ennemi, etc.

Est-ce qu'il vous paraît correct de ne pas savoir manier la Conscience ? Il est clair qu'il est absurde de l'emmener à des endroits où elle ne doit pas être ; cela est évident.

De toute évidence, chacun de ces "moi" met dans notre Mental ce que nous devons penser ; dans notre bouche, ce que nous devons dire, dans le coeur, ce que nous devons sentir, etc., et dans ces conditions, la personnalité humaine n'est qu'un robot gouverné par les différentes personnes qui se disputent la suprématie et qui aspirent au contrôle suprême des centres capitaux de la machine organique.

Au nom de la vérité, nous devons affirmer solennellement que le pauvre "animal intellectuel" faussement appelé homme, même s'il se croit équilibré, vit dans un déséquilibre psychologique complet.

Comment "l'humanoïde rationnel" pourrait-il être équilibré ? Pour que l'équilibre parfait existe, il est nécessaire d'avoir la Conscience éveillée.

Les Ténèbres sont l'inconscience, la Lumière c'est la Conscience. Nous devons permettre à la Lumière de pénétrer dans nos propres ténèbres, parce que de toute évidence, la Lumière a le pouvoir de vaincre les ténèbres.

Seule la lumière de la Conscience, dirigée non pas depuis les angles, mais de façon entière et centrale sur nous-mêmes, peut en finir avec les contrastes, avec les contradictions psychologiques et établir en nous le véritable équilibre intérieur.

Si nous dissolvons tout cet ensemble de "moi" que nous portons dans notre intérieur, vient l'éveil de la Conscience et comme conséquence ou corollaire, l'équilibre véritable de notre propre psychologie.

La lumière de la Conscience nous donnant un véritable équilibre psychologique, vient remettre chaque chose à sa place, et ce qui auparavant entrait en conflit intime à l'intérieur de nous, est de fait remis à sa place appropriée.

Seulement au moyen de l'auto-observation psychologique, nous permettons que la lumière pénètre à l'intérieur de nos propres ténèbres.

Ainsi donc, nous avons besoin de nous rendre maîtres de notre propre Conscience : la remettre là où elle doit être remise, la situer là où elle doit être située, il faut apprendre à la mettre à un endroit et à l'enlever de cet endroit. La Conscience est un don merveilleux, mais un don que nous ne sommes pas en train d'utiliser sagement.

Réellement, la Conscience est ce que nous avons de plus digne. La seule chose digne, la seule chose réelle, ce qui vaut vraiment la peine en nous, est la Conscience, mais elle est endormie, nous ne savons pas la manier : les "agrégats psychiques" l'emmènent où bon leur semble. Nous, réellement, nous ne savons pas la manier, et cela est véritablement lamentable.

Si nous voulons un changement, mais un changement de fond, nous devons peu à peu apprendre à manier ce qui s'appelle "Conscience".

13. La nécessite d'un changement radical et l'auto-observation psychologique

"La vie pratique est le miroir psychologique où nous pouvons nous voir tels que nous sommes ; mais avant tout, nous devons comprendre la nécessité de nous regarder, de changer radicalement, parce que c'est seulement de cette manière que nous aurons envie de nous auto-observer réellement".

"Celui qui se contente de l'état dans lequel il vit (l'idiot, le retardataire, le négligent) ne sentira jamais le désir de se regarder lui-même, il s'aimera de trop, et en aucune manière il ne sera disposé à revoir sa conduite et sa manière d'être".

Indubitablement, chaque personne possède sa propre psychologie particulière. Cela est incontestable, incontournable, irréfutable.

Malheureusement, les gens ne pensent jamais à cela, et il y en a peu qui l'acceptent, étant donné qu'ils se trouvent prisonniers du Mental sensoriel.

N'importe qui admet la réalité du corps physique, parce qu'il peut le voir, le palper, cependant la psychologie est une autre histoire ; elle n'est pas perceptible par les cinq sens, c'est pourquoi il existe une tendance générale à la refuser, ou simplement la sous-estimer, et la déprécier, la qualifiant comme quelque chose qui n'a "aucune importance".

Indubitablement, quand quelqu'un commence à s'auto-observer, c'est le signe infaillible qu'il a accepté la terrible réalité de sa propre psychologie.

Il est clair que personne ne tenterait de s'auto-observer si auparavant il n'avait pas trouvé un motif fondamental pour le faire.

De toute évidence, celui qui commence l'auto-observation se convertit en un sujet très différent des autres, et de fait, il donne des signes de possibilités de changement.

Malheureusement, les gens ne veulent pas changer, ils se contentent de l'état dans lequel ils vivent.

Cela fait mal de voir comment les gens naissent, grandissent, se reproduisent comme des bêtes, souffrent l'indicible et meurent sans savoir pourquoi !

Changer est quelque chose de fondamental, mais cela est impossible si on ne commence pas l'auto-observation psychologique.

Il est nécessaire de commencer à se regarder soi-même dans le but de s'auto-connaître, car en vérité "l'humanoïde rationnel" ne se connaît pas lui-même.

Quand on découvre un défaut psychologique, de fait on a effectué un grand pas, parce que ceci permettra de l'étudier, et jusqu'à l'éliminer radicalement.

Il est vrai que nos défauts psychologiques sont innombrables et même si nous avions mille langues pour parler et un palais d'acier, nous ne parviendrions pas à les énumérer tous complètement.

La chose grave dans tout ceci, c'est que nous ne savons pas mesurer l'épouvantable réalisme d'un quelconque défaut, nous le regardons toujours de façon vaine, sans porter sur lui toute l'attention requise (nous le voyons comme quelque chose sans importance).

Quand nous acceptons la doctrine des "nombreux moi", et nous comprenons le cru réalisme des sept démons que Jésus le Christ a extirpés du corps de Marie-Madeleine, il est évident que notre manière de penser (par rapport à nos défauts psychologiques) souffre un changement fondamental.

Il n'est pas superflu d'affirmer, de manière emphatique, que la "doctrine des nombreux moi" est d'origine tibétaine et gnostique à cent pour cent.

En vérité, cela n'a rien d'agréable de savoir qu'à l'intérieur de notre personne vivent des centaines de milliers de "personnes psychologiques".

Chaque défaut est une personne différente, existant à l'intérieur de nous-mêmes, ici et maintenant.

Les sept démons que le Grand Maître Jésus le Christ extirpa du corps de Marie-Madeleine sont les sept péchés capitaux : colère, convoitise, luxure, envie, orgueil, paresse, gourmandise.

Naturellement, chacun de ces démons (pris séparément) est une tête de légion.

Dans la vieille Egypte des Pharaons, l'initié devait éliminer (de sa nature intérieure) les "démons rouges de Seth", s'il voulait éveiller sa Conscience.

Etant donné le réalisme des défauts psychologiques, l'aspirant désire changer : il ne veut pas continuer dans l'état dans lequel il vit, avec tant de gens à l'intérieur de sa psyché, dès lors, il commencera l'auto-observation.

14. L'auto-observation et la dialectique de la conscience

"La Conscience éveillée, nous permet d'expérimenter (de manière directe) la réalité. Malheureusement, "l'animal intellectuel" faussement appelé "homme", fasciné par le pouvoir énonciateur de la dialectique rationaliste, a oublié la dialectique de la Conscience".

"Indubitablement, la capacité de pouvoir énoncer des concepts logiques est, au fond, terriblement pauvre : de la thèse, nous pouvons passer à l'antithèse, et au moyen de la discussion parvenir à la synthèse, mais cette dernière en elle-même, continue à être un concept intellectuel qui ne peut en aucune manière coïncider avec la réalité".

"La dialectique de la Conscience est plus directe : elle nous permet d'expérimenter la réalité de n'importe quel phénomène, en lui-même, et par lui-même".

"La dialectique de la Conscience se fonde sur des expériences vécues, et non pas sur le simple rationalisme subjectif".

"Réel, est cela que quelqu'un expérimente en son intérieur, et seule la Conscience peut expérimenter la réalité".

"Le langage de la Conscience est symbolique, intime, profondément significatif, et seuls les Eveillés peuvent le comprendre".

A mesure que nous progressons dans le travail intérieur, nous pourrons vérifier (par nous-mêmes) un ordonnancement très intéressant dans le système d'élimination.

On s'étonne quand on découvre un ordre dans le travail, en relation avec l'élimination des multiples "agrégats psychiques" qui personnifient nos erreurs.

L'intéressant de tout ceci, est qu'un tel ordre dans l'élimination des défauts se produit de façon graduelle, et se développe en accord avec la dialectique de la Conscience.

Les faits nous démontrent que l'ordonnancement psychologique dans le travail de l'élimination des défauts est établi par notre propre Etre Intérieur Profond.

Nous devons éclaircir le fait qu'il existe une différence radicale entre l'Ego et l'Etre. Le "moi" ne pourrait jamais établir un ordre dans les questions psychologiques, car lui, (en lui-même), est le résultat du désordre.

Seul l'Etre possède le pouvoir pour établir l'ordre dans notre psyché. L'Etre est l'Etre, et la raison d'être de l'Etre est ce même Etre.

L'ordonnancement dans le travail d'observation, jugement et élimination de nos "agrégats psychiques", est peu à peu mis en évidence par le sens judicieux de l'auto-observation psychologique.

Dans tous les êtres humains, le sens de l'auto-observation se trouve latent, cependant il se développe de façon graduelle à mesure que nous l'utilisons.

Un tel sens nous permet de percevoir directement, et non pas au moyen de simples associations intellectuelles les divers "moi" qui vivent dans notre psyché.

Cette question des perceptions extra-sensorielles commence à être étudiée sur le terrain de la para-psychologie, et de fait, a été démontrée au cours de multiples expériences qui ont été réalisées (judicieusement) à travers le temps, et sur lesquelles il existe une nombreuse documentation.

Ceux qui nient la réalité des perceptions extrasensorielles, sont à cent pour cent ignorants, ce sont des "fripouilles de l'intellect", embouteillés dans le Mental sensuel.

Par contre, le sens de l'auto-observation psychologique est quelque chose de plus profond, il va au delà de simples énoncés para-psychologiques : il nous permet l'auto-observation intime et la pleine vérification de l'immense réalisme de nos divers "agrégats".

15. L'observation de l'observé

"Aucune théorie, aucun système, ne pourra nous mener à la libération. Ceux qui prétendent ébranler l'égo sur base de théories, avec le pur intellect, ne sont que de simples réactionnaires, conservateurs, retardataires, et marchent sur le sentier de la grande erreur".

"Cette Babylone que nous portons à l'intérieur, cette ville psychologique, là où vivent les démons de la colère, convoitise, envie, gourmandise, etc., doit être détruite par le feu".

De toute évidence, nous avons besoin de nous auto-connaître, et pour cela, nous avons besoin de nous auto-observer, de nous voir nous-mêmes. Seul par ce chemin il sera possible de parvenir un jour à la désintégration de l'égo.

Je veux que vous compreniez, mes chers Frères Gnostiques, la nécessité de s'observer, de se voir soi-même. Mais il faut apprendre à s'observer, parce qu'une chose est l'observation mécanique, et l'autre est l'observation consciente.

Quelqu'un qui découvrirait nos enseignements pour la première fois dirait : "Mais qu'est-ce que je gagne à m'auto-observer ? Cela est ennuyeux : j'ai vu que j'ai de la colère, j'ai vu que j'ai de la jalousie, et alors ?" C'est clair : ainsi est l'observation mécanique. Nous avons besoin d'observer l'observé et cela est déjà de l'observation consciente de nous-mêmes.

L'observation mécanique de nous-mêmes ne nous mènera jamais à rien (elle est absurde, inconsciente, stérile). Nous avons besoin de l'observation consciente ; ainsi seulement nous pourrons nous auto-connaître pour travailler sur nos défauts.

Nous sentons de la colère à un moment donné ? Nous allons observer l'observé (la scène de colère), ce n'est pas grave si nous le faisons plus tard, mais nous allons le faire ! Et en observant l'observé, ce que nous avons vu en nous, nous saurons réellement si ce fut ou non de la colère, parce qu'il a pu se produire un syndrome nerveux, que nous avons pris pour de la colère.

Tout à coup, nous avons été envahis par la colère ? Et bien, nous allons observer l'observé ! Qu'est-ce que nous avons observé ? Peut-être que la femme était avec un autre type, et si c'est une femme, elle a peut-être vu son homme avec une autre femme, et elle ressentit de la jalousie ? En tous cas, très sereinement et en méditation profonde, nous observerons l'observé pour savoir, réellement, s'il y a eu ou non de la jalousie.

Observer l'observé, nous le ferons au moyen de la méditation et de l'auto-réflexion évidente de l'Etre. Ainsi, l'auto-observation devient consciente.

Quand on se rend conscients de tel ou tel défaut psychologique, on peut le travailler avec le feu. Il faudrait se concentrer sur Stella Maris, la Tonantzin Aztèque, Réa, Cibèles, Marah, Marie, ou Ram-Io. Elle est une partie de notre propre Etre, mais dérivée.

Souvenez-vous que les "agrégats psychiques" ou "Démons Rouges de Seth", vives personnifications de nos erreurs, altèrent le corps vital, et ce dernier altéré, il abîme le corps physique. Ainsi surgissent les maladies en nous.

Qui est celui qui produit les ulcères, n'est-ce donc pas la colère ? Qui est-ce qui produit le cancer ? N'est-ce pas la luxure ? Qui produit la paralysie ? N'est-ce donc pas la vie matérialiste, grossière, égoïste et fatale ?

Nous avons besoin d'apprendre à aimer le feu et à travailler, en réalité de vérité, avec les mystères du Feu.

Si nous nous auto-observons, nous comprenons et éliminons les "moi" de la luxure, les scènes du bordel et de la morbidité se terminent.

Si nous nous auto-observons, nous comprenons et réduisons en cendres les personnages secrets de l'envie, les événements concluront radicalement.

Si nous nous auto-observons, nous comprenons et tuons les "moi" de l'orgueil, de la vanité, de l'autosuffisance, de l'auto-importance, les scènes ridicules de ces défauts s'achèveront par manque d'acteurs.

Si nous nous auto-observons, nous comprenons et éliminons de notre psyché les facteurs de la paresse, de l'inertie, du laisser-aller, les scènes horripilantes de ces sortes de défauts ne pourront se répéter par manque d'acteurs.

Si nous nous auto-observons, nous comprenons et pulvérisons les "moi" répugnants de la gourmandise, de la gloutonnerie, les banquets, saouleries, se termineront par manque d'acteurs.

Comme il se fait que ces multiples "moi" se développent dans les différents niveaux de l'Etre, il se fait nécessaire de connaître leurs causes, leurs origines, et les procédures qui finalement, devront nous conduire à la libération finale.

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