Le Cinquième Évangile
          Sur divers thèmes
Mots clés : Niveau d'Etre
 Les Niveaux de l'Etre
Samaël Aun Weor
Conférence intitulée "Los diferentes niveles del Ser"

Mes chers amis, à travers ces conférences et entretiens vous avez reçu une solide instruction ésotérique. Nous vous avons enseigné, notamment, comment vous affranchir des forces lunaires, qui sont mécaniques, et comment acquérir l'intelligence solaire ; je vous ai dit qu'au moyen du Feu nous pouvons nous libérer de la mécanique lunaire ; je vous ai expliqué qu'au moyen du Feu nous pouvons nous convertir en Hommes solaires. Mais d'abord et avant tout je veux que vous soyez sincères vous tous ici présents ce soir, avez-vous pris conscience de votre propre « niveau de l'Etre », du niveau de l'Etre où vous vous trouvez ? Etes-vous conscients que vous êtes hypnotisés, que vous dormez ? Vous êtes-vous rendu compte que vous vous identifiez non seulement aux choses extérieures, mais aussi à vos pensées luxurieuses, à vos soûleries, à vos colères, à vos convoitises, au sentiment de votre importance ou de votre mérite ?

Vous rendez-vous compte que vous vous identifiez non seulement au monde extérieur, mais aussi à votre vanité, à votre orgueil ? Avez-vous triomphé sur votre journée ou est-ce la journée qui a triomphé sur vous ? Ainsi, qu'avez-vous fait aujourd'hui ? Quel défaut psychologique avez-vous observé ? compris ? éliminé ? Etes-vous certains de ne pas vous être identifiés avec une pensée lascive ou une pensée de convoitise, ou avec votre orgueil blessé par une insulte, ou avec une préoccupation, avec une inquiétude liée à une dette qu'il faut rembourser, etc. ? Qu'avez-vous donc fait aujourd'hui, à quoi avez-vous consacré votre journée ? Savez-vous à quel niveau de l'Etre vous vous trouvez ? Etes-vous passés à un niveau de l'Etre supérieur ou êtes-vous restés au même niveau ? Croyez-vous qu'il est possible de passer à un niveau de l'Etre supérieur sans éliminer certains défauts psychologiques ? Ou peut-être êtes-vous satisfaits du niveau de l'Etre où vous vous trouvez présentement ? N'oubliez pas que dans ce « Rayon » de la création auquel nous appartenons, il y a divers niveaux de l'Etre. Si nous restons toute notre vie au même niveau de l'Etre, que faisons-nous donc de notre vie ?

Il est indéniable qu'à chaque niveau de l'Etre sont rattachées des amertumes déterminées, des souffrances précises. Tous se plaignent qu'ils souffrent, tous se plaignent de leurs problèmes, tous se plaignent des circonstances de leur existence, des conflits qu'ils doivent sans cesse affronter, mais il y a une chose que je me demande : tous ces gens qui se plaignent se préoccupent-ils seulement de passer à un niveau de l'Etre supérieur ? Il est évident que tant que nous serons au niveau de l'Etre où nous nous trouvons, les désagréments de notre vie ne cesseront de se répéter ; toutes les amertumes que nous traversons, les problèmes qui s'abattent sur nous, reviendront encore et encore.

Beaucoup se lamentent sur leur sort, disant : « Tout cela c'est bien, mais comment faire pour sortir de cet état où je me trouve ? Comment faire pour passer à un niveau supérieur de l'Etre ? » Je m'évertue à leur expliquer qu'ils doivent éliminer certains défauts, mais ils ne veulent pas comprendre. Au-dessous de chacun de nous, il y a différents niveaux de l'Etre ; au-dessus de nous il y a aussi différents échelons correspondant à autant de niveaux de l'Etre. Au niveau où nous nous trouvons il y a des problèmes, des conflits de toutes sortes ; nous les connaissons bien. À ce niveau rien ne change, c'est toujours la même chose, les mêmes difficultés ; tant que nous resterons à ce niveau, nous éprouverons jour après jour les mêmes contrariétés. Vous voulez changer ? Vous ne voulez plus avoir tous ces problèmes qui vous affligent, toutes ces difficultés économiques, familiales, ces tourments engendrés par la haine, l'envie, la jalousie, etc. ? Vous voulez vous échapper de tous ces tracas ? Vous n'avez qu'à passer à un niveau de l'Etre supérieur. Chaque fois que nous faisons un pas vers un niveau de l'Etre supérieur, nous nous affranchissons un peu des forces de la Lune que nous portons, comme je vous l'ai déjà dit, dans la chair, dans le sang, dans les os et même dans l'esprit et dans l'Ame, parce que nous sommes, hélas ! des enfants de la Lune...

Nous avons déjà abordé la question du trait psychologique caractéristique, propre à chaque personne. Car chaque personne est bel et bien caractérisée par un trait psychologique particulier : l'une aura comme trait caractéristique la luxure, pour une autre ce sera la cupidité, pour une autre encore la haine ou l'orgueil, etc. Ce trait psychologique est la somme de divers traits typiques particuliers et je dois vous dire, mes chers amis, qu'à chaque trait caractéristique correspond toujours un ensemble de circonstances, d'événements précis. Un tel a-t-il comme trait caractéristique la convoitise ? Autour de lui il y aura toujours des problèmes économiques, des avocats, des procès, des prisons... Si nous ne connaissons pas notre trait psychologique particulier, nous allons plutôt mal : car il nous faut le connaître pour passer à un niveau supérieur de l'Etre, il faut éliminer en nous les « éléments indésirables » qui constituent ce trait psychologique particulier. Sinon, comment pourrions-nous passer à un niveau de l'Etre supérieur ? Vous voulez cesser de souffrir, mais vous ne faites rien pour changer, vous ne luttez pas pour passer à un niveau supérieur de l'Etre. Dans ces conditions, comment pourriez-vous donc changer ?

Il y a par ailleurs un fait concret dans la vie, soit la discontinuité de la nature : il est manifeste que tous les phénomènes de la nature sont discontinus. Les différents niveaux de l'Etre sont également discontinus : cela signifie que la simple évolution ne nous permettra jamais d'atteindre la perfection. Par conséquent, en ce qui concerne le développement intérieur de l'être humain, le dogme de l'évolution est inapplicable, il nous conduit à une impasse.

Je connais beaucoup de pseudo-ésotéristes et de pseudo-occultistes, de gens sincères et au grand coeur embouteillés dans le dogme de l'évolution : ils espèrent que le temps les conduira tout « naturellement » à la perfection. Mais le temps passe, des milliers, des millions d'années, sans qu'ils aient progressé vers la perfection. Pourquoi ? Parce qu'ils ne font rien pour changer leur niveau de l'Etre, ils stagnent toujours au même échelon. Il nous faut dépasser le dogme de l'évolution, emprunter le chemin révolutionnaire, le sentier de la Révolution de la conscience.

L'évolution et sa soeur jumelle l'involution sont deux forces opposées et complémentaires qui agissent simultanément dans toute la création ; elles constituent l'axe mécanique de la nature, mais elles ne nous conduiront jamais à la libération ; elles forment ce qu'on appelle la Roue du Samsara.

Il y a évolution dans le grain qui germe, dans la plante qui croît et produit des fruits ; il y a involution dans l'arbre qui s'étiole, qui dégénère et se dessèche peu à peu, et enfin meurt. Il y a évolution dans le foetus qui se forme dans le ventre maternel, dans le jeune qui se jette dans le combat de la vie ; il y a involution dans le vieillard qui décline et dépérit, puis meurt. Les lois de l'évolution et de l'involution sont purement mécaniques ; elles n'ont rien à voir avec l'auto-réalisation. Ce qu'il faut, c'est être révolutionnaire, c'est entrer sur le chemin de la Révolution de la conscience. Comment pourrons-nous passer à un niveau de l'Etre supérieur si nous ne devenons pas révolutionnaires ?

Observons les différents degrés d'un escalier : ils sont discontinus. Les différents niveaux de l'Etre aussi, je le répète, sont discontinus. À chaque niveau de l'Etre sont associées diverses activités. Quand nous passons à un niveau de l'Etre supérieur, nous faisons un saut et devons laisser les activités propres au niveau de l'Etre inférieur. Je me rappelle certaines époques de ma vie, il y a trente, quarante ans, qui furent transcendées lorsque je suis passé à des niveaux supérieurs de l'Etre ; ce qui était alors pour moi de la plus haute importance fut délaissé et mes activités de l'époque furent interrompues, abandonnées, parce qu'aux échelons supérieurs correspondent d'autres activités, complètement différentes. Si vous passez vous-mêmes à un niveau de l'Etre supérieur, vous devrez laisser tomber beaucoup de choses qui, actuellement, sont importantes pour vous et qui relèvent du niveau où vous vous trouvez en ce moment. Laissez aller tout cela, faites le saut ! Ce saut est révolutionnaire, il n'est pas du ressort de l'évolution, mais toujours de la révolution, de la rébellion intérieure ; il n'est pas évolutif, il n'est pas non plus involutif, il est révolutionnaire ! Ainsi, en gravissant les différents niveaux de l'Etre, nous atteindrons les niveaux de l'Etre les plus élevés, correspondant à l'état divin. Dieu est plus que l'intelligence, il est l'Intelligence de l'intelligence ; il est plus que la lumière spirituelle, il est la Lumière de la lumière spirituelle, il est la Flamme de la flamme, la Vérité de la vérité... Parvenir à l'expérience de la Réalité requiert de passer à des niveaux supérieurs de l'Etre et ce n'est possible qu'à travers d'incessantes révolutions.

Les Évangiles christiques nous indiquent clairement ce dont le Seigneur de Perfection veut que nous nous libérions. Regardons par exemple les « Béatitudes » - qui sont cent pour cent solaires, et non lunaires. Les « Béatitudes » commencent par nous enseigner la non-identification : « Bienheureux les pauvres en esprit, dit le Seigneur, car le Royaume des Cieux est à eux » (Matt. V, 3). Or, qui sont ces « pauvres en esprit » ? L'homme qui est identifié à son existence, à sa personne, à son image, qui se sent grand, puissant, sublime, ineffable, etc., serait-il pauvre en esprit ? Non, cela va de soi. En celui qui est imbu de lui-même il ne reste pas même une petite place pour Dieu ; il n'est donc pas « pauvre en esprit » ; comment pourrait-il Etre « bienheureux »

Prenons l'orgueil, par exemple. N'est pas orgueilleux celui-là seulement qui a de l'argent, ou qui appartient à une famille très à l'aise, comme on dit, ou qui a une automobile rutilante et qui s'en enorgueillit. Il y a aussi une autre sorte d'orgueil : il s'agit de l'orgueil mystique. Certaines écoles de type pseudo-ésotérique ou pseudo-occultiste disent : « Grâce à la loi de l'évolution, un jour nous deviendrons des dieux ineffables ; l'homme est appelé à se convertir en un dieu ». Il est évident que des enseignements de cette sorte conduisent à l'orgueil mystique, à la présomption spirituelle, à la mythomanie, parce que l'homme, même s'il atteint un degré élevé de perfection, même s il est devenu un Boddhisattwa, n'est qu'un homme. Dieu est le Père qui « est en secret », Lui seul est Dieu. Le Père peut prendre un homme, s'il est élevé en perfection, s'il est un Boddhisattwa, et le mettre dans son esprit ou dans son coeur, ou le faire travailler en quelque endroit afin qu'il accomplisse quelque chose, mais que l'homme, ce « gringalet », se sente Dieu, c'est de la mythomanie de la pire espèce, du plus mauvais goût. Nous sommes des hommes et rien que cela : des hommes. Dieu est Dieu mais nous, les hommes, nous sommes des hommes. Celui qui se sent très sage parce qu'il a acquis quelques connaissances pseudo-ésotériques ou pseudo-occultistes, là, dans sa tête, et qui pense qu'il est maintenant un grand initié, celui-là est tombé dans la mythomanie, il est très imbu de lui-même.

Chacun de nous n'est rien d'autre qu'un ver dans le limon de la Terre. En disant cela, je pense d'abord à moi, qui ne me considère pas autrement qu'un ver dans la boue de la Terre. Dieu est Dieu, mais nous, nous ne sommes pas des dieux ; nous prendre pour des dieux, nous croire des sages est tout à fait absurde ! Ainsi donc, mes chers amis, être imbus de notre petite personne, nous identifier à de fausses images de nous-mêmes, nourrir toutes sortes de fantaisies sur nous-mêmes, ce n'est pas être « pauvre en esprit ».

Lorsqu'on reconnaît son propre néant, sa propre misère intérieure, quand on cesse de se sentir « sublime », de se sentir un dieu, un grand sage, quand on comprend que l'on est un pécheur comme tous les autres, on cesse alors d'être imbu de soi-même et on sera « bienheureux ». Mais que signifie être « bienheureux » ? Beaucoup pensent qu'ils seront « bienheureux » le jour où ils mourront et qu'ils iront là-haut jouir du bonheur céleste, avec les petits anges. C'est une conception pour le moins extravagante. « Bienheureux » signifie être heureux, jouir de la félicité. Où et quand ? Ici et maintenant ! Les « bienheureux » entreront-ils au « Royaume des Cieux » ? Oui, ils entreront au Royaume des Cieux. Mais où se trouve le Royaume des Cieux ? À quel endroit de l'univers est-il situé ? En fait, le Royaume des Cieux est formé par le Cercle conscient de l'Humanité solaire, qui opère sur les centres supérieurs de l'Etre. Voilà ce qu'est le Royaume des Cieux.

L'Evangile du Seigneur commence donc par nous enseigner la non-identification. Il y a beaucoup de façons de s'identifier à soi-même ; on s'identifie à soi-même quand on rêve de gagner une fortune, quand on pense qu'on est un monsieur important ou un grand sage, etc. Il faut commencer par ne pas s'identifier à soi-même, puis ne pas s'identifier aux choses extérieures. Quand on ne s'identifie pas, par exemple, à la personne qui nous insulte, on peut lui pardonner, l'aimer, elle ne peut pas nous blesser. Et si quelqu'un heurte notre amour-propre, mais que nous ne sommes pas identifiés à l'amour-propre, il est évident que nous n'en souffrirons pas, nous ne pourrons pas nous sentir lésés. Et si nous ne sommes pas identifiés à la vanité, nous ne ressentirons aucune honte à nous promener dans la rue avec des habits rapiécés. Bref, il faut d'abord et avant tout ne pas s'identifier à soi-même ; ensuite, ne pas s'identifier aux vanités du monde extérieur.

Lorsque nous ne sommes pas identifiés à nous-mêmes, nous pouvons pardonner. Rappelons-nous la Prière du Seigneur : « Pardonne-nous nos dettes comme nous-mêmes pardonnons à nos débiteurs » (Matt. VI, 12). Mais il ne suffit pas simplement de pardonner : il faut aussi annuler les dettes ; on pourrait pardonner à un ennemi, sans jamais effacer la dette. Or, il importe d'annuler ce qu'on nous « doit » ; c'est là le sens profond de la prière : « Pardonne-nous nos dettes comme nous pardonnons à nos débiteurs ». Tant que nous sommes identifiés à nous-mêmes, nous ne pouvons pardonner à personne. Nous souffrons quand on nous insulte, nous souffrons quand on nous humilie, nous souffrons quand on nous déprécie. Pourquoi ? Parce que nous avons le Moi de l'orgueil, le Moi de l'amour-propre bien vigoureux, là en dedans ; tant que nous aurons ce Moi de l'amour-propre, nous aurons mal quand un autre blessera notre amour-propre. En définitive, si nous ne sommes pas identifiés, il nous sera facile de pardonner et, mieux encore, d'effacer les dettes.

Il est aussi écrit, dans les « Béatitudes » : « Bienheureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. » C'est une autre chose qui n'a pas été comprise. « Bienheureux les doux » signifie : Bienheureux ceux qui n'ont pas de ressentiment ; car, si nous sommes pleins de ressentiment, comment pouvons-nous être « doux » ? Quand on éprouve du ressentiment, on n'arrête pas de « faire ses comptes » : moi qui ai tant fait pour lui, moi qui lui ai fait tant de faveurs, moi qui l'ai défendu, protégé, moi qui ai été si généreux avec lui, moi, moi, moi, moi, et regardez comment il me paie en retour, comment il me traite ; cet ami que j'ai tant servi et qui maintenant n'est même pas capable de me servir !

Celui donc qui est plein de ressentiment, qui demande des comptes à tout instant, n'est pas « doux » ; alors, comment pourrait-il être « bienheureux » ? C'est-à-dire, comment pourrait-il connaître le bonheur, la félicité ? Vous-mêmes, êtes-vous heureux ? Qui donc est heureux ? Je connais beaucoup de gens qui affirment : « Je suis heureux, je suis content de ma vie, je suis vraiment une personne heureuse. » Mais peu après nous entendons ces mêmes personnes dire : « Un tel m'exaspère » ; « ce type me casse les pieds » ; « je ne sais pourquoi cette personne est si ingrate, après tout ce que lui ai donné », etc. Par conséquent, ces gens ne sont pas heureux, ils font semblant, ce sont des hypocrites, voilà tout.

Etre heureux est très difficile : pour cela, il faut avant tout être « doux ». Le mot « bienheureux » signifie : félicité intime - non dans mille ans, mais maintenant, ici même, à cet instant précis de notre vie ! Si nous devenons vraiment « doux », grâce à la non-identification, nous réussirons à être heureux. Il faut non seulement ne pas nous identifier avec nos pensées de luxure, de haine, de vengeance, de rancoeur ou de ressentiment, mais aussi éliminer les Moi qui en sont la cause. Nous devons extirper de nous les « démons rouges de Seth », ces agrégats psychiques qui personnifient nos défauts psychologiques.

Nous devons comprendre, par exemple, ce qu'est le processus du ressentiment, il faut opérer la « dissection » du ressentiment. Lorsque, au terme de notre travail intérieur de compréhension, nous parvenons à la conclusion que le ressentiment est dû au fait que nous avons en nous l'amour-propre, nous lutterons alors pour éliminer l'Égo, le Moi de l'amour-propre. Mais pour l'éliminer, il faut d'abord le comprendre ; nous ne pourrons éliminer ce Moi si auparavant nous ne l'avons pas compris.

Lorsque nous sommes rendus à l'étape de l'élimination, nous devons invoquer Devi Kundalini Shakti ; elle seule peut désintégrer n'importe quel défaut psychologique, y compris le Moi de l'amour-propre.

Cette question du ressentiment, de l'Égo en général, relève de la « Lune ». Vous voyez que nous portons la Lune jusque dans la moelle des os. Si nous voulons nous libérer de la mécanique lunaire, nous devrons éliminer de nous-mêmes le Moi du ressentiment, le Moi de l'amour-propre, car il est écrit : « Bienheureux les doux (c'est-à-dire, ceux qui n'ont pas de ressentiment), car ils recevront la terre en héritage. » Mes chers soeurs et frères, il faut comprendre très clairement tout cela ; quand vous le comprendrez bien, vous progresserez sur le chemin qui conduit à la libération finale.

Ce n'est qu'au moyen du Feu solaire, au moyen du Feu d'Ariés, c'est-à-dire, le Feu du jeune Bélier, de l'Agneau incarné - le Christ intime - que nous pouvons vraiment brûler ces éléments inhumains que nous portons en nous ; et à mesure que la conscience s'émancipe, se désenchaîne, nous nous éveillons progressivement. Mais la conscience ne peut s'éveiller tant qu'elle reste embouteillée dans les « agrégats psychiques » qui, dans leur ensemble, constituent le Moi, le Je, l'Égo. Nous devons passer par l'annihilation bouddhique, ici et maintenant ; nous devons « mourir » d'instant en instant, car c'est seulement par la mort qu'advient du nouveau ; si le grain ne meurt, la plante ne peut naître.

Nous devons apprendre à vivre, et nous libérer de cet héritage lunaire qui nous empoisonne l'existence ; en vérité, cet héritage, nous l'avons en nous depuis le lointain protile (le noyau originel), d'où a surgi l'Univers. La Lune fut notre mère ; nous sommes lunaires, nous sommes des Sélénites, bien que nous vivions sur la Terre. À présent il nous faut devenir solaires, marcher vers la vie solaire, recevoir l'Initiation solaire ; ainsi, et ainsi seulement obtiendrons-nous la félicité authentique et la véritable libération. Nous devons nous convertir en Hommes solaires dans le sens le plus complet du mot, et ce serait impossible si nous n'éliminions pas de notre nature psychologique ce qu'il y a en nous de lunaire. Si nous y parvenons, le Feu nous libérera, nous transformera, fera de nous des créatures différentes.

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