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Essai de biographie du Vénérable Maître Samaël Aun Weor :

Les années d'apprentissage

Samaël Aun Weor n'a pas jugé bon d'écrire une autobiographie. Il a cependant émaillé plusieurs de ses oeuvres d'assez nombreux éléments biographiques qui permettent quand même de brosser à grands traits le panorama de son existence terrestre. Par ailleurs, la vie extérieure n'étant - plus encore chez cet homme que pour le commun des mortels - que la manifestation périphérique et superficielle d'une vie intérieure infiniment plus riche, plus féconde, foisonnante d'événements invisibles, une relation de cette manifestation extérieure est-elle réellement justifiable ?

La Gnose éternelle nous enseigne que nous ne sommes pas notre corps, mais l'Âme ou, pour mieux dire, l'étincelle animique - car nous n'avons encore qu'un embryon d'Âme, alors qu'un Maître a créé son Âme - qui habite ce corps . Celui-ci est donc simplement un véhicule ou un vêtement, un instrument de connaissance dans le monde physique. Un véhicule très précieux, certes, bien qu'il ne "vaille pas un sou", dit le Maître Samaël, car c'est l'instrument de notre Réalisation, renfermant la matière première : pas de corps, pas de Réalisation de l'être. Les Anges ont atteint un certain degré de perfection, mais s'ils veulent compléter l'Oeuvre, ils doivent reprendre un corps humain, redescendre dans le ventre d'une femme pour s'incarner dans un corps terrestre, malgré le risque - à notre époque surtout - de "tomber"...

En outre, pour revenir à notre auteur, celui-ci considérait son existence présente comme un segment, un maillon dans une longue chaîne d'existences successives dont il se disait tout à fait conscient, de sorte qu'elles formaient à ses yeux une seule longue existence, sans interruption. L'auteur a d'ailleurs parsemé ses oeuvres d'allusions à ses existences passées, qui permettent de se faire une idée, fragmentaire bien sûr, du parcours d'une Âme. Celui donc qui veut tracer une biographie un tant soit peu exhaustive de Samaël Aun Weor, ne devra-t-il pas parler aussi de ses existences antérieures ? C'est en tout cas la conclusion à laquelle est arrivé Oscar Uzcategui qui consacre à l'auteur un ouvrage monumental (plus de 700 pages !), intitulé Samael Aun Weor, El Hombre Absoluto ("S.A.W., l'Homme absolu").

Notre propos sera ici, dans le cadre de cette "introduction", nécessairement plus humble. Après avoir posé, dans notre présentation du premier tome, quelques repères généraux, nous tenterons à présent (et dans le prochain tome) de suivre d'un peu plus près l'existence actuelle de notre auteur. Nous nous baserons sur les quelques éléments biographiques qui parsèment ses oeuvres et sur les témoignages de personnes proches - surtout des disciples et collaborateurs -, sans oublier le livre précité d'O. Uzcategui et celui de Fernando Salazar (qui a été le "secrétaire" de Samaël Aun Weor dans les dernières années de son existence terrestre), intitulé El Rayo del Superhombre ("La Foudre du Surhomme").

Sans vouloir, certes, faire un culte de la personnalité. "Je ne suis rien, répétait le Maître Samaël, le Christ interne est tout ! "Et il fustigeait ceux qui" mâchaient les feuilles mortes de [son] passé... "Cette indifférence est tout à fait en accord avec l'attitude des gnostiques des premiers siècles de notre ère, telle qu'elle transparaît dans leurs écrits : en effet, à l'encontre des Évangiles canoniques, qui mettent l'accent sur la biographie du Christ Jésus, les vieux textes gnostiques chrétiens ne parlent presque pas de la vie de Jésus, se concentrant sur ses enseignements. Le Jésus historique importait peu aux anciens gnostiques, qui ont toujours méprisé les biographies, trop réductrices. Puisque c'est l'être interne, le "Père qui est en secret" qui compte, et que la "vie" du Père intérieur ne peut être réduite aux anecdotes constituant l'existence de son "Boddhisattwa", c'est-à-dire, de son véhicule humain.

Ce qui importe donc, c'est l'homme intérieur, d'essence divine, et c'est le développement de cet homme intérieur en chacun de nous qui est au centre de la sotériologie de Samaël Aun Weor. Néanmoins, notre monde mettant l'accent sur l'homme extérieur, sur la manifestation épiphénoménale d'une personne, c'est pour répondre à cette préoccupation que nous retracerons les quelques faits historiques suivants de l'existence terrestre du Maître Samaël. Ces quelques notes ne rendront sûrement pas justice au maître à penser, au véritable "docteur gnostique", à l'Homme cosmique que fut Samaël Aun Weor. Mais elles répondront, nous l'espérons, à une certaine attente du public en général et des gnostiques en particulier.

L'enfance

De stature moyenne, Samaël Aun Weor présentait à l'âge adulte une ossature assez forte et de larges épaules ; il avait en outre un regard pénétrant, une voix gutturale et puissante, ainsi que des traits "égyptiens" qu'il tenait de sa mère qui était de descendance arabe.

Tandis que la plupart des gens passent d'un corps à un autre d'une manière inconsciente, les "Anges de la vie" se chargeant de ce transfert en accord avec les lois de la récurrence et du karma, Samaël Aun Weor affirme avoir changé de corps consciemment : "Je me suis introduit volontairement dans ce corps physique ; j'ai laissé volontairement mon corps précédent et j'ai pris celui-ci volontairement".

Né le 6 mars 1917 à Bogota (en Colombie, Amérique du Sud), dans une famille modeste, Victor-Manuel Gomez manifesta dès son enfance des dons mystiques et paranormaux exceptionnels. On dit que s'il aimait bien jouer avec les enfants du voisinage, il préférait méditer : assis spontanément à l'orientale, il méditait des heures durant. Son moment privilégié, c'était l'aube et le crépuscule. Monté sur le toit de la résidence familiale, malgré l'interdiction formelle de sa mère qui frémissait de terreur chaque fois qu'elle le voyait marcher sur les ardoises du toit, il contemplait, dans une profonde extase, le Soleil levant ou le Soleil couchant.

Le jeune Victor-Manuel apprit très tôt à sortir en astral consciemment et il avait en outre un pouvoir inné de concentration qui lui permit notamment de développer sa clairvoyance et de percevoir les créatures élémentales de la nature : gnomes, sylphes, ondines, élémentaux des plantes, etc. Et ces créatures innocentes et joyeuses "chantaient et lui parlaient dans l'or très pur de la divine langue originelle", écrit Fernando Salazar.

Il aimait aussi contempler les images astrales "projetées", pour ainsi dire, sur les murs de sa chambre, et il initia ses jeunes frères à ce "cinéma" extrasensoriel. D'ailleurs, il avait dès son plus jeune âge des visions précises de ses existences antérieures. Plus tard, en éveillant totalement sa conscience, Samaël Aun Weor se rappellera fidèlement ses nombreuses incarnations passées depuis le commencement de notre monde : "J'ai vu surgir la Terre du Chaos à l'aube du Mahamanvantara [ou "Grand Jour cosmique"], lorsque, au terme de ses processus d'évolution et d'involution dans les dimensions supérieures de la nature, elle est devenue protoplasmique", écrit-il.

Au retour de ses expériences internes transcendantes, on prétend qu'il arrivait à l'enfant de pleurer de douleur à la vue des murs vétustes de la vieille maison coloniale qu'habitait sa famille, en se lamentant : "Encore une fois dans un autre corps physique !" Il avait déjà conscience de la misérable condition humaine, mais sa mère ayant accouru le consolait, croyant qu'il avait faim ou soif ou qu'il avait mal...

Dans une conférence intitulée "L'être et le Savoir" , Samaël Aun Weor raconte comment est née son attirance pour les études ésotériques : "J'ai senti à un moment précis, dans mon existence actuelle, la piqûre, comme on dit, pour les études ésotérico-gnostiques. Alors que je n'étais encore qu'un enfant, vers l'âge de huit ans, je suis allé à la campagne et là, au contact de la grande nature, en contemplant le lever du jour, j'ai ressenti un violent serrement au coeur, j'ai senti une grande aspiration aux choses divines et je me suis vu moi-même entièrement... Si vous avez déjà éprouvé cette impulsion intérieure, vous savez ce que je veux dire... " Le fait d'éprouver cet aiguillon, cette profonde aspiration à "l'unité de la vie libre dans son mouvement", serait le signe que nous avons déjà en nous un "centre magnétique de conscience" que nous aurions développé dans une existence antérieure. Si nous n'avons pas ce centre de conscience, ajoute le Maître Samaël, nous devrons le développer.

Ayant grandi dans une famille catholique, il sera enfant de choeur à l'âge de neuf ans, ce qui l'aurait conduit à s'intéresser au latin et, plus tard, à d'autres langues anciennes, tels le grec, l'hébreu et le sanscrit.

L'adolescence

Son existence prit une tournure dramatique lorsque, au début de son adolescence, ses parents se séparèrent, les enfants étant confiés à la garde du père, au grand désespoir de sa mère. Son père se remaria bientôt avec une autre femme. Celle-ci se comporta envers les enfants, et plus particulièrement envers le jeune Victor-Manuel, en véritable marâtre de conte de fée : cruelle et sans pitié, elle alla jusqu'à fouetter au sang à quelques reprises cet enfant un peu trop rebelle qui en gardera les stigmates dans sa chair.

Un jour, malgré l'interdiction de son père et de sa belle-mère, l'enfant décida de rendre visite à sa mère ; il emmena avec lui son frère cadet. Au retour, ce dernier se mit à pleurer à chaudes larmes, par peur de la râclée que leur père allait sûrement leur administrer. Victor-Manuel le serra contre lui : "Pourquoi avoir peur ? lui dit-il. Si papa nous tombe dessus et nous frappe, ça fera mal, bien sûr, et nous allons sans doute pleurer, mais après ce sera fini : tout passe !" En arrivant à la maison, ils reçurent effectivement une bonne râclée et leur père les envoya ensuite dans leur chambre. Victor-Manuel dit alors à son jeune frère : "Tu vois, c'est déjà passé ; tout passe !" Mais le père qui les a suivis à leur insu et a surpris ces paroles s'élance, furieux : "Ah ! comme ça, tout passe ! Eh bien ! c'est ce qu'on va voir !" Et il les frappe de nouveau à coups redoublés. Après quoi, s'assurant cette fois que son père s'est éloigné, Victor-Manuel s'approche du lit de son jeune frère en sanglots et lui chuchote à l'oreille : "Il nous a frappés deux fois et tu vois, c'est passé : tout passe ! tout passe !" Cette perception du caractère éphémère de toute manifestation, agréable ou désagréable, qui est au coeur de la philosophie bouddhique et du stoïcisme, était déjà bien imprégnée chez cet enfant, comme s'il la possédait de manière innée.

La situation familiale devenant intenable, le jeune homme dut partir de chez lui très tôt, pour ne plus jamais y revenir. Son destin de pèlerin errant commençait déjà. Mais cette errance, Samaël Aun Weor sut la transposer dans son pays intérieur, dans son cheminement initiatique.

S'il eut une adolescence difficile, à cause du contexte familial, jamais il ne s'en plaignit. Il considérait même que cette étape avait été utile à son mûrissement intérieur.

Celui qui allait plus tard redonner à l'humanité les clefs du Royaume sentit aussi dans sa chair l'aiguillon du désir et dans son coeur l'étincelle de l'amour. Comme tous les jeunes gens de son âge, il éprouva dans son corps le bouillonnement des hormones sexuelles : vers quatorze ans il s'éprit donc de la gent féminine, courant après les jupons. Il maniait déjà habilement la parole et connaissait intuitivement les ressorts du comportement humain, ce qui lui vaudra un certain succès en amour ; il était audacieux, un peu arrogant même et il s'amusait parfois à intriguer ou effrayer gentiment les jeunes filles en leur faisant des prédictions qui se réalisaient... Mais même à travers ses conquêtes amoureuses, il ne cessait de rechercher quelque chose de "supérieur".

En ce qui concerne l'école, on peut comprendre que l'enfant rêveur et curieux qui s'amusait à contempler les images astrales défilant sur les murs de sa chambre ait été quelque peu à l'étroit dans le cadre strict et abrutissant de l'instruction publique. En effet, cette nature ardente et précoce, ce tempérament avide et réceptif se heurtera à l'intolérable rigidité d'un système d'éducation conçu pour des intelligences moyennes et animé par des professeurs pas toujours très ouverts. Le jeune Victor-Manuel n'est pas heureux à l'école. Il étouffe et son côté rebelle émerge. Il se révoltait déjà contre la formation presque exclusivement intellectuelle que l'on dispense dans les écoles, collèges et universités et contre un enseignement qui allait à l'encontre des profondes aspirations de l'être. Il refusait de se laisser encarcaner et détruire. Il finit par être expulsé du collège qu'il fréquentait et aucune autre école ne voudra de ce "trouble-fête".

Le futur Maître des Mystères Majeurs se heurtait déjà à la superficialité de notre époque matérialiste. Les médiocres idéaux de ses contemporains le rebutaient. Sans doute les psychologues l'auraient-ils jugé inadapté (comme si c'était un crime !). La force de caractère du jeune homme n'acceptait guère de se plier aux dictats de la vie sociale qui privilégie la soumission aveugle à l'autorité. Samaël Aun Weor se révélera plutôt du côté de Lin Tsi, le grand adepte du bouddhisme Tchan : "Si tu rencontres un Bouddha sur ton chemin, tue-le !"

Quand on regarde ses années d'apprentissage, on se persuade que Samaël Aun Weor aurait été d'accord avec cette sentence du poète Henri Michaud : "Ne te hâte point vers l'adaptation, garde toujours en réserve de l'inadaptation". La psychologie et la pédagogie ont pour but, nous le savons, l'adaptation de l'individu à la société. Mais l'on est en droit de se poser la question : s'adapter à quoi ? À un monde devenu fou ? À un monde qui travaille à sa propre destruction ? Un tempérament rebelle serait donc, dans les circonstances, un indice de santé mentale ou le signe d'une quête de sens et de vérité dans un monde qui a institutionnalisé le mensonge...

Cet inadapté ne sera pas pour autant un être taciturne et asocial. Bien au contraire, affable et jovial en privé, Samaël Aun Weor est un être très équilibré ; excellent orateur, il manie le verbe avec aisance et est pourvu d'un sens logique irréprochable, bien qu'il dénonce les excès et la lacune du rationalisme intellectuel érigé en absolu.

La formation intellectuelle

Une vive inquiétude spirituelle, une sorte d'appel intérieur de plus en plus impérieux pousse en fait le jeune homme à chercher "autre chose". Cette impulsion qui le travaille depuis toujours va se manifester, dès le début de son adolescence, par une insatiable soif de connaissance qui l'incite à lire tout ce qu'il peut. Son intérêt se porte très vite vers l'ésotérisme et l'occultisme, de même que la mythologie et les religions. À douze ans il passe des jours entiers dans les bibliothèques de sa ville natale, à lire et étudier les ouvrages les plus divers, notamment sur l'astrologie et les diverses conceptions de la vie après la mort. Cherchant à percer les mystères de l'au-delà, il dévore les oeuvres d'Allan Kardec et Camille Flammarion et se passionne pour les phénomènes télépathiques, les apparitions et les "esprits frappeurs"...

En quête du Chemin secret, l'adolescent fréquente différentes écoles ésotériques et approfondit sa connaissance du spiritisme, s'intéressant entre autres aux expériences de médiumnisme de William Crookes et de la médium Kathy King. Il est fasciné par les expériences de télépathie et de voyance, et il se penche sur les oracles de Delphes, les prophéties de Tirésias et de Nostradamus. Il s'imprègne aussi des grandes oeuvres littéraires initatiques du passé, telles L'Odyssée d'Homère, L'Énéide de Virgile et La Divine Comédie de Dante. Suivant les traces de la Tradition perdue, il interroge les mégalithes de Carnac et Stonehenge, les pyramides d'Égypte et du Mexique, et s'intéresse tout particulièrement aux grands archétypes religieux, comme le fameux serpent du Paradis terrestre, que l'on retrouve dans nombre de traditions du monde, toujours associé à la Connaissance initiatique...

À l'école de la Société théosophique, le jeune homme étudie les oeuvres d'Annie Besant, de Leadbeater, de Mario Roso de Luna (insigne écrivain théosophe d'Espagne) et surtout d'Héléna Pétrovna Blavatsky, la fondatrice de l'Ordre, se plongeant avec ravissement dans sa monumentale Doctrine secrète. Il se met également à pratiquer diverses formes de Yoga : Raja-Yoga, Bhakti-Yoga, Jnana-Yoga, Karma-Yoga, dépréciant comme Madame Blavatsky le Hatha-Yoga qu'il considère comme une simple gymnastique corporelle et, donc, comme une forme dégénérée de Yoga, les hatha-yoguis croyant qu'ils peuvent se réaliser par des postures acrobatiques...

C'est au chapitre local de la Société théosophique que le jeune Victor-Manuel donne ses premières conférences, vers l'âge de dix-sept ans. Il en donnera d'autres, bientôt, à l'école de la Rose-Croix antique fondée par Arnold Krumm-Heller. D'origine allemande, cet ancien professeur de médecine à l'Université de Berlin est devenu médecin-colonel dans l'armée mexicaine ; et c'est au Mexique qu'il accèdera à la Maîtrise, prenant alors le nom de Maître Huiracocha.

Le futur Aun Weor complètera donc sa formation spirituelle et ésotérique à l'école gnostico-rosicrucienne de Krumm-Heller. Il parcourra toute la bibliothèque, bien garnie, qu'il y découvre, étudiant la Franc-Maçonnerie, la Kabbale hébraïque et les enseignements de la Rose-Croix à travers les âges. Il y assimilera aussi les oeuvres de Max Heindel, Franz Hartman, Jorge Adoum, Cornelius Agrippa, Éliphas Levi et Rudolf Steiner (le fondateur de l'Anthroposophie), en plus de s'initier aux secrets de l'Alchimie à travers les oeuvres de Paracelse, Raymond Lulle, Basile Valentin et Nicolas Flamel. Et c'est par les ouvrages de Krumm-Heller qu'il prendra aussi connaissance des textes du Gnosticisme, tels la Pistis-Sophia . Beaucoup plus tard, Samaël Aun Weor sera d'ailleurs profondément touché par la découverte des textes gnostiques de Nag-Hammadi, où il reconnaîtra les prémices de ses propres enseignements.

Choisissons d'interrompre ici cette énumération quelque peu fastidieuse qui pourrait être prolongée, sachons-le bien, ad nauseam, et dont le seul but était de donner une idée de l'extraordinaire culture ésotérique de Samaël Aun Weor. Un apprentissage intellectuel aussi "boulimique" aurait pu égarer tout autre que lui : combien, en effet, se sont perdus dans le labyrinthe apparemment inextricable de toutes ces théories souvent contradictoires ?

Notre infatigable investigateur, quant à lui, cherche toujours l'unité dans la diversité : ce qui l'intéresse, ce sont les principes immuables et universels sous la variété infinie des apparences extérieures. Et sa doctrine sera, comme la Gnose de Basilide et de Valentin, ces deux grands docteurs gnostiques des débuts de l'ère chrétienne, une formidable synthèse des traditions ésotériques et spirituelles les plus diverses, un syncrétisme génial articulé autour de quelques principes fondamentaux, simples et intemporels qui constituent ce que l'on pourrait appeler la "Gnose éternelle". L'un de ces principes - fondement de toute Initiation véritable - est celui de la "mort psychologique" : "La clé du laboratoire de la nature, écrira-t-il dans La Grande Rébellion, est dans la main droite de l'Ange de la mort. Nous apprenons très peu du phénomène de la naissance , mais de la mort nous pourrons tout apprendre". Pour naître à l'Esprit, le Moi doit mourir. Sans la mort de la chrysalide, il n'y a pas de papillon ; si le grain ne tombe en terre et ne meurt, nous ne pourrons contempler la fleur... Ce processus incontournable de la mort intérieure est appelé par les alchimistes Putréfaction ou Oeuvre au Noir.

Nous voudrions pouvoir obéir au Christ Jésus quand il nous enjoint "d'aimer notre prochain". Mais notre capacité d'amour est bloquée dans l'Égo ténébreux ; la désintégration de l'Égo libère notre potentiel d'amour. De sorte qu'il ne suffit pas de se répéter : "Je dois aimer, je vais aimer, j'aime l'humanité", pour l'aimer réellement. Dissolvons le Moi et l'amour irradiera de nous tout naturellement.

C'est la conclusion à laquelle Samaël Aun Weor est vite arrivé. Et toute la dialectique de l'auto-observation ou "rappel de soi" préalable à tout travail psychologique, il l'a reprise en grande partie de Gurdjieff et de ses disciples, Ouspensky et Nicoll. Et il la développera dans ses propres ouvrages, surtout à partir de 1965.

Doté d'une solide érudition, notre jeune chercheur a pourtant très tôt pris conscience de l'inanité de la culture livresque, surtout si elle n'est pas appuyée sur la pratique. Citant les paroles de Goethe, il écrira encore, dans La Grande Rébellion: "Toute théorie est grise. Seul est vert l'arbre aux fruits d'or qu'est la vie". Riche de sa propre expérience et de ses observations, il comparera les écoles ésotériques à des geôles, à des chaînes douloureuses qui entravent en réalité le processus d'éveil intérieur qu'elles devaient enclencher et stimuler. Il faut en effet un tempérament exceptionnellement fort pour ne pas se laisser étouffer par les loges et religions. Et si le jeune homme n'a pas été englouti sous cette montagne de théories, c'est pour deux autres raisons :

1° La force même de l'impulsion intérieure qui l'aiguillonne l'incitera toujours à chercher plus loin. Une soif inextinguible de Lumière et de Sagesse véritable le poussera à transcender les théories et les illusions de ce monde. "Je ne désirais qu'une chose, dira-t-il, retrouver le Chemin en lame de rasoir" - le "chemin étroit" dont parle le Christ Jésus, que très peu de gens prennent, tous se précipitant sur le "chemin large qui mène à la perdition". Et notre auteur d'ajouter : "Mon être réel (l'Archange Samaël) luttait pour me libérer, pour m'affranchir, pour me faire sortir des mondes infernaux".

2° Dès son jeune âge il comprendra l'importance cruciale de la "pratique". Affinant sa clairvoyance et sa faculté innée de sortir consciemment en astral, il pourra corroborer dans les "mondes internes" la véracité des théories qu'il apprend, ne retenant donc que ce qu'il peut vérifier par expérience directe ou par l'intuition éclairée, rejetant le reste comme sophisme, hypothèse ou opinion subjective.

Le Samadhi

Ainsi se rend-il compte qu'il perd son temps avec tout ce fatras indigeste de théories. S'apercevant qu'il ne peut rien trouver en dehors de lui-même, il se met à chercher la connaissance à l'intérieur de lui. Devenant un véritable "athlète de la méditation", il "s'ennivre du vin de la méditation dans la coupe de la parfaite concentration". Le jeune homme méditait partout et presque jour et nuit. Seules l'intéressaient la Sagesse, la Connaissance spirituelle et la véritable félicité de l'être, qui n'ont rien à voir avec cet état de malheur et de détresse intérieure que nous avons déguisé pour notre commodité en pseudo-bonheur...

C'est au cours d'une de ces méditations profondes qu'il rencontre son gourou, qu'il appellera affectueusement Adolfito (diminutif amical d'Adolphe). Ce Maître des mondes supérieurs doit le guider d'abord dans l'Auto-Réalisation de son être, puis l'assister jusqu'à l'avènement de l'âge d'or, que Samaël Aun Weor a pour ultime mission de préparer en tant qu'Avatar (ou Messager) du Verseau.

C'est dans une méditation encore qu'il aura la vision de son être réel. En appliquant les préceptes de la philosophie orientale sur la méditation, il eut un jour l'inoubliable vision de son "Intime", le Logos Samaël, qui est la Conscience angélique de la planète Mars.

"Les vanités de ce monde ne m'intéressaient pas, écrit Samaël Aun Weor dans Les Trois Montagnes. Je savais bien que toutes les choses de cette vallée de larmes sont périssables. La seule chose qui m'intéressait, c'était l'Intime". Après des mois de pratique assidue, l'Intime accourut enfin à son appel : "L'Adorable vint à moi, vêtu d'une tunique blanche immaculée rehaussée de précieux saphirs. Sur sa tête céleste resplendissait la couronne des Hiérophantes. Tout son être était imprégné de félicité. Dans sa main droite brillaient toutes ces pierres précieuses dont parle l'Apocalypse de saint-Jean. Le Seigneur empoignait avec une grande fermeté le Bâton de Mercure - le sceptre des Rois, la Canne des Patriarches. Le Vénérable me prit dans ses bras et me dit, d'une voix paradisiaque, des choses qu'il n'est pas donné aux êtres terrestres de comprendre. Le Seigneur de perfection me conduisit ensuite à la planète Vénus, très loin des amertumes de ce monde. C'est ainsi que je me suis rapproché de l'Intime par le chemin secret de la méditation intérieure..".

Celui qui était appelé à incarner un jour l'Ange Samaël ne s'est donc jamais contenté des théories creuses dont se gavent jusqu'à l'intoxication des légions d'aspirants à la lumière. Ainsi en fut-il également de l'illumination. Combien de livres plus ou moins fantaisistes a-t-on écrit sur l'illumination ou l'extase, appelée Satori dans le bouddhisme zen et Samadhi dans l'hindouisme ? Méditant sans relâche, notre jeune ésotériste n'a de cesse d'expérimenter ce fameux état d'extase dont parlent tous ces livres qu'il a lus. C'est à force de patience, de persévérance et d'ardeur qu'il vivra les trois phases de l'illumination.

À dix-neuf ans, il expérimente d'abord le Samadhi lui-même. Au cours de cette expérience mystique transcendante qui survient pendant une méditation, il se sent transporté jusqu'aux mondes supérieurs de conscience cosmique. Il pénètre dans le "Royaume de l'Amour et de la Félicité pure". Projeté dans l'espace infini, il se pose notamment sur une planète radieuse où il frappe à une porte, trois coups. Le jeune homme y reconnaît Chang, avec qui il s'était lié d'amitié dans l'Ordre du Dragon Jaune, lors d'une incarnation passée à l'époque de la dynastie Tchéou. Chang avait été un athlète du Samadhi et il avait atteint le TAO. C'était donc un "être libéré". Le Maître Samaël avait été, à cette époque, le sage Tchou-Li et il avait connu les clefs secrètes de la divine Alchimie.

"Tu vis encore sur cette Terre ? lui demande Chang.

- Tu sais, Chang, j'ai "chuté" là-bas, sur cette planète, et j'ai contracté un terrible karma que j'ai traîné d'existence en existence.

- Maintenant que tu es ici, reste avec nous, dit Chang.

- J'aimerais beaucoup, si c'était possible. Mais j'ai un corps physique qui m'attend là-bas. Parce que, vois-tu, j'ai dû me réincarner encore une fois. Mais à présent, je te le dis, je reviens au Sentier..."

Et notre jeune mystique réintègre ensuite sa forme terrestre.

Il expérimentera un peu plus tard le Nirvi-Kalpa-Samadhi. Transcendant le Nirvana et le Para-Nirvana, il s'immerge alors dans l'Océan de la Lumière infinie. Dans un sanctuaire qu'il visite au cours de cette expérience extatique, il ouvre un grand livre où sont inscrites en lettres de feu les lois de la vie, les divines lois du Grand-oeuvre. À chaque verset qu'il lit, son extase s'intensifie. Quand il revient dans son corps physique, un groupe de resplendissantes Walkyries lui apparaît : "Tu as passé l'épreuve du Sanctuaire, rares sont les humains qui réussissent à franchir cette terrible épreuve", lui dit l'une de ces grandes Initiées qui inséra alors à l'annulaire de sa main droite un anneau portant le Sceau de Salomon. Un Adepte lui expliquera plus tard, dans les mondes internes, la signification de ce motif : "Le Sceau de Salomon est le symbole du Logos solaire, lui dit-il. Ses six pointes sont masculines et les six baies entre les pointes sont féminines. Ces douze radiations peuvent être cristallisées dans l'être humain, grâce à l'Alchimie, en les douze constellations zodiacales. Le triangle supérieur représente le Soufre, le Feu ; et le triangle inférieur le Mercure, l'Eau. Le croisement sexuel du Soufre et du Mercure, à l'intérieur de soi-même, permet de créer la Pierre philosophale. Celui qui a réalisé le Grand-oeuvre reçoit dans sa main droite le Sceau de Salomon, l'Étoile resplendissante".

Samaël Aun Weor avait jadis réalisé le Grand-oeuvre. Mais il avait "jeté sa Pierre à l'eau" ou, pour employer une autre expression ésotérique, il avait "touché le Sceau de Salomon avec sa main gauche" : c'est-à-dire qu'il était retombé dans la sombre matière à cause de l'usage inadéquat de son énergie sexuelle.

Au début de la vingtaine, il vécut enfin le Maha-Samadhi et fut près de se désincarner au cours de cette suprême extase mystique. Se dépouillant de tous ses corps existentiels de l'être, il se fondit dans le Grand Souffle, comme une goutte d'eau dans l'océan ou une étincelle dans le grand brasier de la vie. Libéré de toute existence individuelle propre, il était la comète, la fleur, l'aigle, le soleil... Il expérimentait l'être et le non-être à la fois. Mais n'ayant pas encore dissous l'Égo, il est soudain saisi de terreur. La peur de l'annihilation totale lui fait perdre le Maha-Samadhi, et il revient aussitôt à son corps matériel. L'annihilation bouddhique est une expérience effrayante, mais fondamentale sur le chemin de la Réalisation. Le jeune apprenti s'immergera deux fois encore dans le Grand Océan, mais devra chaque fois réintégrer brusquement son corps. Il découvre alors que l'Égo est le pire ennemi du Maha-Samadhi. Le Moi, en effet, a une peur terrible de l'anéantissement, de cesser d'exister comme sujet, et cela constitue même le frein le plus important dans le travail de dissolution du Moi, comme notre auteur le découvrira bientôt.

Néanmoins, l'expérience du "Vide illuminateur", en plus de lui démontrer la réalité des mondes supérieurs de la Pure Lumière - dont beaucoup parlent sans même l'avoir vécue -, fouette son enthousiasme et sa volonté d'oeuvrer de toutes ses forces à l'Auto-Réalisation de son être intime. L'immersion dans l'unité de la vie universelle, cette expérience concrète de ce qu'on appelle la Réalité ou la Vérité et qu'aucun mot ne peut décrire, une telle expérience, donc, écrira Samaël Aun Weor, produit à l'intérieur de l'être humain une transformation décisive et en fait un véritable aspirant au Chemin secret : c'est une conversion dans le sens alchimique du terme, c'est-à-dire, un changement de nature radical. Si vacillant et dispersé qu'il était, le néophyte est soudain "illuminé" : il voit le chemin, il comprend le but, la raison d'être de la vie, et même si, après ses expériences mystiques, il retourne dans la grisaille du quotidien, le souvenir de ces expériences est comme un phare qui le guide vers l'objectif ultime.

Celui qui est encore Victor Manuel Gomez ressent alors le besoin impérieux de réaliser dans sa vie la transfiguration de sa nature grossière en la nature parfaite des êtres de lumière qu'il a entrevus dans les plans supérieurs de conscience.

La quête du sentier intérieur

Le Maître Samaël a pressenti dès son enfance sa mission comme Avatar (Messager) des mondes divins à l'aube de l'ère du Verseau. Après avoir vécu le Maha-Samadhi, cette mission lui apparut plus clairement et le renforça dans sa détermination à atteindre la "libération", pour le bien de "l'humanité souffrante", pour laquelle il doit ouvrir la porte des Grands Mystères initiatiques et lever le voile du Sanctuaire. C'est donc avec une ardeur redoublée qu'il approfondit sa recherche des causes de la déchéance humaine actuelle, et surtout, des clefs concrètes grâce auxquelles nous pouvons accomplir notre rédemption, c'est-à-dire, nous régénérer et réaliser notre nature divine.

La connaissance théorique de ces causes et des mystères de la vie et de la mort ne l'intéresse pas. Le jeune aspirant veut "toucher, voir et entendre ce dont parlent les religions" et dont elles font bien souvent un objet de croyance aveugle. Il veut surtout connaître par expérience propre les lois et mécanismes qui régissent le comportement et l'existence des "humanoïdes". Il veut découvrir les processus cachés, les ressorts secrets qui régissent la conduite de ces "mammifères intellectuels" ou "animaux rationnels", comme il appellera aussi les humains à cause de leur inconscience chronique et de leur totale ignorance des véritables enjeux de l'existence.

Pour entreprendre une transformation spirituelle effective, nous devons savoir en effet qui nous sommes vraiment, inventorier "ce que nous avons en trop et ce qui nous manque", comprendre où nous en sommes réellement dans l'échelle de la vie, car nous ne pouvons partir que du point précis où nous nous trouvons, d'où l'importance capitale de l'auto-observation et de l'auto-analyse lucide, sans complaisance d'aucune sorte. Or, la très grande majorité des humanoïdes n'ont aucune idée de ce qu'ils sont vraiment, de leur état psychique réel, de leur "niveau de conscience" dans l'échelle de la vie, désirant entreprendre le processus de la Réalisation de l'être à partir d'une idée abstraite et fantaisiste d'eux-mêmes, à partir de ce qu'ils s'imaginent être ou de ce qu'ils voudraient être. C'est pourquoi la plupart échouent lamentablement, sont désillusionnés et remplis d'amertume à l'égard d'un "travail" intérieur qui les a conduits en fait à une impasse... Ils n'ont pas compris que la connaissance de soi est le fondement de toute réalisation spirituelle : "Connais-toi toi-même, répétait Socrate, et tu connaîtras l'Univers et les dieux !"

Bref, si la Réalisation semble presque inaccessible, c'est parce que nous sommes littéralement emprisonnés dans des camisoles de force psychologiques et intellectuelles et qu'ainsi, nous sommes coupés de tout contact avec la Réalité. Et, qui plus est, l'aliénation et le vide existentiel de l'humanité sont systématiquement encouragés par la société - parce que rentables au niveau économique et politique - et même par les sectes et religions. Quelle société, quelle religion, en effet, est intéressée à la Réalisation de ses membres, à ce qu'ils s'émancipent de son contrôle ? La véritable autonomie est pénalisée, la liberté étouffée. Il ne reste d'autre recours que la rébellion - une rébellion intelligente, psychologique...

Au fil de ses expériences intérieures, de ses lectures et prises de conscience, Samaël Aun Weor découvrira en outre que la nature elle-même n'est pas intéressée à la Réalisation humaine. Pire, elle se déchaîne contre celui qui ose la braver en empruntant le Sentier initiatique. Car chaque organisme vivant - plante, animal ou être humain - est en quelque sorte une machine dont le rôle est de capter les énergies cosmiques et de les retransmettre à la Terre. C'est pour cette raison que la Terre a créé la vie qui la recouvre. Nous délivrant de l'influence terrestre, la Réalisation - l'oeuvre du Soleil - est donc contre-nature, c'est une véritable révolution "contre tout et contre tous". C'est là le sens de ces paroles évangéliques : "Le ciel doit être pris d'assaut : les courageux l'ont pris". Le Christ lui-même était un révolutionnaire qui enseignait le "chemin très étroit" de la transformation radicale, que très peu de gens empruntent : "Des mille qui m'écoutent, un seul me sut, disait-il. Des mille qui me suivent, un seul est mien..."

C'est Gurdjieff et son disciple Ouspensky qui procureront au Maître Samaël le vocabulaire et les concepts intellectuels qui lui permettront de formuler cette notion capitale que tous ceux qui aspirent au Grand-oeuvre doivent absolument comprendre.

De même reprendra-t-il de Krumm-Heller la notion du grand arcane (qui signifie "grand secret") de la Magie sexuelle, qu'il avait connue notamment dans l'antique Égypte et dont il s'était "ressouvenu" au cours de ses expériences astrales et de ses investigations dans ses existences antérieures. Poursuivant ses recherches sur cette question centrale qui deviendra la clef de voûte de sa sotériologie, il en découvrira le modus operandi dans le Tantrisme tibétain, dans le Maïthuna Yoga, dans l'Alchimie chinoise et médiévale, dans l'art et les mythes des Mayas, Aztèques et Égyptiens, etc.

Bien qu'il ait rejeté, avons-nous dit, la prison des connaissances intellectuelles et les préjugés sclérosants de la science matérialiste, Samaël Aun Weor n'en affirme pas moins que "le pire ennemi, c'est l'ignorance", prônant la nécessité d'une "puissante culture intellectuelle". "Le triple chemin de la Science, de la Philosophie et de la Mystique cosmique révolutionnaire nous conduit aux régions ineffables de la Grande Lumière", écrit-il dans ses Notions fondamentales d'Endocrinologie et de Criminologie, ajoutant : "Lorsque la science occidentale et la science orientale s'uniront, l'homme disposera alors d'une véritable culture intérieure, intégrale, libre de tout matérialisme sectaire... Les deux approches se complètent harmonieusement et nous donneront dans le futur une nouvelle culture et une nouvelle civilisation hautement mystique et supérieurement technique et scientifique".

Et parallèlement à son travail intérieur très intense, jamais il ne cessera d'étudier alchimistes et traités scientifiques, le Livre des Morts égyptien et la Divine Comédie de Dante ou les oeuvres philosophiques de Kant, les mystiques persans et les textes gnostiques des premiers siècles de notre ère, etc. Car il doit "documenter" ses enseignements, trouver les mots, les formules capables d'habiller adéquatement les concepts transcendants qu'il lui faut transmettre, ce qui n'est pas facile, son message ne relevant pas fondamentalement de l'intellect rationnel, mais de la "logique du coeur", de la Science supérieure de l'être.

C'est en ces termes qu'il explique, dans une entrevue accordée à J.L. Lora Morales, la difficulté de traduire cette Sagesse qu'il reçoit de l'Esprit divin au cours de ses expériences extatiques dans les plans supérieurs : "La chose la plus difficile pour moi consiste à adapter à l'atmosphère culturelle contemporaine l'information que je rapporte des mondes supérieurs. Il me faut par conséquent documenter l'enseignement et je dois lire un grand nombre d'ouvrages pour pouvoir traduire dans le langage et les notions d'aujourd'hui ce que je reçois des autres plans de conscience..."

Le génie de Samaël Aun Weor, c'est d'avoir fondu cet immense savoir en une doctrine cohérente et pratique, dans un langage simple, direct et efficace. Sa propre expérience lui a servi de guide, de fil conducteur. Et cette expérience, conjuguée avec les enseignements reçus des Maîtres vivant dans les plans transcendantaux, lui a évité de se perdre dans le dédale amer des théories.

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