Le Cinquième Évangile
      Ses livres
 TR14 Le départ

Dans les jours qui suivirent, je préparai lentement mon retour, fis mes bagages et, le jour du départ, le Maître lui-même me reconduisit en automobile à l'Aéroport International de Mexico. Il était près de cinq heures du matin quand nous avons quitté la maison. Il faisait froid. Durant le trajet, je pensais à ce Grand Hiérarque qui s'occupait de moi comme si j'étais un grand personnage. Grande est l'humilité d'un Homme véritable, sans Ego et libre de tout préjugé !, me disais-je. Et je l'observais conduire avec une assurance étonnante.

« Notre maison est ta maison, me dit le Maître, tu pourras revenir quand tu voudras et tu pourras rester tout le temps que tu le désireras ; nous pourrons alors entrer dans d'autres aspects plus internes de l'enseignement.

N'oublie surtout pas que l'essentiel pour la libération absolue c'est la chasteté absolue : sans chasteté, il n'y a pas de Réalisation. Il n'y a pas d'autre chemin. Il n'y a qu'un seul et unique chemin qui conduise à la Réalisation, c'est celui de la chasteté absolue et nul autre, compris ? ».

A l'aéroport, le Maître m'aida à transporter mes bagages et m'accompagna dans toutes les démarches habituelles, au guichet de la compagnie d'aviation, à l'immigration, attendant patiemment avec moi dans les longues filées qui s'alignaient devant les comptoirs. Puis nous sommes allés nous asseoir dans la salle d'attente. Je ressentais un peu d'angoisse à la pensée de devoir bientôt prendre congé du plus grand homme du vingtième siècle, qui vit de façon anonyme au milieu des animaux intellectuels, livrant à cette humanité dégénérée et corrompue les clés divines de la Gnose éternelle.

« Attention, s'il vous plaît, les passagers à destination du Guatemala, San Salvador, etc., prière de vous présenter à la porte une telle ». Je me levai, le Maître me serra contre lui, j'avais un nœud dans la gorge qui m'empêchait de prononcer un mot, tellement mon émotion était grande dans cette étreinte sublime où se manifestait l'amour mutuel du Maître et du disciple. Par cette étreinte, le Maître promettait de m'aider intérieurement, de m'accorder en toute occasion le soutien de sa Sagesse, de sa force et de son pouvoir, et je lui jurais, à mon tour, obéissance et loyauté jusqu'à la mort.

Je ne trouvai pas de mots pour exprimer au Maître ma gratitude pour la lumière spirituelle qu'il m'avait donnée, pour l'attention qu'il m'avait prodiguée, à moi, pauvre ver de terre qui ne suis pas digne de lever les yeux sur le visage du Grand Maître plein de lumière et de Sagesse, le visage du Verbe incarné de la Divinité.

Dans notre étreinte silencieuse, je lui ai tout dit, dans le langage du cœur qui aime son Maître et le considère comme le Soleil qui éclaire son chemin. Puis j'ai saisi mes valises et suis sorti, toujours sans dire un mot. Une fois dans l'avion, j'ai senti le poids de la solitude. Une phase de ma vie venait de se terminer.

L'avion décolla et prit rapidement de l'altitude. Nous passâmes près du glacier de la « Femme endormie ». Il faisait du soleil, il n'y avait pas un nuage dans le ciel. Mais je n'arrivais pas à me départir de ma nostalgie. Je revoyais les trente-neuf jours passés auprès du Dieu vivant qui avait démontré à mon égard tant de tendresse et d'amour. Et le bruit des turboréacteurs m'apportait des voix mystérieuses, j'entendais la Maîtresse Litelantes, et la voix sonore de la belle Hypathia, et une autre voix qui me disait : « C'est ta maison, tu peux revenir quand tu voudras ». Je revoyais le château de Chapultepec et j'entendais les mariachis jouer El son de la Negra. Et par-dessus tout, la voix énergique du Maître prodiguant ses enseignements, m'entretenant des Mystères de la Vie et de la Mort.

Ma seule consolation, c'était le projet de transcrire pour l'humanité ces enseignements transcendantaux que m'avait donnés l'Avatar. Quand donc pourrai-je retourner à Mexico ?, soupirai-je.

Je me trouvais dans une espèce de torpeur que secoua notre première escale au Guatemala. Je dus accepter la triste réalité : le Maître, avec tout son amour fraternel pour l'humanité souffrante, était déjà loin derrière et moi j'étais en route vers un pays lointain, je ne devais pas me soucier de cette alternance de joies et de souffrances, de satisfactions et de déceptions, qui forme le tissu de la vie. Une nouvelle étape commençait pour moi et, imprégné de l'amour et de la sagesse du Génie de la Force martienne, je devais affronter mon destin. Les images et les voix s'estompaient déjà, s'effaçaient, et j'avais plus que jamais la vive sensation que la vie est un film avec une infinité d'acteurs sur de multiples scènes, qui défilent en direction du passé.

A mon arrivée à San Salvador, je fus reçu, à l'aéroport, par ce grand paladin du mouvement gnostique qu'est le Maître Joaquim Amortegui, c'est-à-dire, le Maître Rabolu ; ce Missionnaire International avait parcouru inlassablement pays et continents pour apporter à l'humanité souffrante le Message du Grand Avatar du Verseau. Ce Maître a pris la Voie Directe qui mène à la conquête de l'Immortalité, il a pris l'amer « chemin des épines » qui conduit à l'Absolu.

Il m'accueillit avec des paroles simples et énergiques et veilla à ce que l'on me donne un gîte pour la durée du Congrès Gnostique.

Le Maître Rabolu est un « Géant » de l'Espace Abstrait multidimensionnel et nous nous inclinons avec respect et obéissance devant lui, en signe de notre soumission à l'ordre hiérarchique spirituel.

Puis je partis en mission pour le Guatemala et le Honduras, comme me l'avait demandé le Vénérable Maître Samaël Aun Weor. Durant cette mission, il m'arriva une chose entièrement nouvelle : la première fois que, depuis mon voyage au Mexique, j'eus à donner une conférence radiodiffusée à travers le pays, je ressentis une assurance extraordinaire, que je n'avais jamais connue auparavant, et mes paroles sortaient avec une force entraînante, convaincante et formidable, je me sentais comme un lion dans la forêt, je percevais intuitivement la force du Grand Avatar, je ressentais profondément ses effluves spirituelles. Ainsi s'accomplissait la promesse du Maître : « Nous t'aiderons intérieurement, m'avait-il dit, mon Etre Réel t'assistera chaque fois que tu en auras besoin ». Je sentais cette force, et celle-ci m'accompagne toujours et me donne de l'ardeur au travail dans le Grand-Œuvre du Père et dans le sacrifice pour l'humanité.

Nous sommes heureux aujourd'hui d'offrir cette œuvre à nos frères qui aspirent à se libérer de la douleur, de l'ignorance et de l'esclavage psychologique, et qui cherchent avec ferveur et sincérité la voie de la Révolution de la Conscience, le chemin de l'Auto-Réalisation intégrale de l'Etre. L'important, c'est d'être sincère avec soi-même et avec l'enseignement gnostique, et de mettre en pratique cet enseignement, de le vivre à chaque instant de notre vie.

Je voudrais apporter une dernière précision que je considère capitale, spécialement pour les gens qui n'appartiennent pas à l'Association Gnostique et qui pourraient nous taxer d'adorateurs de la personnalité, comme l'a fait une fois un pauvre animal intellectuel, de qui nous déplorons la pauvreté spirituelle et l'ignorance intellectuelle.

Nous ne rendons pas un culte et nous n'adorons pas la personnalité du Maître, mais le Maître lui-même, ce qui est très différent. L'animal intellectuel commun et ordinaire a une lourde personnalité à laquelle rendent hommage les autres animaux intellectuels. Mais dans le cas d'un Maître sans Ego, sans la vieille personnalité, « bien mort » psychologiquement, il n'y a plus personne à adorer matériellement, il y a seulement le Dieu Interne pleinement incarné.

C'est ce Dieu Interne que nous adorons, ce Dieu vivant appelé Samaël Aun Weor, ce Grand Maître incarné ici-bas, sur Terre, mais nous n'adorons pas la personnalité comme le fait l'humanoïde rationnel qui ne connaît rien de toutes ces choses, lesquelles relèvent de la Sagesse de l'Esprit divin et non des connaissances de l'intellect.

Dans le cas du Maître Samaël, la personnalité n'existe plus ; l'Ego, la légion de diables, a été désintégrée. Le corps physique n'est que le véhicule qu'utilise le Dieu Interne pour fonctionner dans le monde tridimensionnel ; ce que nous aimons et adorons, ce ne peut donc être que le Dieu vivant qu'est le Grand Maître Samaël Aun Weor.

La confusion et l'erreur de la personne qui nous a critiqué vient de ce qu'elle jugeait à partir de ses critères d'humanoïde enfermé dans la prison de la personnalité égoïque. Cette précision nous a paru importante pour éviter toute mauvaise interprétation.

Avec ce livre, nous croyons avoir apporté à l'humanité quelque chose d'utile, qui ne soit pas de la théorie ni une simple critique du bon et du mauvais de notre monde, car tout cela c'est un disque rayé !, nous apportons quelque chose de neuf, de vraiment constructif et révolutionnaire, en accord avec la Loi Cosmique.

Vous tous qui cherchez un soulagement à vos tourments physiques et spirituels, étudiez ce livre, pratiquez les enseignements de la Gnose et accomplissez-vous. Ne suivez pas des hommes mais votre Dieu intérieur qui est au plus profond de votre cœur, il est votre Guide, votre Maître, votre Guru, votre Père divin, il vous guidera sur le droit chemin si vous obéissez à ses commandements et accomplissez sa Volonté, c'est-à-dire, si vous travaillez sérieusement dans les trois facteurs de la Révolution de la Conscience : la Mort, la Naissance et le Sacrifice.

Nous n'aspirons pas aux honneurs de ce monde, nous n'attendons pas des éloges et ne nous soucions pas des blâmes. Tout ce que nous espérons, c'est que notre livre soit agréable à Dieu et que les Vénérables Maîtres de la Loge Blanche, pour laquelle nous travaillons, daignent approuver notre labeur.
Bibliographie Index