Le Cinquième Évangile
Mots clés : Ame ; Cristallisation ; Didactique ; Dissolution ; Ego
 Didactique pour l'Annihilation Bouddhique (Didactique pour la Dissolution de l'Ego)
Samaël Aun Weor
Conférence 039 intitulée "DIDÁCTICA PARA LA ANIQUILACIÓN BUDISTA"
Didactique pour l'Annihilation Bouddhique (Didactique pour la Dissolution de l'Ego)

L'objectif de ces pratiques, c'est d'arriver à CRISTALLISER L'ÂME en nous. Qu'entend-on par « Âme » ? Par « Âme », on entend cet ensemble de corps, d'attributs, de pouvoirs, de vertus, de qualités, etc., qui sont sous-jacents dans l'Être.

Les Evangiles disent : « En patience, vous posséderez votre Âme ».

Actuellement, nous ne possédons pas notre Âme, mais c'est plutôt l'Âme qui nous possède. Nous sommes une lourde charge pour ce qu'on appelle l'Âme, un fardeau réellement écrasant.

Arriver à posséder l'Âme est une aspiration ; être maîtres de notre propre Âme est formidable. Encore plus, le CORPS PHYSIQUE lui-même doit arriver à SE TRANSFORMER EN ÂME.

Celui qui possède son Âme dispose de pouvoirs extraordinaires. Ceux qui sont arrivés à cristalliser l'Âme se sont convertis, pour cette raison, en créatures absolument différentes. Et c'est écrit, en témoignage, dans les Livres Sacrés de toutes les religions du monde.

Mais, nous savons bien que « Si l'eau ne bout pas à cent degrés », ce qui doit se cristalliser ne se cristallise pas et ce qui doit se désintégrer ne se désintègre pas. C'est pourquoi, dans tous les cas, il est nécessaire que « l'eau bouille à cent degrés ». Il est évident que si nous ne passons pas par de grandes CRISES ÉMOTIONNELLES, nous ne pourrons pas non plus parvenir à cristalliser l'Âme. Pour la dissolution radicale de n'importe quel agrégat psychique inhumain, il est, sans aucun doute, nécessaire de passer par de très graves crises émotionnelles.

J'ai connu des gens extraordinaires vraiment capables de traverser de telles crises. Il me vient en mémoire le cas d'une soeur gnostique du Siège Patriarcal du Mexique qui passa par d'épouvantables tribulations, par d'horribles crises morales, au souvenir des graves erreurs de ses vies antérieures. Des gens comme cela, avec cette formidable capacité de remords, des personnes comme cela, avec la capacité de passer par de si graves crises émotionnelles, peuvent évidemment cristalliser l'Âme. Et ce qui nous intéresse, nous autres, c'est précisément cela : la Cristallisation de tous les Principes Animiques, en nous-mêmes, ici et maintenant.

En Orient, il y a des instructeurs qui, malheureusement, n'ont pas éliminé tout cet ensemble d'éléments indésirables qu'ils portent dans leur psyché. Il n'est pas superflu de vous dire, pour votre information, que ces éléments dont j'ai parlés, on les appelle, au Tibet : « agrégats psychiques ». En réalité, ces agrégats sont les Mois eux-mêmes qui personnifient nos erreurs.

Quand l'un de ces instructeurs (qui n'a pas encore éliminé les agrégats psychiques) a, à sa charge, un groupe de « Lanus » ou disciples, incontestablement, ceux-ci doivent avoir une grande patience pour supporter toute la journée les lourdeurs, les rusticités de cet instructeur. Les « Lanus » ou disciples (ou chelas comme on dit souvent au Tibet) savent bien que ces agrégats psychiques passent en procession continue par la personnalité de l'instructeur, mais qu'à la fin il y aura un moment où la procession devra se terminer et alors le Maître pourra s'exprimer pour donner l'Enseignement.

Voilà la causa causorum pour laquelle les disciples d'un de ces instructeurs qui n'a pas encore éliminé l'Ego, ont un maximum de patience multipliée jusqu'à l'infini.

Les « chelas » de ce type doivent attendre, attendre et attendre qu'à un moment donné le Maître prenne enfin possession de son véhicule et leur donne les Enseignements.

Des Enseignements acquis à quel prix ? Il n'y a rien d'agréable à supporter toute la journée les insultes de l'instructeur, à être victimes de toutes ses lourdeurs. Mais, finalement arrive le Maître et c'est ce qui importe...

En effet, il s'agit de Bodhisattvas tombés ; ceux-ci n'ont pas dissous l'Ego. Mais, étant donné que ce sont des Bodhisattvas, il faut les supporter jusqu'à ce qu'arrive le Maître et qu'il donne l'Enseignement. Ainsi pensent tous ces « Lanus » ou chelas tibétains.

Pour continuer cet exposé philosophique, nous dirons que chaque agrégat psychique est comme une personne à l'intérieur de nous. Il n'y a pas de doute que ces agrégats possèdent TROIS CERVEAUX : l'Intellectuel, l'Émotionnel et le Moteur-Instinctif-Sexuel ; c'est-à-dire que chaque Moi, ou agrégat (ce qui est la même chose, entre parenthèses) est une personne complète. Chaque Moi, chaque agrégat a son propre jugement individuel ; il a ses idées, ses concepts, ses désirs ; il réalise des actes déterminés, etc. Chaque agrégat jouit (pour certaines choses) d'une certaine autonomie.

En regardant les choses sous cet angle, en les étudiant à fond, nous en arrivons à la conclusion logique et inévitable qu'à l'intérieur de notre personne habitent beaucoup de personnes. Le plus grave est qu'elles se disputent, qu'elles se battent entre elles pour la suprématie ; chacune veut être le maître, le seigneur.

À quoi ressemble notre MAISON INTÉRIEURE ? Je dirais à une horrible maison où il y aurait beaucoup de serviteurs et où chacun d'eux se sentirait le maître. Il est clair qu'une telle maison, vue à la lumière de ces raisonnements, s'avère, au fond, épouvantable.

Ce qui est curieux, en l'occurrence, ce sont précisément les pensées que se forge chacun de ces « Maîtres de maison ». L'un dit : « Je vais manger, j'ai faim » ; ensuite, un second entre en conflit et dit : « Au diable la nourriture, je vais lire le journal » ; plus tard, surgit un troisième, qui est en conflit et qui, d'une façon irrévocable, affirme : « Je ne vais ni manger ni lire, je vais aller chez mon ami Untel ». Une fois toutes ces paroles incongrues prononcées, la personnalité humaine (mue par ce ressort intime) abandonne donc le foyer pour s'en aller dans la rue.

Si nous pouvions nous voir de la tête aux pieds, tels que nous sommes, devant un miroir, je peux vous assurer que nous deviendrions totalement fous. Nous sommes tous REMPLIS D'HORRIPILANTES CONTRADICTIONS. Cela nous est néfaste. Nous n'avons pas vraiment d'existence réelle.

À la naissance, nous sommes beaux. Pourquoi ? Parce que nous disposons tous de 3% d'ESSENCE LIBRE (comme je l'ai dit dans mon oeuvre intitulée : « La Psychologie Révolutionnaire »). Les 97% qui restent sont embouteillés dans la multiplicité de l'Ego. Ce qu'il reste d'élément libre imprègne l'oeuf fécondé et surgit à l'existence, se réincorpore de nouveau.

Ainsi le nouveau-né possède précisément ces 3% de Conscience libre, qui ne sont enfermés dans aucun Ego. Le pourcentage d'Essence manifeste chez l'enfant est AUTO-CONSCIENT.

Comment un nouveau-né voit-il les adultes : ses parents, ses frères et ses proches ? De la même façon que vous voyez un drogué ; comme ça et pas autrement. Mais, regardez comment les adultes se sentent remplis d'autorité pour éduquer l'enfant (ils croient qu'ils peuvent l'éduquer). L'enfant, de son côté, se sent mal, comme un vrai martyr, victime de ces « drogués » qui veulent l'éduquer. Lui les voit sous son propre angle : il est éveillé, il perçoit les agrégats psychiques de ses géniteurs, de ses proches, de ses frères. En général, il perçoit aussi ses propres agrégats qui entrent et sortent de l'enceinte, qui tournent autour du berceau, etc.

Parfois, les visions sont tellement épouvantables que l'enfant ne peut rien faire d'autre que de pleurer, terrorisé. Les géniteurs, les parents ne comprennent pas les comportements de l'enfant. Parfois, ils ont recours au médecin. Dans le pire des cas, ils partent à la recherche de spirites pour voir s'il y aurait par là un spirite ou un médium de mauvais augure, qui parvienne à régler le problème. Voilà dans quel état insolite vit l'humanité endormie.

En tout cas, le pauvre enfant est victime de toutes les folies des adultes. Lui, avec patience, il ne lui reste qu'à supporter le fouet des bourreaux. C'est la crue réalité des faits.

Plus tard, quand la personnalité humaine est vraiment formée, commencent à entrer (dans le corps de l'enfant) tous ces agrégats psychiques inhumains qui lui appartiennent. Alors, on note des changements dans l'enfant : il devient « grognon », fatigant, colérique, jaloux, etc. Et tant d'autres choses encore. C'est lamentable, n'est-ce pas ? Mais, c'est ainsi.

Et, finalement, lorsque celui qui était un enfant est devenu un adulte, les choses changent : alors, ce n'est plus l'enfant joueur, auto-conscient, d'autrefois, non. C'est maintenant le fripon du bar, le marchand, le luxurieux, l'homme jaloux, etc., et, à la fin, il est devenu ce que l'enfant regardait avec horreur.

Il est clair que l'enfant était horrifié en se voyant adulte ; maintenant, l'enfant est devenu adulte et le pire, en l'occurrence, c'est que sa CONSCIENCE S'EST ENDORMIE, il n'est plus capable de se regarder lui-même avec horreur.

En réalité, mes frères, il est vrai que chacun des agrégats psychiques qui surgit en nous a des compromis déterminés. Nous pourrions dire, sans aucune exagération, que le voleur, par exemple, porte en lui-même une caverne de voleurs, chacun d'eux ayant des compromis différents, à des jours, à des heures et dans des lieux différents ; le fornicateur qui ne peut se racheter porte à l'intérieur de lui (et c'est le comble des combles) une maison de rendez-vous ; l'homicide porte, dans sa psyché, un « club d'assassins », (il est clair que chacun d'entre eux, dans le fond, a ses compromis) ; le marchand porte, à l'intérieur de lui, une place de marché et ainsi de suite...

Mais, comment se tisse et se détisse notre propre destin ? Gurdjieff a beaucoup parlé de la LOI DE RÉCURRENCE. Ouspensky, Collins, Nicoll, etc., ont commenté ces affirmations. Mais nous, sur le terrain de l'investigation, nous sommes allés plus loin. Nous connaissons à fond la mécanique vivante de la Loi de Récurrence et c'est très important.

Si un individu, par exemple, dans une existence antérieure, a été, disons, adultère (s'il a laissé sa femme pour une autre), il est clair qu'en renaissant, il ramène dans sa psyché le Moi de l'adultère, celui-là même qui a commis le délit. Celui-là ne pourra pas s'exprimer dans les premières années de l'enfance, impossible !

Car si cet événement a eu lieu à l'âge de 30 ans, par exemple, il est indubitable que le Moi de l'adultère attendra au fond de la psyché (dans le terrain infrahumain, dans les sphères subjectives) qu'arrive l'âge des fameux 30 ans. Lorsque cet âge arrivera, ce Moi resurgira avec une grande force, il s'emparera de l'Intellect, du Centre Émotionnel et du Centre Instinctif-Moteur-Sexuel de la machine pour aller chercher la dame de ses rêves...

Auparavant, il se sera sûrement mis en contact télépathique avec l'Ego de cette dame ; peut-être même se seront-ils donné rendez-vous dans un lieu quelconque (peut-être dans un parc de la ville ou dans une fête). Et il est évident qu'après arrive de nouveau la rencontre. Mais, ce qui est intéressant, c'est de voir comment cet Ego submergé peut remuer l'Intellect, mouvoir les centres Émotionnel et Moteur de la Machine et emmener la Machine précisément au lieu où il doit rencontrer la dame de ses rêves.

Mais, inévitablement, le même processus se réalisera en elle et la scène se répétera une autre fois telle qu'elle s'est déjà produite.

Supposons qu'un homme se soit battu dans un bar, dans une existence précédente, avec un autre homme pour tel ou tel motif peut-être insignifiant. Croyez-vous que ce Moi va disparaître du fait que son corps physique a cessé d'exister ? Eh bien non ! Il continuera simplement dans la dimension inconnue.

Mais, quand renaîtra l'Ego, quand il retournera, quand il reviendra prendre un nouveau corps, arrivera le moment où il pourra entrer en activité ; il attendra l'âge où les faits se sont produits dans l'existence précédente. Si c'est arrivé à 25 ans, il attendra ces fameux 25 ans et restera (entre-temps) au fond de la psyché. Et quand arrivera le moment, évidemment, il s'emparera des Centres de la Machine pour répéter la « prouesse ».

Auparavant, il se sera mis en contact télépathique avec l'autre individu et ils se seront donné rendez-vous peut-être dans un autre bar. Là, en se regardant, ils se reconnaîtront à leurs visages, se blesseront mutuellement par la parole et le fait se répétera...

Vous voyez, donc, comment se réalisent différents compromis en dessous de notre seuil de conscience et de notre capacité de raisonnement. C'est ainsi que travaille la Loi de Récurrence ; voilà la mécanique de cette Loi.

Il est clair qu'en regardant les choses de cette manière, nous n'avons pas vraiment ce que nous pourrions appeler la « LIBERTÉ TOTALE », le « LIBRE ARBITRE » (La marge de libre arbitre que nous avons est très petite). Imaginez un violon dans son étui. La petite marge qu'il peut y avoir entre le violon et l'étui, quasi minime, nous donnera une idée de la petite marge de liberté que nous possédons.

En réalité, nous sommes vraiment soumis à la mécanique de la Loi de Récurrence et, certes, ceci est lamentable...

Un homme est ce qu'est sa vie. Si un homme ne travaille pas sa propre vie, il est en train de perdre misérablement son temps. De quelle façon pourrons-nous NOUS LIBÉRER de la Loi de Récurrence ? Eh bien, EN TRAVAILLANT NOTRE PROPRE VIE.

Incontestablement, notre propre vie est composée de comédies, de drames et de tragédies. Les comédies sont pour les comiques, les drames pour les personnes normales, communes et ordinaires, et les tragédies pour les pervers...

Dans les mystères d'antan, on n'acceptait aucun tragédien, on savait que celui-ci était puni par les Dieux et, évidemment, le gardien le rejetait avec la pointe de l'épée...

Que nous ayons besoin de DISSOUDRE LES « MOIS » ? C'est logique ! Ce sont les « acteurs » des comédies, des drames et des tragédies. Pourrait-il, par hasard, y avoir une comédie sans comédiens ? Pourrait-il exister un drame sans acteurs ? Croyez-vous que pourrait se développer, sur une scène du monde, une tragédie sans tragédiens, sans acteurs ? Il est évident que non, n'est-ce pas ?

Alors, si nous voulons changer notre propre vie, que devons-nous faire ? Il ne reste aucun autre remède que de dissoudre les « acteurs » des comédies, des drames et des tragédies.

Et qui sont ces « acteurs » ? Où et pourquoi vivent-ils ? Je vous dis, en vérité, que ces « acteurs » appartiennent au temps. En réalité, chacun de ces « acteurs » vient des temps anciens.

Si nous disons que « Le Moi est un livre à plusieurs tomes », nous affirmons une grande vérité ; de même, si nous affirmons que « L'Ego vient de beaucoup d'hiers », c'est certain. Alors, l'EGO EST TEMPS ; les Mois personnifient le temps : ce sont nos propres défauts, nos propres erreurs contenus dans l'horloge du temps ; ils sont la poussière des siècles au fond même de notre psyché.

Quand on connaît la didactique précise pour la dissolution de ces éléments indésirables que nous portons en nous, on obtient d'insolites progrès. Il est indispensable, urgent, de connaître, sans délai, avec exactitude, la didactique. C'est seulement ainsi que peut se faire la désintégration de ces éléments indésirables qui se trouvent en nous.

Un jour, naquit un Initié dans l'Atlantide. Cet homme évolua dans un délicieux foyer, où ne régnaient que l'harmonie, l'amitié, la sagesse, la richesse, la perfection, l'amour. Mais, arriva le moment où cet homme, par moyen de diverses techniques et disciplines du mental, parvint à l'auto-découverte. Alors, il se rendit compte, avec horreur, qu'il avait en lui des éléments abominables. Il comprit qu'il avait besoin d'un « gymnase spécial », d'un GYMNASE PSYCHOLOGIQUE et, bien sûr, dans une ambiance aussi parfaite, ce « gymnase » n'existait pas.

Il ne lui resta pas d'autre solution que d'abandonner la maison de ses parents et de s'installer dans les faubourgs d'une ville atlante. (Il se créa lui-même le Gymnase Psychologique, un « gymnase » qui lui permit l'auto-découverte de ses propres défauts). Il désintégra, bien sûr, ses agrégats psychiques et se libéra.

Il est vrai, mes chers frères, que les pires adversités nous offrent les meilleures opportunités. Il m'arrive constamment des lettres de nombreux petits frères du Mouvement Gnostique International ; les uns se plaignent de leur famille, de leur papa, de leur maman, de leurs petits frères ; d'autres protestent contre leur femme, contre leurs enfants ; celles-là parlent avec horreur de leur mari, etc., et ils demandent, naturellement, un baume pour consoler leur coeur endolori.

Jusqu'à maintenant, parmi toutes ces lettres, je n'en ai pas vu une seule venant de quelqu'un qui soit content de vivre ces situations aussi adverses. Tous protestent et c'est regrettable. Ils ne veulent pas de Gymnase Psychologique ; au contraire, ils veulent le fuir. Et moi (comme instructeur), je ne peux ressentir rien moins que de la douleur ; je me dis : « Pauvres gens, ils ne savent pas profiter du gymnase psychologique, ils veulent un paradis ; ils ne veulent pas comprendre que les adversités sont nécessaires ; ils ne veulent pas tirer profit des pires opportunités ; en vérité, ils ne désirent pas s'auto-découvrir ».

Quand on veut s'auto-connaître, on a besoin, évidemment, de RUDES GYMNASES. Parce que c'est dans ces GYMNASES DE DOULEUR que les défauts que nous portons en nous et qui sont cachés affleurent inévitablement. Un défaut découvert lors de telles situations doit être travaillé profondément et dans tous les niveaux du mental. En réalité, quand on a vraiment compris telle ou telle erreur de type psychologique, on est prêt pour la désintégration.

Quant aux célibataires, étant donné qu'ils ne possèdent pas de Vase Hermétique, il est évident qu'ils ne pourront pas, non plus, travailler dans la Neuvième Sphère. Mais, par contre, il peuvent, de toutes manières, faire appel au DIEU-MÈRE, à STELLA MARIS (la Vierge de la Mer), à ce feu vivant et philosophal, latent dans toute matière organique et inorganique (en Inde, on l'appelle « Kundalini »).

Si on fait appel à ce type d'Energie, si on concentre son coeur, son mental et ses sentiments les plus profonds sur elle, on sera assisté. Je suis sûr que ce POUVOIR IGNÉ pourra RÉDUIRE EN CENDRES, en poussière cosmique, l'AGRÉGAT PSYCHIQUE en question.

Maintenant, il convient de savoir que le Pouvoir Serpentin Annulaire qui se développe dans le corps de l'ascète gnostique, multiplie son pouvoir au moyen de la Force Électro-Sexuelle, précisément dans la FORGE DES CYCLOPES.

Pour tous ces motifs, la femme qui a un époux, ou l'homme qui a une prêtresse ou une femme, pourront réellement travailler à fond précisément durant la Copulation Chimique. Alors, il leur suffit seulement d'avoir la concentration requise sur Devi Kundalini. Elle est le Cobra Sacré des anciens mystères et il est clair que, renforcée par le Pouvoir Électrique du Sexe, par l'Électricité Sexuelle transcendante, elle peut vraiment annihiler, pulvériser, réduire en cendres, de façon très rapide, n'importe quel agrégat psychique inhumain que nous aurons préalablement compris.

En tout cas, mes chers frères, il faut avant tout découvrir le défaut que nous allons réduire en poussière. Ce défaut ne pourra pas être découvert si nous n'utilisons pas le sens de l'AUTO-OBSERVATION PSYCHOLOGIQUE.

N'importe quelle situation adverse nous offre de très riches opportunités. Malheureusement, les gens veulent fuir les situations adverses ; ils protestent alors au lieu de dire merci au Père pour de si brillantes occasions. Il y a des Gymnases Psychologiques qui sont durs, très durs, très difficiles (impossibles ou quasi impossibles) ; cependant, PLUS DIFFICILE SERA LE GYMNASE, MIEUX CE SERA POUR L'AUTO-DÉCOUVERTE.

Supposons que nous ayons dû passer par une situation de jalousie. Que quelqu'un, tout-à-coup, trouve son épouse en train de converser tout doucement, tout doucement, avec un autre homme, dans un petit recoin de la maison. Cette situation n'a rien d'agréable, n'est-ce pas ? Mais, elle est magnifique pour l'auto-découverte. Il est possible que, durant les faits, surgisse non seulement de la jalousie, mais aussi probablement de la colère (nous interpellons notre femme), peut-être du dépit ; le Moi de l'amour-propre a pu se sentir blessé, offensé, parce qu'on s'aime trop soi-même. Enfin, que faire ?

Très tranquillement, la nuit, couché dans le lit en décubitus dorsal (c'est-à-dire sur le dos), le corps relaxé, les yeux fermés, en contrôlant le rythme de la respiration, ON DOIT RECONSTRUIRE LA SCÈNE telle qu'elle est arrivée.

Alors, en la visualisant, NOUS OBTIENDRONS DES DONNÉES PSYCHOLOGIQUES ; nous trouverons le Moi de la jalousie comme première cause ; en second, celui de la terrible colère ; en troisième, celui de l'amour-propre blessé mortellement. Une fois découverts, ces trois Mois qui sont entrés en action dans la scène devront être « travaillés » immédiatement ; il faudra les dissoudre. Une fois compris, il ne reste pas d'autre remède que de LES RÉDUIRE EN CENDRES. En tout cas, on commencera à travailler immédiatement DANS LA NEUVIÈME SPHÈRE ou PEUT-ÊTRE SEULS...

Bien sûr que, par rapport à ce que je suis en train de dire, à ce moment-là, personne n'a envie de travailler dans la Neuvième Sphère. On est si offensé que l'unique chose qui conviendrait serait de prendre un bon bain et de se mettre un kilo de savon, pour voir si cela passerait. Mais si, malgré tout, on arrive à avoir suffisamment de maîtrise de soi pour travailler dans la Forge des Cyclopes, c'est d'autant mieux.

Voilà le processus : invoquer, précisément pendant le Coït Chimique, Kundalini Shakti ; la supplier, premièrement, d'éliminer ce monstre écoeurant de la jalousie ; deuxièmement, après avoir travaillé à fond celui de la jalousie, il faut qu'elle continue avec celui de la colère (il faut réfléchir à la colère, non pas à la colère de façon abstraite, mais à cette colère spécifique, à celle que nous avons ressentie pendant cette scène de jalousie) ; il faut SUPPLIER KUNDALINI SHAKTI de réduire en poussière un pareil monstre ; [...] troisièmement, celui de l'amour-propre.

Il est certain que les gens s'aiment trop eux-mêmes. Ce Moi de l'amour-propre est très enraciné dans tout le monde. Si on nous donne de petites tapes sur l'épaule, nous sourions délicieusement. Mais, si on nous dit une petite parole humiliante, nous devenons sérieux et terribles. Ce Moi de l'amour-propre, il faut l'annihiler ; c'est sur ce troisième qu'il faudra appliquer tout le pouvoir de la Divine Shakti.

IL FAUT CONTINUER LE MÊME TRAVAIL LES JOURS SUIVANTS OU LES NUITS SUIVANTES, jusqu'à ce que les trois « collègues » de cette scène si fatale soient annihilés.

Mais, voyez-vous, c'est de la VIE PRATIQUE que nous devons sortir le matériel pour la dissolution de l'Ego. Je vois que les frères ont tendance (car je l'ai entendu maintenant) à s'échapper de la vie pratique ; ils veulent dissoudre l'Ego en fuyant la vie pratique, ce qui est manifestement absurde.

Je me rappelle, quand j'étais dans le travail de la dissolution de l'Ego, qu'une fois, l'un de mes fils commit une erreur absurde. Cette erreur, qui fut celle de renverser une autre personne, un ouvrier, avec sa voiture, me coûta, certes, une certaine somme (un « pot de vin », entre parenthèses, je dus donner un « pot de vin »), environ 2000 pesos pour l'ouvrier blessé et une autre somme pour la police. J'évitai ainsi que ce pauvre garçon n'aille donc en prison.

Mais, l'histoire ne s'arrête pas là. La réalité fut que, lorsque je dus aller régler la dette, ce fils, au lieu de me remercier, protesta avec une certaine violence. Il n'était pas d'accord que je donne 2000 pesos à ce pauvre ouvrier malheureux. Mais, à moi, il me paraissait juste de devoir les lui donner et c'est ce que je fis.

Dans sa protestation, il y eut des paroles qui, bien que n'étant pas de caractère grotesque, furent pour le moins assez ingrates. Je ne sentis pas de colère car je l'avais dissoute, mais une certaine douleur au coeur. Immédiatement, je me mis à méditer pour savoir en quoi consistait cette douleur que j'avais sentie dans le coeur et je pus vérifier clairement la crue réalité d'un Moi de l'amour-propre qui avait été blessé...

Étant donné que j'avais le sens de l'Auto-Observation Psychologique bien développé, il ne me fut pas difficile de percevoir directement un tel Moi (je le trouvai, certes, se baignant, très heureux, dans un patio avec des eaux noires). Immédiatement, je lançai quelques charges d'Electricité Sexuelle Transcendante contre l'infortuné. Je le travaillai pendant quelques jours et, à la fin, il se réduisit peu à peu (jusqu'à prendre la forme d'un enfant), puis, il continua à se réduire jusqu'à devenir de la poussière cosmique...

C'est ainsi que l'on travaille, mes chers frères. Mais, d'où ai-je sorti le matériel pour travailler ? D'un fait concret, clair et définitif. Mais, je vois chez les frères la tendance à s'échapper, à fuir les faits pratiques de la vie et c'est absurde, complètement absurde.

Une autre fois (et j'aime, entre parenthèses, donner des exemples vécus dans le but d'une orientation collective), je fus très affecté, avec une certaine irritabilité, par les paroles de ce fils, qui n'étaient, certes, pas très belles. Je maintins toujours un contrôle sur mon mental et jamais je « n'explosai », jamais je ne déchirai mes vêtements. En vérité, ce fut un triomphe, mais il n'y a pas de doute qu'à l'intérieur de moi, très profondément, ne cessaient de se produire quelques réactions qui n'avaient rien d'agréable.

En les explorant avec le sens de l'Auto-Observation Psychologique, à mon grand étonnement, je découvris un Moi très fourni, très robuste, assez gros assurément, poilu comme un ours, marchant dans le couloir de ma vieille maison seigneuriale. « Ah ! Comme tu étais bien caché, malheureux, lui dis-je ; mais, maintenant, je vais en finir avec toi, tu ne pourras plus rien contre moi, tu es perdu ».

Conclusion : je fis appel à Devi Kundalini Shakti. À mesure que je travaillais, ce monstre perdait peu à peu du volume. Il rapetissait de façon didactique et, à mesure qu'il rapetissait, il s'embellissait aussi. Pour finir, il ressemblait à un enfant très beau et enfin, un jour, la Divine Mère Kundalini lui donna des coups et le décapita.

Ce qui est certain, donc, c'est que, plus tard, il se réduisit en poussière, il ne resta rien de lui. Mais, je m'étais dédié pleinement à en finir avec lui, en travaillant nuit et jour, à chaque heure, à chaque moment, jusqu'à ce qu'il ait cessé d'exister.

Le sens de l'Auto-Observation Psychologique se développe et se développera en chacun de vous, à mesure que vous l'utiliserez (n'oubliez pas qu'un sens qui n'est pas utilisé s'atrophie).

Le jour viendra où votre sens de l'Auto-Observation Psychologique se sera développé de telle manière que vous pourrez percevoir comme moi ces agrégats psychiques indésirables. Plus encore, vous pourrez vous rendre compte du résultat du travail sur de tels agrégats.

Au nom de la Vérité, je dois vous dire que de même qu'il existe une lune dans le firmament, ainsi mes chers frères, il y a aussi en nous une LUNE PSYCHOLOGIQUE.

De même que la lune qui brille dans le firmament a DEUX FACES (celle qui se voit et celle qui ne se voit pas), en nous aussi, la Lune Psychologique a deux aspects : celui qui est visible, à première vue, grâce au sens de l'Auto-Observation Psychologique et celui qui n'est pas visible (l'occulte, le méconnu, l'inconnu). Cependant, ce dernier devient visible quand le sens psychologique s'est développé au maximum.

Je crois que les frères comprennent donc toutes ces choses, je crois qu'ils comprennent peu à peu... Maintenant, vous devez lancer toute votre charge contre les agrégats psychiques de la partie psychique de votre Lune Psychologique. Beaucoup plus tard dans le temps, vous devrez vous lancer, lance en arrêt, contre les éléments indésirables de la Lune Noire (ceux qui, à première vue, ne se voient pas).

Beaucoup de saints sont parvenus à annihiler les agrégats psychiques de la partie visible de leur Lune Psychologique mais, ils ne surent jamais rien des éléments indésirables de l'autre face de leur Lune et, alors qu'ils étaient immergés dans le Nirvana ou dans le Maha-Para-Nirvana, ils ont dû revenir, plus tard, pour continuer leur travail sur la face occulte de leur Lune Psychologique.

En tout cas, qu'il s'agisse de l'aspect purement visible de la Lune Psychologique ou de l'occulte, nous devons trouver les « éléments » pour le travail dans les faits concrets de la vie pratique.

Aussi, ne vous échappez pas, N'ESSAYEZ PAS DE VOUS ÉVADER DE LA VIE RÉELLE. Vous devez être plus pratiques, si vous voulez vraiment désintégrer l'Ego. Au fur et à mesure que vous allez le faire, au fur et à mesure que les agrégats psychiques seront pulvérisés, l'Essence embouteillée dans ceux-ci s'émancipera peu à peu.

Voilà le chemin pour cristalliser en nous ce qui s'appelle « l'Âme ».

Vous devrez tous passer par de grandes crises morales. Ce n'est pas une question purement intellectuelle, non. Il ne s'agit pas d'une simple démagogie, ni de vaines palabres sans substance d'une discussion ambiguë. Non, je répète ce que j'ai déjà dit même si je suis fatigué : « Si l'eau ne bout pas à cent degrés, ce qui doit se cuisiner ne se cuisine pas et ce qui doit se désintégrer ne se désintègre pas ». Donc, si nous ne passons pas par d'épouvantables crises émotionnelles, ces Mois ne se désintégreront pas.

Quand je découvris précisément ce Moi de l'amour-propre qui se tenait bien caché dans les replis les plus profonds de ma psyché, je sentis une grande douleur. Je dus passer par une grande crise émotionnelle (je souffris beaucoup, oui, beaucoup, et je m'en repentis vraiment. Alors j'obtins de Devi Kundalini Shakti qu'elle pulvérise cet élément indésirable).

Et quand je découvris qu'il y avait là un démon très pervers qui ressentait de la colère et qui venait de temps très anciens, je souffris l'indicible ; je passai par d'horribles crises émotionnelles, j'eus honte de moi et j'obtins de Devi Kundalini Shakti qu'elle pulvérise cet élément psychique abominable.

Ainsi, ne vous échappez pas : vous trouverez les éléments indésirables sur le terrain de la vie pratique. Tout ce qu'il faut, c'est être alerte et vigilant, comme la sentinelle en temps de guerre. Nous parlons, oui, nous parlons, mais cette fois-ci que suis-je en train de dire ? Nous devons être vigilants avec nos paroles.

Avons-nous des émotions ? Oui, nous en avons. Quelle sorte d'émotions avons-nous ? Peut-être, sommes-nous émus par un quelconque « tango », ou quand nous écoutons les chansons de Carlos Gardel, par exemple. Quelles sortes d'émotions avons-nous ? Sont-elles bonnes ou mauvaises ? Sont-elles de type supérieur ou simplement de type inférieur ? Sortir d'une fête agité par des émotions inférieures, après avoir dansé quelque chose de simplement profane, qu'est-ce que cela indique ?

C'est ainsi, dans les faits de la vie pratique, que nous devons nous découvrir. Les émotions inférieures accusent, indiquent des Mois émotionnels inférieurs qu'il faut désintégrer. Si nous n'extirpons pas, si nous ne saignons pas (avec le COUTEAU DE l'AUTO-CRITIQUE) les émotions inférieures, il ne sera pas possible que se développe en nous le CENTRE ÉMOTIONNEL SUPÉRIEUR qui est si nécessaire, précisément, pour recevoir les messages qui viennent des Mondes Supérieurs.

C'est donc dans la vie que nous devons nous auto-découvrir. Nous devons être à l'affût de nos propres paroles, de nos propres pensées, de nos propres idées...

Quand, tout à coup, arrive au mental une pensée luxurieuse, une scène morbide, croyez-vous que ça arrive « parce que c'est comme ça » ? Qu'est-ce que cela indique ? Il n'y a pas de doute, que derrière ce cinéma néfaste du mental, derrière cette procession de formes morbides, un Moi de luxure est en activité.

En effet, il y a des Mois de luxure qui s'emparent des « rouleaux » qui se trouvent dans le cerveau, des « rouleaux » de souvenirs, de formes passionnelles qui sont en nous. L'Ego projette le film, projette ces « rouleaux » sur l'écran de l'entendement. Si l'on s'identifie à ces scènes morbides, on fortifie aussi ces Mois.

Alors, si, à un moment donné, nous sommes assaillis par des pensées de cette sorte, il est indispensable d'invoquer la divine Kundalini Shakti, afin qu'avec son Pouvoir Flammigère extraordinaire, elle réduise en poussière un tel Moi.

Si nous ne procédons pas ainsi, si, au contraire, nous nous identifions à lui, si les scènes de luxure nous enchantent, alors, au lieu de se dissoudre, un tel Moi se renforcera énormément.

Chacun de nous a la Conscience embouteillée parmi tous ces « personnages » des différents drames, comédies et tragédies de la vie. Chacun de nous a la Conscience embouteillée parmi les Egos. Alors, réduisons ces Egos en poussière et la Conscience sera libre. Une CONSCIENCE LIBRE est une Conscience illuminée. C'est une Conscience qui peut voir, entendre, toucher et palper les grandes réalités des Mondes Supérieurs ; c'est une Conscience Omnisciente et Divine.

Le jour où vous aurez annihilé l'Ego dans sa totalité, que vous restera-t-il à annihiler ? Les GERMES DE L'EGO. L'Ego mort, il reste les germes qui sont terriblement pernicieux. Ces germes aussi doivent être désintégrés, réduits en cendres.

Il nous faut prendre possession de nous-mêmes si nous voulons êtres Rois et Prêtres de la Nature selon l'Ordre de Melchisédech et nous ne pourrons pas prendre possession de nous-mêmes tant que la Conscience continuera à être embouteillée parmi les divers éléments indésirables de la psyché...

La Conscience qui a pris possession d'elle-même est une Conscience libre. Une Conscience qui a pris possession d'elle-même est admise dans l'Ordre de Melchisédech ; c'est une Conscience omnisciente, illuminée, parfaite, et c'est ce dont nous avons besoin.

Le jour où vous aurez obtenu, disons, une CONSCIENCE ILLUMINÉE, le jour où vous vous serez rendus vraiment libres, ce jour là, vous aurez aussi cristallisé ce qui s'appelle « l'Âme » et vous serez toute « Âme ». Même votre corps physique deviendra une Âme ; vous serez porteurs d'Attributs et de Pouvoirs Cosmiques (de Pouvoirs qui Divinisent).

Je vous ai donc enseigné, aujourd'hui, une DIDACTIQUE PRATIQUE à travers une DIALECTIQUE DÉFINITIVE. Et, en ce moment précis, nous allons entrer en méditation. Mais avant, il est nécessaire de savoir sur quoi nous allons travailler ; dans le cas contraire, ce que nous allons faire n'aurait pas de sens.

Etant donné que vous êtes des personnes qui luttent pour l'Auto-découverte, il est évident que vous devez travailler sur telle ou telle erreur psychologique. Y a-t-il quelqu'un d'entre vous qui ne sait pas encore sur quoi il va travailler ? Est-ce possible qu'il existe, ici, dans ce groupe, un frère qui ne soit pas occupé à désintégrer un défaut ? Si c'est le cas, j'aimerais le connaître ; lequel d'entre vous ?

Disciple. J'en ai quelques-uns sur lesquels je suis en train de travailler. Mais, concrètement, j'aimerais vous demander sur lequel je dois travailler, car cette question me préoccupe. Comme dans la vie pratique, on voit un défaut, puis un autre et un autre, alors on est dans la confusion, car sur lequel doit-on travailler ? Je vous demande la faveur de me dire sur lequel je dois travailler.

Maître. Sur lequel es-tu en train de travailler?

D. J'ai essayé de travailler sur la fornication, la luxure, sur la colère, sur la peur, sur beaucoup, mais alors, c'est la confusion.

M. Mais sur lequel es-tu en train de travailler spécifiquement ? Je vois que tu es un homme judicieux et, par conséquent, il est évident que tu dois avoir déterminé ton travail.

D. J'ai voulu travailler davantage sur la luxure. Mais aussi sur un second.

M. Bon, c'est le « péché capital », tu le sais bien...

D. Alors je me suis trouvé dans la confusion et je voulais qu'il ne reste aucun doute et alors...

M. Celui de la luxure est « capital » et il se travaille pendant toute la vie, car c'est « le péché originel », la racine de tous les défauts. Mais, il faut toujours le travailler en association avec quelques autres. Qu'on travaille la colère, mais aussi la luxure. Qu'on travaille l'envie, mais on continue avec la luxure. Que sorte l'orgueil, mais on continue avec la luxure... Celui-là est « capital ».

D. Doit-on, pendant une même méditation, faire tout ça, du fait qu'on se rappelle de tout ça ?

M. Ce « qu'on se rappelle », je le perçois comme incohérent, vague, imprécis, inodore, insipide, sans substance, incolore. Pensons avec exactitude. Quel défaut as-tu fini par découvrir dans ta vie pratique. Si tu es alerte et vigilant, comme la sentinelle en temps de guerre, tu dois avoir découvert un défaut. Lequel as-tu fini par découvrir ? As-tu vu dans quelle situation, alors, tu t'es mis ? As-tu eu quelque parole de colère ? As-tu eu une impulsion luxurieuse ? Quel a été le dernier défaut que tu aies découvert ? Dans quelle situation te trouvais-tu ? Était-ce dans ta maison, était-ce dans un bar, où étais-tu ? Que t'es-t-il arrivé ? Ou bien es-tu en train de dormir ?

D. J'ai découvert celui de la colère.

M. Un accès de colère... (Bon, j'aime que tu sois sincère, tu sais). C'est bien. Car c'est ce que l'on doit faire : vivre alerte et vigilant, comme la sentinelle en temps de guerre. Où t'es-tu mis en colère ? À quel moment ? Peux-tu reconstruire la situation ? Peux-tu visualiser l'instant où tu as ressenti de la colère ? Peux-tu le faire ? Bon, si tu peux le visualiser, souviens-toi comment la chose s'est passée, car maintenant NOUS ALLONS TRAVAILLER SUR CELA. C'est de FAITS CONCRETS que nous allons partir. Nous n'allons pas partir de faits vagues, incolores, insipides, inodores, sans substance, non ; nous allons partir de faits concrets, clairs et définitifs. Nous allons être pratiques à 100%. Reconstruis, visualise cette scène de colère et c'est là-dessus que tu vas travailler maintenant pendant la méditation. Voyons, mon frère...

D. Maître, qu'arrive-t-il quand on découvre un défaut, par exemple, la colère, qui est en train de nous attaquer et qu'on supplie sa Divine Mère de nous aider à l'éliminer ?

M. Bon, de quelle situation es-tu parti ? Quand cela est-il arrivé ? Dans quelle rue, à quel numéro de maison ? Je veux des faits ; ne viens pas à moi avec des choses vagues !

D. C'est arrivé hier, précisément. J'ai eu une crise de colère, car je voulais aller écouter votre conférence. Mais alors, ce désir que j'avais s'est senti blessé, n'est-ce pas, car mon épouse ne voulait pas y aller. Alors, je me suis mis en colère, mais, en même temps, j'ai supplié ma Mère Divine en accusant ce Moi. Mais, je ne sais pas si je suis arrivé à quelque chose de... ne serait-ce que de lui couper la tête...

M. Bon, la chose est sympathique, tu sais. Nous allons être plus pratiques. Tu t'es mis en colère contre ta pauvre épouse ; mais, est-ce que tu sais vraiment pourquoi tu t'es mis en colère ?

D. Parce qu'elle ne m'a pas laissé aller à la conférence.

M. C'est pour ça... Bon, de sorte qu'il y a eu de la colère, car elle ne t'a pas laissé aller à la conférence. Qu'est-ce qui s'est senti blessé à ce moment-là en toi ?

D. Mon orgueil...

M. Alors, il y a deux défauts : l'un est la colère, l'autre est l'orgueil. C'est sur ces deux Mois que tu vas travailler maintenant concrètement, pratiquement. La requête que tu as faite à ce moment-là, c'est bien, mais tu l'as faite un peu à la légère. As-tu déjà réfléchi à cela ? As-tu reconstruit la scène ? Combien d'heures es-tu resté dans ton lit, le corps relaxé, à prendre conscience de ce qui t'es arrivé ? Pourrais-tu me le dire exactement ?

D. Bon, j'ai fait une demande immédiatement et à la légère...

M. C'est très léger et nous avons besoin d'être plus profonds. Une eau trouble est une eau peu profonde. Nous avons besoin d'une eau avec beaucoup de fond. Les mares, ou disons, les bourbiers peu profonds, sur le bord du chemin, se dessèchent à la lumière du soleil et deviennent des marécages, remplis de pourriture et d'insectes. Mais, les eaux profondes où vivent les poissons et où il y a de la vie, sont différentes. NOUS AVONS BESOIN D'ÊTRE PLUS PROFONDS. Combien d'heures es-tu resté en méditation à reconstruire cette scène ?

D. Eh bien, Maître, je l'ai laissé pour aujourd'hui... (Rires).

M. Vous êtes drôles, aujourd'hui, vous savez... Alors tu sais que tu vas travailler contre le Moi de la colère et contre celui de l'orgueil. Voyons, mon frère, toi qui es là-bas, dans le coin le plus éloigné, parle...

D. Maître, je voudrais que vous développiez un peu le thème concernant le Trait Particulier que jusqu'à maintenant je [...] une méditation sur la mort du Moi, mais je ne l'ai pas compris très clairement. J'ai essayé plus ou moins de le comprendre, mais j'aimerais entendre quelque chose de plus profond sur le Trait Particulier.

M. Oui, LE TRAIT PSYCHOLOGIQUE PRINCIPAL est vraiment fondamental, parce que quand on le connaît, on le travaille, la désintégration de l'Ego devient, ainsi, plus facile. Mais, à vous, je vais vous dire une grande vérité : avant de nous auto-explorer pour connaître le Trait Psychologique Principal, nous devons AVOIR suffisamment TRAVAILLÉ AU MOINS CINQ ANS environ, car il n'est pas si facile de pouvoir découvrir, en nous, notre Trait Psychologique Principal.

En vérité, sur sa propre personnalité, on a des idées fausses. On voit sa personnalité au travers de la FANTAISIE ; à propos de soi, on pense de façon toujours erronée. Par contre, les autres peuvent parfois nous voir mieux que nous ; mais sur soi-même, on a des opinions totalement fausses.

On ne peut pas découvrir son Trait Psychologique Principal tant qu'on n'a pas éliminé un bon pourcentage d'agrégats psychiques inhumains. C'est pourquoi, si on veut connaître son Trait Psychologique Principal, il faut travailler au moins cinq ans environ.

Au bout d'environ cinq ans, nous pouvons nous offrir le luxe d'utiliser le Système Rétrospectif pour l'appliquer tant à notre vie actuelle, présente, qu'à nos vies antérieures. Alors, nous verrons à notre grand étonnement que, plus d'une fois, nous avons commis la même erreur. Nous découvrirons un « MOI CLEF » qui, dans toutes les existences, a toujours commis les pires erreurs, qui se caractérise toujours par un délit déterminé et qui a été l'axe de toutes nos existences précédentes.

Mais évidemment, pour pratiquer avec une certaine lucidité cet exercice rétrospectif, il faut d'abord avoir éliminé beaucoup de Mois.

En aucune manière, je ne pourrais croire que l'on puisse découvrir le Trait Psychologique Fondamental, si on n'a pas utilisé intelligemment le Système Rétrospectif. Mais, pour l'utiliser vraiment avec lucidité, nous devons aussi être sincères. Quand la Conscience est trop enfermée dans les Mois, il n'y a pas de lucidité. Alors, dans ces conditions, l'Exercice Rétrospectif s'avère insignifiant, voire même fantaisiste ou erroné. Voilà donc mon opinion. Voyons, mon frère, parle...

D. Maître, par exemple, dans les deux situations que j'ai vécues depuis ce matin jusqu'à ce moment [...] spécifiquement une réaction, disons, que lorsque j'ai vu deux frères, j'ai senti une certaine réaction. Ensuite, dans une autre situation, j'ai ressenti une autre réaction qui obéit à certains Mois. Dans la méditation, devrai-je me consacrer aux deux Mois ou seulement à un ?

M. Bon, dans la méditation d'aujourd'hui, tu dois te consacrer à un, le premier. Plus tard, tu te consacreras à l'autre. Maintenant, pour le travail, le but de ton travail est de te consacrer au premier.

D. J'ai une autre question. Que devons-nous faire pour que ce Moi, cet événement qu'on a laissé hors de cette méditation, ne grossisse pas ?

M. Tu le laisses pour un autre moment, mais si tu ne veux pas qu'il « grossisse », ne lui donne plus d'aliments et tu verras qu'il s'affaiblira.

D. Maître, vous nous avez enseigné que nous devons avoir de l'ordre et de la précision pour l'élimination de nos défauts, mais je ne sais pas s'il y a quelque chose que je n'ai pas pu capter lorsque vous nous avez dit : « un défaut découvert doit être compris et éliminé »... J'ai compris qu'il doit y avoir une succession dans le travail et je vous demande cela parce que, dans la journée, beaucoup de défauts se manifestent ; disons que dans la matinée, la luxure a eu l'opportunité de s'exprimer; j'ai gagné aux échecs et c'est l'orgueil qui est sorti ; je suis allé dans la rue et en poussant la voiture, j'ai noté de la colère ; alors..., oui, une succession de faits et la manifestation de défauts. Est-ce que cette fois, pour cela, il y a une mauvaise compréhension de notre part, en cherchant un trait psychologique ? Comment pouvons-nous comprendre cela et sur quoi exactement devons-nous travailler, Maître ?

M. Il faut avoir de l'ordre dans le travail, bien sûr que oui, je suis d'accord. Mais alors, en tout cas, quand arrive la nuit, le corps relaxé, bien sûr, tu passeras à la pratique de l'exercice rétrospectif, si ce n'est sur toute ton existence actuelle ou tes existences antérieures, au moins, assurément, sur la journée. Alors, tu vas visualiser, reconstruire les événements du jour. Une fois reconstruits, numérotés, dûment classifiés, tu procéderas au travail : premièrement sur un événement auquel tu peux consacrer, disons, quinze ou vingt minutes ; un autre événement auquel tu peux consacrer une demi-heure ; un autre auquel tu peux consacrer cinq minutes ; un autre auquel tu peux consacrer dix minutes (tout dépend de la gravité des événements). Ainsi ordonnés, tu peux les travailler durant la nuit, tranquillement et dans l'ordre.

D. Et pour les éliminer, pour éliminer toutes ces choses... ?

M. Dans l'ordre aussi, parce que dans chaque travail sur tel ou tel événement, entrent en jeu les facteurs de découverte, de jugement et d'exécution. À chaque « élément », tu appliques donc les trois instants qui sont : DÉCOUVERTE (quand tu l'as découvert), COMPRÉHENSION (quand tu l'as donc compris) et EXÉCUTION (à l'aide de la Divine Mère Kundalini).

C'est ainsi qu'on travaille. Car si tu les travailles un par un, comment vas-tu t'en sortir (tu vas lever les bras au ciel !) Parce qu'en réalité et en vérité, je te dis ou je vais te répéter cette phrase de Virgile, le poète de Mantoue, dans sa divine « Énéïde » : « Même si nous avions mille langues pour parler et un palais d'acier, nous n'arriverions pas à énumérer entièrement tous nos défauts ». De sorte que si tu te proposais de travailler un défaut pendant deux mois, un autre défaut pendant deux autres mois et s'ils sont mille, quand vas-tu tous les travailler ? En plus, un défaut est associé à un autre et cet autre est associé à un autre ; un défaut apparaît rarement seul. Un défaut s'associe toujours à un autre ; il faut donc les travailler dans l'ordre, mais dûment classifiés et quotidiennement, jusqu'au triomphe.

D. Maître, vous nous avez aussi parlé du « désordre de la maison », mais le Maître Gurdjieff parle aussi du « désordre de la maison » et il parle d'un « Majordome Intérimaire », d'un maître, n'est-ce pas ? Il dit qu'il existe des Mois qui aiment le travail et d'autres Mois qui n'aiment pas le travail. Pour former un Centre de Gravité Permanent, comment pourrions-nous comprendre cela ?

M. Alors franchement, ce GRAND MAJORDOME tant cité par Nicoll, par Gurdjieff et Ous-pensky [...] comme Collins et d'autres, eh bien, il me semble être une sottise. IL N'A AUCUNE VALEUR. Jamais, moi, pour ma part, ou pour mieux dire, celui qui est ici, à l'intérieur de moi (celui qui a dissous l'Ego et l'a réduit en poussière), n'a jamais utilisé, c'est certain (et je le dis avec sincérité), ce système du GRAND MAJORDOME.

Qu'il y ait des Mois utiles, c'est vrai (il y en a aussi d'inutiles). Qu'il y ait des « MOIS BONS », il y en a des tas et il y en a aussi des mauvais. Il faut désintégrer les « MOIS BONS » et il faut désintégrer les « MOIS MAUVAIS ». Il faut désintégrer les « Mois utiles » et il faut désintégrer les « Mois inutiles ».

Un jour, un ami qui avait une usine de pantalons au Salvador, me dit ce qui suit :

- « Maître, si je désintègre le Moi utile qui fait des pantalons dans mon usine, alors, qui va continuer à faire des pantalons ? Je vais faire faillite ! Mon usine va fermer ! »

- « Ne te préoccupe pas, mon ami, lui dis-je. Si tu désintègres ce Moi, une partie correspondante de l'Etre, habile aussi en toutes sortes d'arts, se chargera du labeur de faire des pantalons et il les fera mieux que toi, c'est sûr ». Mon ami se montra satisfait et continua son travail...

Les bons Mois font de bonnes oeuvres mais ils ne savent pas faire de bonnes oeuvres. Ils font le bien quand il ne faut pas le faire. Ils donnent une aumône à un drogué pour qu'il aille acheter plus de marihuana. Ils donnent une aumône à un ivrogne pour qu'il continue à s'enivrer. Ils donnent une aumône à un riche qui demande la charité et des choses de ce style. Les Mois du bien ne savent pas faire le bien.

En dernière synthèse, nous devons nous battre franchement contre le bien et contre le mal. En dernière synthèse, nous devrons PASSER AU-DELÀ DU BIEN ET DU MAL ET EMPOIGNER L'ÉPÉE DE LA JUSTICE COSMIQUE.

Finalement, qu'est-ce que nous appelons « bien » ? (Prenons conscience de ce que nous appelons « bien »). Est « BON » tout ce qui est à sa place ; est « MAUVAIS » ce qui est hors de sa place. Par exemple : le feu, qui est ici, maintenant, il est bon, n'est-ce pas ? Mais, si ce feu brûlait les rideaux ou s'il vous rôtissait vivants ? Comment cela vous paraîtrait-il ? Aimeriez-vous vous sentir convertis en torches enflammées ? Je ne crois pas.

Bon, maintenant l'eau, ici, dans ce verre, c'est bien ; ou encore dans la cuisine, elle peut servir à laver les plats et les tasses, ou ici, dans cette petite fontaine, c'est correct. Mais, si cette eau inondait toutes les pièces, ce serait mal, n'est-ce pas ?

De sorte que ce qui est à sa place est « BON » et ce qui est hors de sa place est « MAUVAIS ». Une vertu, aussi bonne, aussi sainte soit-elle, devient mauvaise si elle est hors de sa place.

Aimeriez-vous, en tant que Missionnaires Gnostiques, donner l'Enseignement dans un bar ? En tant que Missionnaires Gnostiques, iriez-vous donner l'Enseignement dans une maison de rendez-vous ou dans une maison de prostitution ? Aimeriez-vous cela ? Je ne crois pas et si ça vous plaisait, alors je ne vous le recommanderais pas, car cela serait vraiment mauvais et absurde, de surcroît.

Ainsi, ce qui est à sa place est « BON » et ce qui est hors de sa place est « MAUVAIS ». Finalement, les termes « bien » et « mal » sont inappropriés. Nous devrions plutôt dire : « correct » ou « incorrect ».

Donc, nous dirons que l'important, dans la vie, est de dissoudre les Mois, qu'ils soient bons ou mauvais. Peu importe.

Si, tout-à-coup, nous découvrons en nous un bon Moi qui est en train de donner une aumône à un drogué pour qu'il continue à se droguer, il est évident que nous avons découvert un Moi du bien que nous devons éliminer. C'est un Moi charitable (bon), mais un défaut qu'il faut réduire en cendres.

Et si, tout-à-coup, nous découvrons en nous un Moi qui, en voulant s'attirer la sympathie de nobles amitiés, boit et boit encore, qu'allons-nous dire ? Que c'est par humilité (parce que ces personnes sont humbles) et que comme il s'agit de l'ami untel, qui a fait aujourd'hui une petite fête pour l'une de ses filles, nous ne voulons pas le décevoir... Alors, nous accompagnons l'ami avec un certain nombre de coupes et finissons par nous enivrer... Cela est-il bien ? Est-ce parce que nous sommes très humbles ? Les Mois de cette sorte, il faut les détruire, c'est un Moi apparemment bon, mais il faut le détruire, il faut l'annihiler. Ainsi, nous devons annihiler les Mois du bien et les Mois du mal. Nous devons nous battre contre le bien et contre le mal... Parle, mon frère...

D. Et le Moi gnostique, quand [...] ?

M. Alors je vais te dire quelques vérités. Cette question est un peu étonnante, tu sais, parce qu'ici il n'y a personne qui n'ait pas son MOI GNOSTIQUE. Ce qui est intéressant, c'est qu'un tel Moi aussi, il faut l'éliminer et il ne doit rester que la pure Conscience Gnostique. Parce que le Moi gnostique devient automatique, mécanique ; RÉDUIS-LE EN CENDRES ; prends conscience de la Doctrine. Alors, la Gnose se déploie, se développe en toi comme une conviction doctrinale consciente et non comme un simple automatisme mécanique. Le Moi gnostique est mécanique. Mais, la Conscience gnostique est révolutionnaire, rebelle, terriblement divine. Voyons, mon frère...

D. Maître [...] maintenant que nous avons l'opportunité d'être avec vous et de réaliser cette expérience du travail sur la destruction du Moi [...]

M. Bon ! Mais je suis bien en train de te donner un coup de main, n'est-ce pas ? Je suis en train de te donner les explications qui sont fondamentales, car ce travail de dissolution de l'Ego est quelque chose de très personnel en chacun de nous. Personne ne peut faire le chemin pour toi. Toi seul peux le parcourir. Moi, l'unique chose que je peux faire, c'est de te montrer le chemin et te donner les indications précises. C'est tout. Voyons, mon frère...

D. Maître, serait-ce une bonne technique d'employer la Méditation sur la mort du Moi pour les défauts qu'on a dans nos rêves ?

M. Bon, je vais te dire une chose : je reçois beaucoup de lettres de gens qui ont des POLLUTIONS NOCTURNES. Presque tous exigent de moi une recette pour les guérir de cette douloureuse maladie. Je leur réponds toujours que tant que les Mois des pollutions continuent d'exister en eux, il y aura des pollutions.

Supposons qu'un individu fasse un rêve morbide. Alors, comme conséquence, survient une pollution nocturne ; que faire ? Eh bien, à l'instant précis où nous nous réveillerons, il faudra travailler ce Moi qui a produit la pollution. Il faudra faire appel à Devi Kundalini Shakti pour qu'elle le désintègre. Et il faudra continuer à travailler sur ce Moi pendant un certain temps jusqu'à ce qu'il soit enfin pulvérisé.

Mais, si, un autre jour, surgit une autre pollution, qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'il y a un autre Moi luxurieux qui l'a produite ; alors, il faut répéter la même chose.

Et, en fin de compte, le jour où il ne restera plus cette sorte de Mois, les pollutions seront terminées. Et c'est l'unique chemin pour arriver à se soigner.

Maintenant, supposons que durant le sommeil, nous nous soyons découverts, nous nous soyons vus dans un rêve horrible, en train de nous battre, remplis de colère, contre un autre... [...]

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