Le Cinquième Évangile
Mots clés : Auto-découverte ; Auto-exploration ; Auto-réflexion ; Douleur ; Immolation ; Mental intérieur ; Mental intermédiaire ; Mental sensuel ; Raison objective ; Sacrifice
 Conséquences Gnostiques de l'Immolation de la Douleur
Samaël Aun Weor
Conférence 017 intitulée "CONSECUENCIAS GNÓSTICAS DE LA INMOLACIÓN DEL DOLOR (Cómo se sacrifica el Dolor)"
Conséquences Gnostiques de l'Immolation de la Douleur

Maître. Comment sacrifie-t-on la douleur ?

Disciple. En ne s'identifiant pas avec elle, mais en essayant de comprendre que c'est un événement en relation avec le karma, là...

M. Cette réponse est un peu vague...

D. Mmm... !

M. Très vague, très vague... Généralement... je vais vous dire une grande vérité : ON SACRIFIE la douleur seulement EN S'AUTO-EXPLORANT ET EN FAISANT LA DISSECTION. Prenons un cas concret : supposons qu'un homme rencontre soudain sa femme parlant tout bas, ici, dans une pièce, avec un autre homme. Réellement, ceci peut provoquer chez lui une certaine jalousie, non ?

Maintenant, s'il rencontre sa femme parlant tout bas et en trop grande intimité avec un individu X, il peut avoir un accès de jalousie, accompagné d'une grande dispute, n'est-ce pas ? Et quelquefois il peut aller jusqu'à se bagarrer finalement avec l'autre homme, par jalousie...

Ceci produit une douleur épouvantable au mari, au mari offensé, qui peut aller jusqu'à provoquer un divorce, n'est-ce pas ? Une douleur morale horrible...

Cependant, bien que conversant à voix basse, elle n'était pas en train de faire quelque chose de mal ; mais le Mental peut faire beaucoup de conjectures et bien que la femme nie et nie encore, le Mental élabore beaucoup de stratagèmes, beaucoup de subterfuges, dans lesquels se forment réellement beaucoup de suppositions...

Que faire pour se sortir de cette douleur, comment en tirer profit ? Comment renoncer à la douleur que cela a produit ? Il y a une manière de résoudre et de sacrifier cette douleur. Laquelle ? L'AUTO-RÉFLEXION ÉVIDENTE DE L'ÊTRE, L'AUTO-EXPLORATION DE SOI-MÊME.

Vous-mêmes, êtes-vous sûrs, par exemple, de ne jamais avoir eu de relation avec une autre femme ? Est-on sûr de n'avoir jamais accosté une femme pour passer la nuit avec elle ? Est-on sûr de n'avoir jamais été adultère, ni maintenant, ni dans des réincarnations passées ? Il est clair que non, n'est-ce pas ? Parce que, dans le passé, nous avons tous été adultères et fornicateurs, c'est évident.

Donc, si on arrive à la conclusion que l'on a été fornicateur et adultère, alors de quel droit juge-t-on la femme ? Pourquoi le fait-on ? Si on la juge, on le fait sans en avoir le droit.

Jésus-Christ, dans la parabole de la femme adultère (cette femme des Évangiles Christiques) s'est exclamé : « Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre ! ». Personne ne la lui a jetée et Jésus lui-même ne s'est pas permis de la lui jeter... Il lui dit : « Femme, où sont ceux qui t'accusent ? Moi non plus, je ne t'accuse pas ; va et ne pèche plus »... Même lui, qui était si parfait, n'a pas osé le faire [...] Alors nous, de quel droit le ferions-nous ?

Alors, qui provoque en nous la souffrance, la douleur suprême ? N'est-ce pas, par hasard, le DÉMON DE LA JALOUSIE ? Évidemment ! Quel autre démon ? Le Moi de L'AMOUR-PROPRE qui a été mortellement blessé, n'est-ce pas ? Le Moi de l'Amour-propre est égoïste à cent pour cent... Et quel autre ? Le Moi, disons, de l'AUTO-IMPORTANCE (il se sent très important ; il se dira : « Moi, je suis Monsieur De Untel, et que vient de faire cette femme ici, avec ce genre de conduite ? »). Voyez quel orgueil terrible de l'AUTO-IMPORTANCE a le monsieur n'est-ce pas ? Ou cet autre de L'INTOLÉRANCE qui dit : « Dehors, femme adultère ; je te condamne, mauvaise femme ; moi, je suis vertueux, irréprochable ! ». Ainsi donc, le délit est à l'intérieur de nous-mêmes ; ce sont ces types de Mois qui produisent la douleur...

Quand on est arrivé à la conclusion que ce sont ces Mois qui ont produit la douleur, on se concentre alors sur la Mère Divine Kundalini et elle désintègre ces Mois ; quand ils sont désintégrés, la douleur s'arrête. Lorsque la douleur est terminée, il reste la Conscience [...] libre ; alors, grâce au SACRIFICE DE LA DOULEUR, la Conscience a augmenté et on a acquis de la force... grâce au sacrifice de la douleur...

Maintenant, supposons que cela n'ait pas été simplement de la jalousie, mais que ce soit allé plus loin, qu'il y ait bien eu adultère, véritablement ; alors il faudra en venir au divorce parce que la Loi Divine l'autorise.

Dans ce cas, on peut aussi dire, avec une certitude absolue, qu'on peut aussi sacrifier cette douleur et dire : « Bon, elle a bien commis l'adultère ; et moi, suis-je certain de n'avoir jamais commis d'adultère ? Il est clair que non. Alors pourquoi est-ce que je condamne ? Je n'ai pas le droit de condamner qui que ce soit, car ‘que celui qui n'a jamais péché jette la première pierre'... Alors, qu'est-ce qui provoque la douleur en moi ? Les Mois de l'intolérance, de l'auto-importance, de la jalousie, de l'amour-propre, etc. ».

Donc, si on arrive à la conclusion que ce sont eux qui provoquent la douleur, on travaille alors pour les désintégrer et la douleur disparaît ; elle est éliminée. Pourquoi ? Parce qu'on l'a sacrifiée et que cela a augmenté la Conscience ; parce que ces énergies qui étaient amalgamées à la douleur sont libérées ; cela apporte non seulement la paix du coeur tranquille, mais il y a en outre une augmentation de la Conscience, un accroissement de la Conscience ; ceci s'appelle « SACRIFIER LA DOULEUR ».

Mais les gens sont capables de tout, sauf de sacrifier leurs douleurs ; ILS AIMENT BEAUCOUP LEURS DOULEURS ; mais, en fait, ce sont les douleurs les plus grandes qui nous offrent les meilleures opportunités pour l'Éveil, pour l'Éveil de la Conscience... Mais il faut apprendre à sacrifier la douleur.

Et il y a de nombreux types de douleur : prenons l'exemple d'un insulteur. Que provoque un insulteur ? Eh bien, le désir de vengeance immédiat, instantané. Pour quelle raison ? À cause des paroles prononcées. Mais si ON NE S'IDENTIFIE PAS avec les Mois de la vengeance, il est clair que nous ne répondrons pas à l'insulte par une autre insulte ; mais si on s'identifie avec les Mois de la vengeance, ceux-ci nous mettent, à leur tour, en relation avec d'autres Mois plus pervers et on finit par faire des bêtises dans les bras de Mois terriblement pervers.

Car, étant donné qu'il existe une ville en dehors de nous (par exemple la ville de Mexico ou une autre ville du monde où l'on habite), de même, à l'intérieur de nous, il y a UNE VILLE PSYCHOLOGIQUE ; c'est évident.

Ainsi, comme dans une ville il y a une vie urbaine, commune et courante, composée de personnes de toutes sortes : des groupes de bonnes personnes, des groupes de mauvaises personnes, il en est de même pour notre Ville Intérieure, pour notre Ville Psychologique ; dans cette Ville Psychologique vivent de nombreuses personnes, beaucoup de personnes (ces personnes sont nos propres Mois qui vivent là) et il y a des groupes de personnes décidément perverses ; il y a des groupes de personnes d'un milieu moyen et il y a des groupes de personnes plus ou moins sélectes (voilà notre propre Ville Psychologique).

Si on s'identifie, par exemple, avec un Moi de vengeance, ce dernier va, à son tour, nous mettre en relation avec d'autres Mois de très bas quartiers, où vivent des assassins, des voleurs etc., et quand on est mis en relation avec eux, ceux-ci, à leur tour, arrivent à nous contrôler ; ils contrôlent notre cerveau et on en arrive à commettre des atrocités et, pour finir, on va échouer dans une prison !...

Mais alors, comment éviter de tomber dans de semblables absurdités ? Eh bien, EN NE S'IDENTIFIANT PAS AVEC L'INSULTEUR, en ne s'identifiant pas...

Il y a des Mois, à l'intérieur de nous-mêmes, qui nous dictent ce qu'on doit faire et nous disent : « Réponds, venge-toi, défoule-toi, prends ta revanche ! »... Si on s'identifie avec eux, on finit par le faire : on répond donc à l'insulteur, on finit par se venger, par prendre sa revanche, etc. Mais si on ne s'identifie pas avec le Moi qui nous dicte de faire une telle bêtise alors, on ne fait pas cela.

En tout cas, l'Insulteur laisse, disons, au fond de l'insulté ou de l'offensé, de la douleur. Ce qui est intéressant c'est que l'offensé puisse sacrifier cette douleur ; et il peut la SACRIFIER À TRAVERS LA MÉDITATION.

IL FAUT COMPRENDRE que l'insulteur est une machine contrôlée par un Moi insulteur déterminé et que c'est un Moi qui nous a insulté. Il faut comprendre aussi qu'on est une machine et qu'en nous il y a des Mois de l'insulte. Alors, si on compare et qu'on dit : « Celui-là m'insulte, mais à l'intérieur de moi il y a également de nombreux Mois de l'insulte, donc je n'ai pas à le condamner puisque je porte la même chose que lui ; et si, à l'intérieur de moi, je porte également les Mois de l'insulte, je n'ai donc pas à le condamner... De plus, qu'est-ce qui a été blessé en moi ? Peut-être l'amour-propre, peut-être l'orgueil. Mais avant tout, je dois découvrir si c'est l'amour-propre ou bien l'orgueil ou quoi... »

Quand on a découvert ce qui a été blessé en nous, si c'est l'orgueil, on va alors DÉSINTÉGRER L'ORGUEIL ; si c'est l'amour-propre, on va alors désintégrer l'amour-propre. Cela donne, comme résultat, qu'en désintégrant cela, on est libéré de la douleur, on a sacrifié la douleur et, à sa place, EST NÉE UNE VERTU : celle de la Sérénité (on est encore plus éveillé)...

Il faut alors tenir compte de cela et apprendre à sacrifier la douleur. Les gens sont capables de tout sacrifier sauf la douleur : ils aiment beaucoup leurs propres souffrances, ils les idolâtrent ; voilà l'erreur.

Il est intéressant d'apprendre à sacrifier même ses douleurs pour POUVOIR ÉVEILLER SA CONSCIENCE. Il est clair que ce n'est pas chose facile, le travail est dur ; aller contre soi même est quelque chose de très dur, ce n'est pas très agréable. Mais par contre, cela vaut la peine d'aller contre soi-même pour le résultat que l'on va obtenir : l'éveil... Ainsi, me comprenez-vous ?...

Disciple. Maintenant, il me semble ridicule de poser la question qui me vient tout de suite à l'esprit : comme je me rends compte que personne ou presque personne n'a cette capacité d'analyse dont vous disposez [...] à des travaux si profonds, n'est-ce pas ? Mais, qu'est-ce qui vous a donné cette capacité d'analyse ?

Maître. Je vais être très sincère avec vous : au début, ma capacité d'analyse (bien que je pensais qu'elle était extraordinaire) était, par rapport à la capacité que j'ai actuellement, quelque chose de naissant. LA CAPACITÉ que j'ai ACTUELLEMENT S'EST DÉVELOPPÉE, donc, À PARTIR D'UNE CAPACITÉ NAISSANTE.

Cette capacité d'analyse actuelle ne provient certainement pas d'autre chose que de la dissolution de l'Ego. Il s'avère que lorsqu'on a l'Ego, on est très bête ; mais QUAND ON DÉSINTÈGRE L'EGO, L'ESSENCE DEVIENT LIBRE et l'Essence libre nous confère l'INTELLIGENCE.

Mais, celui qui a l'Ego se croit intelligent. Il ne l'est pas, mais il croit qu'il l'est, bien qu'il ne le soit pas. Il peut être intellectuel, mais être intellectuel est une chose et être intelligent en est une autre. On doit faire vraiment la différence entre l'intellectuel et l'intelligent.

Quand on annihile l'Ego, émerge alors l'intelligence, mais d'une façon naturelle, spontanée. Quand on n'a pas d'Ego, on est intelligent. Mais, lorsqu'on a l'Ego (bien qu'on se croie très intelligent du fait d'avoir lu ou d'appartenir à telle ou telle école, ou d'être un magnifique intellectuel) on ne l'est pas, on n'est pas intelligent. C'est la réalité des faits...

Moi, quand j'avais l'Ego, je pensais avoir une grande capacité d'analyse. Après avoir détruit l'Ego, j'en suis venu à comprendre qu'à cette époque ma capacité d'analyse en était à ses débuts. Jusque là, je croyais qu'elle était gigantesque du fait que j'avais lu. Seul le temps est venu me démontrer qu'elle n'était pas aussi grande que je le pensais.

Par conséquent, ce qui est important dans la vie, c'est d'avoir cette capacité D'AUTO-RÉFLEXION ÉVIDENTE DE L'ÊTRE. Mais, elle émerge avec l'annihilation de l'Ego ; ainsi, on peut voir les choses plus clairement.

C'est pourquoi il y a NEUF TYPES DE RAISON. Avant tout, je veux me référer à la RAISON OBJECTIVE et non à la RAISON SUBJECTIVE. La Raison Subjective est distincte de l'Objective parce que la RAISON OBJECTIVE se fonde sur la Conscience ; disons que la Conscience envoie les données au Mental Intérieur pour qu'il puisse raisonner.

Et cette capacité de raisonnement du Mental Intérieur est merveilleuse ; elle est formidable parce qu'elle fonctionne seulement avec les ressorts de la Conscience ; parce que le Mental Intérieur a Neuf degrés de développement.

Comment faire pour savoir ou connaître le degré de développement de la Raison Objective ou du Mental Intérieur des personnes ? On le sait exclusivement par les CORNES...

D. Par les quoi ?

M. Par les Cornes...

D. On les appelle aussi « cachos »...

M. Bon, ça c'est là-bas ! Ici nous sommes au Mexique. De sorte que si, sur les cornes, apparaît, par exemple, un seul TRIDENT, cela indique que la personne est un Libéré de la Raison Objective (pour le moment) du Premier Degré ; mais si apparaissent Deux Tridents, cette personne sera dans le Deuxième Degré de la Raison Objective ; si apparaissent trois Tridents : dans le Troisième Degré de la Raison objective ; si quatre Tridents apparaissent : dans le Quatrième Degré de la Raison Objective ; si cinq Tridents apparaissent : elle est très vénérable dans tout le Mégalocosmos ; mais si apparaissent six Tridents : Oh ! Elle a atteint le degré de Anklad, comme dit Gurdjieff ; elle a atteint L'ANKLAD SACRÉ.

Les six Tridents sont uniquement pour ceux qui ont fait le Grand-Oeuvre, rien de plus. Mais ça ne s'arrête pas là, parce qu'au-delà du Sixième Degré de développement de la Raison Objective où on doit arriver, qui est l'Éternel Père Cosmique Commun, il y a encore trois degrés de plus.

Celui qui arrive au Neuvième Degré de développement dans le Mental Intérieur est incontestablement très parfait dans toute sa plénitude ; il peut maintenant s'immerger au sein de l'Éternel Père Cosmique Commun.

En tout cas, on connaît le degré de développement de la Raison Objective par les Tridents des Cornes. Bon ! Mais on pourrait se dire que seuls les démons portent des cornes, n'est-ce pas ? Dans tout, il y a le pour et le contre. S'il est bien certain, par exemple, que l'électricité peut servir pour les besoins industriels, elle sert aussi pour tuer [...]

De nos jours, elle est convertie en DIABLE ; les gens l'ont convertie en diable. Vue intérieurement, avec le sens de l'auto-observation psychologique développé, on peut voir un véritable diable. C'est ainsi que les pauvres gens l'ont...

Mais quand on commence à désintégrer l'Ego, il commence à blanchir. Quand on sait sacrifier ses propres souffrances, il commence à blanchir. Quand on a désintégré complètement l'Ego, il resplendit glorieusement et, en s'intégrant avec l'Initié, il le transforme en ARCHANGE, parce que lui-même se convertit en Archange.

Et il conservera toujours ses Cornes. Mais sur les cornes, se trouvent les Tridents et le nombre de Tridents représente le degré de développement atteint dans la Raison Objective de l'Être.

Ainsi, arriver à pouvoir comprendre, analyser, ou plutôt, discerner les vérités les plus transcendantales de l'Esprit, de l'Être, avec la Raison Objective, est quelque chose de grandiose. Ceci ne s'obtient pas du jour au lendemain, mais grâce au développement de la Raison Objective. Et la Raison Objective ne peut se développer que par l'intermédiaire des éveils successifs de la Conscience.

À mesure que la Conscience va s'éveiller, elle va devenir de plus en plus objective ; à mesure qu'elle va se développer et grandir en chacun de nous, ainsi, de la même manière son véhicule, le Mental Intérieur, va se développer, c'est-à-dire que les fonctionnements de la Raison Objective, de toute évidence, vont se développer.

Mais, nous faisons une distinction entre Raison Objective et Raison Subjective. Les gens ont la Raison Subjective développée, mais ils n'ont pas la Raison Objective de l'Être, car il y a TROIS MENTALS.

LE MENTAL SENSORIEL élabore ses concepts avec les données fournies par les sens. Il ne peut rien savoir de la Vérité, ni de Dieu, ni de l'Univers. Voilà la Raison de type parfaitement Subjectif.

LE MENTAL INTERMÉDIAIRE, où sont déposées les croyances, ne peut rien savoir non plus sur le Réel.

Pour finir, LE MENTAL INTÉRIEUR, c'est le véhicule de la Conscience. À mesure que la Conscience s'éveille, le Mental Intérieur se développe dans ses processus d'analyse objective de manière extraordinaire.

Ainsi, quand quelqu'un arrive à avoir, par exemple, l'éveil total du Neuvième Degré et arrive à avoir les Neuf Tridents sur les Cornes de son Lucifer particulier, individuel, il n'y a pas de doute qu'il est devenu absolument conscient du Réel, de la Vérité ; donc, il peut même procéder à l'analyse de celle-ci ; c'est un Dieu...

D. Un Paramartha-Satya ?

M. On pourrait dire PARAMARTHA-SATYA. Mais, on n'atteint pas une telle stature sans l'aide des éveils successifs de la Conscience et on ne peut pas arriver à ces éveils successifs de la Conscience sans sacrifier la douleur, sans apprendre à sacrifier ses propres souffrances. Parce qu'en vérité, chaque fois que l'on sacrifie une souffrance, la Conscience s'accroît et l'on acquiert plus de force psychologique.

C'est parfaitement évident. SACRIFIER LA DOULEUR : voilà la clé la plus extraordinaire que nous ayons pour procéder à l'éveil de la Conscience. Ces divers éveils vont, à leur tour, accroître ou intensifier le développement de la Raison Objective qui appartient, comme je l'ai déjà dit, au MENTAL INTÉRIEUR PROFOND.

C'est par ce chemin qu'on se libère : on doit faire croître la Conscience et, à mesure qu'on fait croître la Conscience, on VA TUER DU KARMA et on le « tue » ! : Si quelqu'un, par exemple, prend conscience de la douleur que produit une affaire mal réglée ; supposons, par exemple qu'il découvre que le Moi de l'égoïsme était actif alors il le désintègre et il « tue » du karma ; ou s'il découvre que le Moi de l'ambition était actif, il « tue » du karma en désintégrant ce Moi...

Et si les gens profitaient même de la plus petite douleur de leur vie pour la sacrifier à l'heure de la mort ils se désincarneraient sans karma, avec la Conscience complètement lucide, éveillée et sans karma...

Maintenant, dans la pratique, nous avons pu constater le fait qu'en réalité ce ne sont pas les autres qui nous causent des douleurs, des souffrances ; c'est nous-mêmes qui produisons nos souffrances.

Par exemple, supposons qu'un voleur dérobe à l'un d'entre vous son portefeuille ; bon, « il le chipe ». Alors vous dites : « Je viens de me faire voler, j'ai perdu mon argent ! » ; ensuite, vient l'angoisse : « Je me retrouve sans argent », puis l'épouvantable souffrance : « Je me retrouve sans argent et maintenant qu'est-ce que je vais faire ? »...

Mais observons : est-ce le voleur qui nous cause de la douleur ou quelqu'un d'autre ? Il est clair que vous allez dire : « le voleur »... Mais si vous vous auto-explorez vous-même, vous découvrirez qu'à l'intérieur de vous il y a le Moi de l'attachement à l'argent ou de l'attachement au portefeuille derrière, il peut y avoir aussi le Moi de la peur qui s'exclame : « Et maintenant, qu'est-ce que je vais faire sans argent ? »...

Par conséquent, il y a le Moi de l'attachement et le Moi de la peur ; ces Mois produisent de l'angoisse. Mais si, grâce à la Méditation, on sacrifie sa douleur, on comprend alors que l'argent est éphémère, que les choses matérielles sont vaines et illusoires ; si on prend conscience de cette vérité, si cette vérité ne reste pas simplement dans l'Intellect, mais va dans la Conscience, si on arrive à comprendre que l'on était attaché à son portefeuille et à son argent, si on arrive à comprendre qu'on a peur de se voir sans argent face aux problèmes de la vie, alors on se propose naturellement d'en finir avec ces deux Mois : celui de la peur et celui de l'attachement.

On dit : « Je vais sacrifier ma douleur parce qu'elle est vaine et illusoire » et on fait la dissection de cette douleur et on arrive à comprendre qu'elle est vaine et illusoire (parce que le portefeuille, l'argent, toutes ces choses sont périssables) puis on termine en désintégrant l'Ego de l'attachement à l'argent et le Moi de la peur. Et de cette manière, on sacrifie sa douleur et la douleur disparaît.

Mais réellement, quand on parvient à ces hauteurs, je vous le dis, on arrive véritablement à se rendre compte de ce qui nous produisait de la douleur : ce n'était pas le voleur qui nous provoquait de la douleur, mais le Moi de l'attachement aux choses matérielles et le Moi de la peur.

Et on arrive à le vérifier après avoir sacrifié la douleur, après avoir désintégré les Mois de la peur et de l'attachement et on arrive à comprendre pourquoi la douleur disparaît complètement [...] les causes de la douleur, on les porte à l'intérieur de soi-même ; elles ne sont pas à l'extérieur de soi-même, mais à l'intérieur.

Si on ne sacrifie pas la douleur, on ne sera jamais heureux. Et les causes de la douleur ne sont pas à l'extérieur de nous, mais à l'intérieur de nous-mêmes... Je suis arrivé à ces réflexions.

D. C'est ce genre de réflexions qui est vraiment nécessaire aux étudiants pour [...] parce que vous posez les bases, si l'on peut dire, dans vos livres ou dans... (bon, c'est mieux que rien dans vos livres, n'est-ce pas ?). Mais dans cet aspect de la Troisième Chambre (la psychologie), c'est une aide merveilleuse, à présent, pour les étudiants, c'est clair ; parce qu'on peut dire qu'ils trouvent là un appui sur ce que sont, disons, les analyses de nombreux aspects de l'Ego que l'on ne peut pas approfondir par manque de compétences. Je pense que l'aspect psychologique a une certaine importance en Troisième Chambre...

M. Pour ma part, j'aurais aimé développer l'aspect psychologique, mais comme j'étais marié, mon Être a tout orienté vers l'Alchimie. Mais, L'ASPECT PSYCHOLOGIQUE EST FONDAMENTAL ; il est fondamental...

Mais ce qui nous porte le plus préjudice, c'est de nous identifier. Parce que si un Moi, par exemple, nous dit : « Venge-toi de celui qui t'a causé de la douleur » et qu'il nous suggère l'idée de nous venger et qu'on s'identifie avec celui qui est en train de nous suggérer ces idées, on en arrive alors, en fin de compte, à se venger.

Maintenant, comment les Mois se mettent-ils en relation les uns avec les autres ? Imaginez une ville : LA VILLE PSYCHOLOGIQUE ; elle a, pour ainsi dire, des quartiers où vivent des personnes « saines », des quartiers où vivent des personnes perverses et des quartiers où vivent des personnes « saines » et perverses et un peu de tout ; des faubourgs plus ou moins malsains et des faubourgs convenables, etc., remplis de nombreuses personnes...

Toutes ces personnes qui vivent dans cette Ville Psychologique que nous portons à l'intérieur de nous, sont nos propres Mois ; ce sont des personnes et des personnes...

Et ces personnes, donc, profitent de n'importe quelle opportunité pour se manifester à travers nous. Par exemple : si on se préoccupe beaucoup du Moi de la vengeance, alors on s'identifie avec lui, on se fond en lui, on vit en lui et on finit par faire ce qu'il veut : on commet des erreurs très graves qui nous mènent en prison.

Pour moi, ceci ressemblerait, dans le Monde Physique, par exemple, au cas d'une personne... Dans le Monde Physique, il y a beaucoup de personnes ; supposons qu'une personne quelconque puisse se fondre en nous, par un [...] alors, il se trouve qu'on ferait les barbaries que cette personne a dans son Mental, n'est-ce pas ? Eh bien, c'est quelque chose de semblable.

Ces personnes qui vivent dans notre Ville Psychologique sont donc les Mois. Et si quelqu'un se préoccupe beaucoup d'un Moi pervers, celui-ci le met en relation avec l'un des habitants des quartiers les plus pervers de notre Ville Psychologique, et ces derniers le mettent en relation avec d'autres encore plus pervers qui vivent dans les différentes rues de notre Ville Psychologique ; conclusion : on finit par commettre des actes de barbarie.

De sorte que la chose la plus grave qui soit, c'est de s'identifier avec ces Mois. Que dirions-nous (ce serait le comble des combles, n'est-ce pas ?) si un citadin qui se promène dans la rue pouvait se fondre en nous ? Ce serait horrible, n'est-ce pas ? C'est ce qui arrive avec les Mois : les « citadins » qui vivent dans notre Ville Psychologique font en sorte de se fondre en nous pour faire des atrocités.

D. Ils s'établissent...

M. Ils s'établissent en nous, nous en eux et eux en nous, et on se retrouve à faire des choses incongrues, et on dit et on fait des choses incongrues...

Et le truc, si l'on peut dire, qu'ils utilisent pour s'infiltrer en nous et pour se perdre en nous, c'est précisément l'identification. Le plus grave, c'est de s'identifier avec ces personnes qui vivent dans notre Ville Psychologique ; le plus grave, c'est cela.

Bien, allons nous coucher. Tout ceci a été enregistré là, sur cette cassette, pour que vous l'écoutiez. (Ici l'enregistrement est coupé pour être repris peu après dans une autre pièce de la maison).

[...] en apprenant à sacrifier nos propres souffrances...

D. C'est la clé, n'est-ce pas ?

M. C'est clair, provoquer des éveils par milliers ; sacrifier nos propres souffrances.

D. Sacrifier nos propres souffrances...

M. Bien, ceci... et les gens ne sont pas disposés à les sacrifier, ils les aiment trop. Mais si on les sacrifie on parvient à l'éveil et les éveils suivants se produisent.

D. [...] au travers de la douleur, n'est-ce pas, la douleur psychologique ?

M. Oui, cela produit de la douleur de sacrifier la douleur. Mais le résultat, c'est l'éveil. Bref avec ce travail, on devient libre. Cela vaut la peine de vivre pour ça, n'est-ce pas ? Parce qu'on a l'opportunité, précisément, de se sacrifier.

D. Est-ce que cette opportunité est chaque jour en nous, Maître...

M. Et à chaque instant.

D. Et à chaque instant...

M. Je dirais qu'il y a beaucoup de gens qui nous entourent et nous procurent des souffrances. Pourtant, qui nous procure les souffrances ? [...] la réalité est que ce sont les égos que nous portons en nous qui nous occasionnent des souffrances. Les causes de la douleur ne sont pas à l'extérieur de nous, mais à l'intérieur ; voilà la réalité...

(Ils arrêtent de nouveau l'enregistrement qu'ils étaient en train de faire avec le Maître pour continuer ensuite, semble-t-il, à cause du bruit ambiant).

[...] L'Anklad Sacré, c'est-à-dire qu'il a fait le Grand-Oeuvre. Cependant, de là, au sein de l'Éternel Père Cosmique Commun (qui est l'Absolu, l'Omnimiséricordieux), on doit passer par trois degrés de plus pour un perfectionnement de la Raison Objective. Ce qui signifie que l'on doit devenir totalement conscient de toutes les Grandes Vérités Transcendantales de l'Être.

Ainsi, le Raisonnement Objectif de celui qui s'immerge là, au sein de l'Éternel Père Cosmique Commun, a atteint la Perfection absolue. Il s'est rendu totalement conscient de la Divinité et il peut la « verbaliser » totalement.

Il a une capacité d'Omniscience unique. Parce qu'une chose est la Vérité dans l'abstrait et autre chose est la Vérité parfaite [...] et même « verbalisée » à travers la Raison Objective. Voilà la différence.

Il y a une différence similaire, pourrait-on dire (par exemple, un parallèle exact pour être plus clair), entre l'or brut et un bijou précieux... Une chose est la Vérité dans l'abstrait et autre chose est la Vérité exprimée de manière objective à travers la Raison Objective perfectionnée...

D. Le Joyau est poli...

M. C'est clair ; il faut savoir cela, puis le comprendre. Il est évident que les Tridents indiquent le niveau de perfectionnement de la Raison Objective.

En tout cas, donc, la base du perfectionnement de la Raison Objective repose sur le fait qu'on soit plus ou moins « mort ».

Maintenant, seul le Lucifer avec ses Tridents peut nous indiquer avec exactitude le Chemin. Pourquoi ? Parce que, simplement (c'est une grande Vérité), c'est lui qui donne l'impulsion et le matériau pour le Grand-Oeuvre.

Le Christus-Lucifer descend jusque dans nos propres Enfers Atomiques pour nous servir d'échelle pour monter ; voilà la grandeur du Christus-Lucifer.

Le Christus-Lucifer est rebelle et il est clair que les piétistes, les bigots, les idiots, ont peur des déterminations du Christus-Lucifer Nahua pour sa Révolution et sa Sagesse [...] Lucifer, le Seigneur Lucifer est intéressant. En tout cas, c'est le plus grand des mortels...

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